Corrigé Bac
Sujet bac 2023 2 - Spécialité mathématiques - Corrigé

Lien vers l’énoncé : Sujet bac 2023 jour 2

Exercice 1 (5 points)

Un jeu vidéo possède une vaste communauté de joueurs en ligne. Avant de débuter une partie, le joueur doit choisir entre deux « mondes » : soit le monde A, soit le monde B.

On choisit au hasard un individu dans la communauté des joueurs. Lorsqu’il joue une partie, on admet que :

  • la probabilité que le joueur choisisse le monde A est égale à $\frac 25$ ;
  • si le joueur choisit le monde A, la probabilité qu’il gagne la partie est de $\frac 7{10}$ ;
  • la probabilité que le joueur gagne la partie est de $\frac {12}{25}$.

On considère les événements suivants :

  • $A$ : « Le joueur choisit le monde A » ;
  • $B$ : « Le joueur choisit le monde B » ;
  • $G$ : « Le joueur gagne la partie ».
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Astuce

Tout d’abord, on peut remarquer qu’il n’y a pour le joueur que deux choix de monde et qu’il est obligé d’en faire un. Donc dire que le joueur choisit le monde B revient à dire que le joueur ne choisit pas le monde A : $B=\overline A$.

Ensuite, on peut, au brouillon, récapituler les probabilités données dans l’énoncé :

  • $P(A)=\frac 25$, et on en déduit $P(B)=P(\overline A)=1-\frac 25=\frac 35$ ;
  • $P_A(G)=\frac 7{10}$, et on en déduit $P_A(\overline G)=\frac 3{10}$ ;
  • $P(G)=\frac {12}{25}$, et on en déduit $P(\overline G)=\frac {13}{25}$.

On peut aussi représenter la situation par un arbre de probabilités :

Arbre de probabilités Arbre de probabilités

Dans la suite de l’exercice, on utilisera, le cas échéant, les informations notées dans cette astuce.

1. La probabilité que le joueur choisisse le monde A et gagne la partie est égale à :

  • $\frac 7{10}$
  • $\frac 3{25}$
  • $\frac 7{25}$
  • $\frac {24}{125}$

On cherche la probabilité $P(A\cap G)$ : $$\begin{aligned} P(A\cap G)&=P(A)\times P_A(G) \\ &=\dfrac 25\times \dfrac 7{10} \\ &=\boxed{\dfrac 7{25}} \end{aligned}$$

  • Réponse c.

2. La probabilité $P_B(G)$ de l’événement $G$ sachant que $B$ est réalisé est égale à :

  • $\frac 15$
  • $\frac 13$
  • $\frac 7{15}$
  • $\frac 5{12}$

On a : $$ P_B(G)=\dfrac {P(B\cap G)}{P(B)}$$

Or, d’après la formule des probabilités totales, on peut écrire : $$P(G)=P(A\cap G)+P(B\cap G)$$ D’où : $$\begin{aligned} P(B\cap G)&=P(G)-P(A\cap G) \\ &=\dfrac{12}{25}-\dfrac 7{25} \\ &=\dfrac 5{25} \\ &=\dfrac 15 \end{aligned}$$

On obtient donc : $$\begin{aligned} P_B(G)&=\dfrac {P(B\cap G)}{P(B)} \\ &=\dfrac{\frac 15}{\frac 35} \\ &=\boxed{\dfrac 13} \end{aligned}$$

  • Réponse b.

Dans la suite de l’exercice, un joueur effectue $10$ parties successives. On assimile cette situation à un tirage aléatoire avec remise. On rappelle que la probabilité de gagner une partie est de $\frac {12}{25}$.

Ici, il convient d’introduire une variable aléatoire $X$, qui compte le nombre de parties gagnées (succès) pour $10$ parties. Comme on assimile la situation à des tirages avec remise, on peut considérer que les épreuves sont indépendantes (et identiques).

  • $X$ suit alors une loi binomiale de paramètres $n=10$ et $p=\frac {12}{25}$.

3. La probabilité, arrondie au millième, que le joueur gagne exactement $6$ parties est égale à :

  • $0,859$
  • $0,671$
  • $0,188$
  • $0,187$

On cherche ici la probabilité $P(X=6)$.
Comme $X$ suit une loi binomiale de paramètres $n=10$ et $p=\frac {12}{25}$, on a : $$\begin{aligned} P(X=6)&=\begin{pmatrix} 10 \\ 6 \end{pmatrix}\times \left(\dfrac {12}{25}\right)^6\times \left(1-\dfrac {12}{25}\right)^{10-6} \\ &=\begin{pmatrix} 10 \\ 6 \end{pmatrix}\times \left(\dfrac {12}{25}\right)^6\times \left(\dfrac {13}{25}\right)^4 \\ &\approx \boxed{0,188} \end{aligned}$$

  • Réponse c.
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Astuce

On aurait aussi pu utiliser directement l’outil de la calculatrice dédié aux lois binomiales, en entrant les paramètres $n=10$ et $p=\frac{12}{25}$.

4. On considère un entier naturel $n$ pour lequel la probabilité, arrondie au millième, que le joueur gagne au plus $n$ parties est de $0,207$. Alors :

  • $n= 2$
  • $n = 3$
  • $n= 4$
  • $n = 5$

Ici, on cherche $n$ tel que $P(X\leq n)\approx 0,207$.

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Rappel

Fiches méthode calculatrice pour la loi binomiale : sur TI et sur Casio.

Pour cela, on teste avec la calculatrice les différentes valeurs proposées jusqu’à trouver le résultat voulu : $$\begin{aligned} P(X\leq 2)&\approx 0,070 \\ P(X\leq 3)&\approx 0,207 \end{aligned}$$

On a donc $\boxed{n=3}$.

  • Réponse b.

5. La probabilité que le joueur gagne au moins une partie est égale à :

  • $1-\left(\frac{12}{25}\right)^{10}$
  • $\left(\frac {13}{25}\right)^{10}$
  • $\left(\frac {12}{25}\right)^{10}$
  • $1-\left(\frac{13}{25}\right)^{10}$

On passe ici par l’événement $\lbrace X=0 \rbrace$ (le joueur ne gagne aucune partie), événement contraire de $\lbrace X\geq 1 \rbrace$ (le joueur gagne au moins une partie). On a : $$\begin{aligned} P(X=0)&=\begin{pmatrix} 10 \\ 0 \end{pmatrix}\times \left(\dfrac {12}{25}\right)^0\times \left(1-\dfrac {12}{25}\right)^{10-0} \\ &=1\times 1\times \left(\dfrac {13}{25}\right)^{10} \\ &=\left(\dfrac {13}{25}\right)^{10} \end{aligned}$$

On obtient ainsi : $$\begin{aligned} P(X\geq 1)&=1-P(X=0) \\ &=\boxed{1-\left(\dfrac {13}{25}\right)^{10}} \end{aligned}$$

  • Réponse d.

Exercice 2 (5 points)

Des biologistes étudient l’évolution d’une population d’insectes dans un jardin botanique.
Au début de l’étude la population est de $100\,000$ insectes.
Pour préserver l’équilibre du milieu naturel, le nombre d’insectes ne doit pas dépasser $400\,000$.

Partie A : Étude d’un premier modèle en laboratoire

L’observation de l’évolution de ces populations d’insectes en laboratoire, en l’absence de tout prédateur, montre que le nombre d’insectes augmente de $60\,\%$ chaque mois.
En tenant compte de cette observation, les biologistes modélisent l’évolution de la population d’insectes à l’aide d’une suite $(u_n)$ où, pour tout entier naturel $n$, $u_n$ modélise le nombre d’insectes, exprimé en millions, au bout de $n$ mois. On a donc $u_0= 0,1$.

1. Justifier que pour tout entier naturel $n$ : $$u_n = 0,1\times 1,6^n$$

D’un mois au suivant, le nombre d’insectes augmente de $60\,\%$, ce qui revient à multiplier par $1,6$. Ainsi, pour tout entier naturel $n$ : $$u_{n+1}=1,6\,u_n$$ La suite $(u_n)$ est donc géométrique, de premier terme $u_0=0,1$ et de raison $q=1,6$. On sait qu’on a alors, pour tout entier naturel $n$ : $$u_n=u_0\times q^n $$

  • On trouve alors bien : $$\boxed{u_n=0,1\times 1,6^n}$$

2. Déterminer la limite de la suite $(u_n)$.

On cherche à calculer : $$\lim\limits_{n \to +\infty} u_n=\lim\limits_{n \to +\infty} (0,1\times 1,6^n)$$

D’après les propriétés de la limite de $(q^n)$, avec ici $q=1,6$ strictement supérieur à $1$ : $$\lim\limits_{n \to +\infty} 1,6^n=+\infty$$

  • Donc, par produit des limites : $$\boxed{\lim\limits_{n \to +\infty} u_n=+\infty}$$

3. En résolvant une inéquation, déterminer le plus petit entier naturel $n$ à partir duquel $u_n > 0,4$.

On résout l’inéquation : $$\begin{aligned} u_n > 0,4 &\Leftrightarrow 0,1\times 1,6^n > 0,4 \\ &\Leftrightarrow 1,6^n > 4 \\ &\Leftrightarrow \ln{(1,6^n)} > \ln{(4)} \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{\text{ [par stricte croissance de $\ln$ sur $\mathbb R^{*+}$]}}} \\ &\Leftrightarrow n\ln{(1,6)} > \ln{(4)} \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{\text{ [pour $a > 0$ et $n$ entier, $\ln{(a^n)}=n\ln{(a)}$]}}} \\ &\Leftrightarrow n > \dfrac{\ln{(4)}}{\ln{(1,6)}} \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{\text{ [$1,6 > 1$, donc $\ln{(1,6)} > 0$]}}} \end{aligned}$$

  • Comme $\frac{\ln{(4)}}{\ln{(1,6)}}\approx 2,95$, le plus petit entier à partir duquel l’inégalité est vérifiée est $\boxed{n=3}$.

4. Selon ce modèle, l’équilibre du milieu naturel serait-il préservé ? Justifier la réponse.

Pour préserver l’équilibre du milieu naturel, le nombre d’insectes ne doit pas excéder $400\,000$, soit $0,4$ million.
Or, d’après la question précédente, à partir de $n=3$, $u_n > 0,4$. Autrement dit, le seuil de $0,4$ million d’insectes est déjà dépassé au bout de trois mois.

  • Selon ce modèle, l’équilibre du milieu naturel ne sera donc pas préservé.

Partie B : Étude d’un second modèle

En tenant compte des contraintes du milieu naturel dans lequel évoluent les insectes, les biologistes choisissent une nouvelle modélisation.
Ils modélisent le nombre d’insectes à l’aide de la suite $(v_n)$, définie par : $v_0= 0,1$ et, pour tout entier naturel $n$ : $$v_{n+1}= 1,6v_n - 1,6v_n^2$$ où, pour tout entier naturel $n$, $v_n$ est le nombre d’insectes, exprimé en millions, au bout de $n$ mois.

1. Déterminer le nombre d’insectes au bout d’un mois.

Dans ce nouveau modèle, le nombre d’insectes au bout d’un mois est donné, en million, par $v_1$, que l’on calcule avec la relation de récurrence donnée : $$\begin{aligned} v_1&=1,6\,v_0-1,6\,v_0^2 \\ &=1,6\times 0,1-1,6\times 0,1^2 \\ &=\boxed{0,144} \end{aligned}$$

  • Le nombre d’insectes présents au bout d’un mois est de $0,144$ million, soit $144\,000$.

2. On considère la fonction $f$ définie sur l’intervalle $\left[0\ ;\, \frac 12\right]$ par : $$f(x) = 1,6x - 1,6x^2$$ a. Résoudre l’équation $f(x)=x$.

On résout l’équation : $$\begin{aligned} f(x)=x &\Leftrightarrow 1,6x-1,6x^2=x \\ &\Leftrightarrow 0,6x-1,6x^2=0 \\ &\Leftrightarrow x(0,6-1,6x)=0 \\ &\Leftrightarrow x=0 \quad \textcolor{#A9A9A9}{\text{ou}} \quad 0,6-1,6x=0 \\ &\Leftrightarrow x= 0 \quad \textcolor{#A9A9A9}{\text{ou}} \quad x=\dfrac {0,6}{1,6}=\dfrac 6{16}=\dfrac 3{8} \end{aligned}$$

  • L’équation admet donc pour ensemble solution : $$\boxed{\mathcal S=\left\lbrace 0\ ;\, \dfrac 38\right\rbrace}$$

b. Montrer que la fonction $f$ est croissante sur l’intervalle $\left[0\ ;\, \frac 12\right]$.

Comme fonction polynôme du second degré, $f$ est dérivable sur $\left[0\ ;\, \frac 12\right]$. En notant $f^{\prime}$ sa dérivée, on a, pour tout $x\in \left[0\ ;\, \frac 12\right]$ : $$f^{\prime}(x)=1,6-3,2x$$

Or, pour $x\in \left[0\ ;\, \frac 12\right]$, on a $x\leq \frac 12$ et donc $-3,2x \geq -1,6$, puis : $$1,6-3,2x \geq 0$$

Ainsi, pour tout $x\in \left[0\ ;\, \frac 12\right]$, $f^{\prime}(x) \geq 0$.

  • La fonction $f$ est donc bien croissante sur $\left[0\ ;\, \frac 12\right]$.

3.a. Montrer par récurrence que, pour tout entier naturel $n$ : $$0\leq v_n\leq v_{n+1}\leq \dfrac 12$$

On veut démontrer, pour tout entier naturel $n$, la proposition que l’on note $P(n)$ :
$$0\leq v_n\leq v_{n+1}\leq \dfrac 12$$

Initialisation

On vérifie les inégalités pour $n=0$.
On a $v_0=0,1$ et $v_1=0,144$, donc on a bien : $$0\leq v_0\leq v_{0+1}\leq \dfrac 12$$

Donc $P(0)$ est vraie.

Hérédité

On suppose qu’il existe un rang $k\geq 0$ tel que $P(k)$ est vraie : $$0\leq v_k\leq v_{k+1}\leq \dfrac 12$$

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Astuce

Il est conseillé de noter, par exemple au brouillon, le résultat auquel on souhaite arriver, pour orienter le raisonnement à mener.
Ici, on souhaite démontrer que si $P(k)$ est vraie, $P(k+1)$ est également vraie, c’est-à-dire qu’on a l’inégalité : $$0\leq v_{k+1}\leq v_{k+2}\leq \dfrac 12$$

On remarque aussi que la question précédente nous a fait montrer que la fonction $f$ est croissante sur $\left[0\ ;\, \frac 12\right]$. On va donc se servir de ce résultat.

On sait que la fonction $f:x\mapsto 1,6x-1,6x^2$ est croissante sur $\left[0\ ;\, \frac 12\right]$. On peut donc l’appliquer aux membres des inégalités sans changer leurs sens : $$f(0)\leq f(v_k)\leq f(v_{k+1})\leq f\left(\dfrac 12\right)$$

Or, on a :

  • $f(0)=1,6\times 0-1,6\times 0^2=0$ ;
  • $f(v_k)=1,6v_k-1,6v_k^2=v_{k+1}$ ;
  • $f(v_{k+1})=1,6v_{k+1}-1,6v_{k+1}^2=v_{k+2}$ ;
  • $f\left(\frac 12\right)=1,6\times \frac 12-1,6\times \left(\frac 12\right)^2=0,4$.

Comme $0,4 < \frac 12$, on peut écrire : $$0\leq v_{k+1}\leq v_{k+2}\leq \dfrac 12$$

Ainsi, si $P(k)$ est vraie, alors $P(k+1)$ est aussi vraie. Cela prouve que la proposition est héréditaire à partir du rang $0$.

Conclusion

On a montré que la proposition est vraie au rang $0$ et que, à partir de ce rang, elle est héréditaire.

  • On peut donc conclure que la proposition $P(n)$ est vraie pour tout entier naturel $n$ :
    $$\boxed{0\leq v_n\leq v_{n+1}\leq \dfrac 12}$$

b. Montrer que la suite $(v_n)$ est convergente.

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Rappel

Théorème de convergence monotone :

  • Toute suite croissante majorée est convergente.
  • Toute suite décroissante minorée est convergente.
  • On a montré que, pour tout entier naturel $n$, $v_n \leq v_{n+1}$.
    Donc la suite $(v_n)$ est croissante.
  • On a aussi montré que, pour tout entier naturel $n$, $v_n\leq \frac 12$.
    Donc la suite $(v_n)$ est majorée.

Ainsi, la suite $(v_n)$ est croissante et majorée.

  • Donc, d’après le théorème de convergence monotone, la suite $(v_n)$ est convergente.

On note $\ell$ la valeur de sa limite. On admet que $\ell$ est solution de l’équation $f(x)=x$.

c. Déterminer la valeur de $\ell$. Selon ce modèle, l’équilibre du milieu naturel sera-t-il préservé ? Justifier la réponse.

Les solutions de l’équation $f(x)=x$ sont, d’après la question B.2.a, $0$ et $\frac 38=0,375$.
Or, la suite $(v_n)$ est croissante, et $v_0 = 0,1$. Donc $\ell \geq 0,1$.
La seule valeur possible pour $\ell$ est donc $\frac 38$.

  • La suite $(v_n)$ converge donc vers $\ell=\frac 38$.

Cela signifie que, dans ce modèle, le nombre d’insectes tendra vers $0,375$ million, soit $375\,000$, ce qui est inférieur au seuil de $400\,000$.

  • Selon ce modèle, l’équilibre du milieu naturel sera préservé.

4. On donne ci-dessous la fonction $\purple{\text{seuil}}$, écrite en langage Python.

$$\begin{aligned} &\small\quad\text{def seuil(a):} \\ &\small \quad\qquad \text{v = 0.1} \\ &\small \quad\qquad \text{n = 0} \\ &\small \quad\qquad\text{while v < a:} \\ &\small \quad\qquad\qquad\text{v = 1.6 $\ast$ v - 1.6 $\ast$ v $\ast$ v}\quad \\ &\small \quad\qquad\qquad\text{n = n + 1 } \\ &\small \quad\qquad\text{return n} \end{aligned}$$

a. Qu’observe-t-on si on saisit $\purple{\text{seuil(0.4)}}$ ?

On voit que la fonction $\purple{\text{seuil}}$ de paramètre $\text{a}$ calcule successivement les termes de la suite $(v_n)$ et s’arrête dès que le dernier terme calculé est supérieur ou égal à la valeur entrée en paramètre. Elle renvoie alors le rang de ce terme.
Or, on a montré dans la question précédente que $(v_n)$ est croissante et converge vers $\ell=0,375$. Donc, pour tout entier naturel $n$, $v_n \leq 0,375$.
Il n’existe donc pas d’entier naturel $n$ tel que $v_n\geq 0,4$.

  • Si on saisit $\purple{\text{seuil(0.4)}}$, alors le programme ne sortira jamais de la boucle $\purple{\text{while}}$ et tournera indéfiniment. C’est donc une boucle infinie.

b. Déterminer la valeur renvoyée par la saisie de $\purple{\text{seuil(0.35)}}$. Interpréter cette valeur dans le contexte de l’exercice.

La saisie de $\purple{\text{seuil(0.35)}}$ renverra le rang du premier terme de $(u_n)$ qui est supérieur ou égal à $0,35$.
Pour connaître la valeur retournée, on « tabule » la suite sur la calculatrice en entrant la valeur de $v_0=0,1$ et la relation de récurrence : $$v_{n+1}= 1,6v_n - 1,6v_n^2$$

Lien vers fiches méthode : https://www.schoolmouv.fr/eleves/savoir-faire/suite-recurrente/fiche-calculatrice et https://www.schoolmouv.fr/eleves/savoir-faire/suite-recurrente-ti/fiche-calculatrice

On voit alors que $v_5\approx 0,338$ et $v_6\approx 0,358$.
Donc, le premier terme supérieur ou égal à $0,35$ est $v_6$.

  • La valeur renvoyée par la saisie de $\purple{\text{seuil(0.35)}}$ est donc $\boxed 6$.
  • Dans le contexte de l’exercice, cela signifie que, selon ce modèle, il suffira de six mois pour qu’il y ait plus de $350\,000$ insectes.

Exercice 3 (5 points)

Dans l’espace rapporté à un repère orthonormé $(O\ ;\,\vec \imath,\,\vec \jmath,\,\vec k)$, on considère :

  • le plan $\mathcal P_1$ dont une équation cartésienne est : $$2x+y-z+2=0$$
  • le plan $\mathcal P_2$ passant par le point $B\,(1\ ;\, 1\ ;\, 2)$ et dont un vecteur normal est : $$\overrightarrow{n_2\,}\begin{pmatrix} 1 \\ -1 \\1 \end{pmatrix}$$

1.a. Donner les coordonnées d’un vecteur $\overrightarrow{n_1\,}$ normal au plan $\mathcal P_1$.

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Rappel

Dans un repère orthonormé, soit un plan $\mathcal P$ d’équation cartésienne $ax+by+cz+d=0$, avec $a$, $b$, $c$ et $d$ des réels tels que $(a\ ;\, b\ ;\, c)\neq (0\ ;\, 0\ ;\, 0)$.
Un vecteur normal à $\mathcal P$ est alors : $$\vec n\begin{pmatrix} a \\ b \\ c \end{pmatrix}$$

  • Un vecteur normal au plan $\mathcal P_1: 2x+y-z+2=0$ est : $$\boxed{\overrightarrow{n_1\,}\begin{pmatrix} 2 \\ 1 \\ -1 \end{pmatrix}}$$

b. On rappelle que deux plans sont perpendiculaires si un vecteur normal à l’un des plans est orthogonal à un vecteur normal à l’autre plan.
Montrer que les plans $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$ sont perpendiculaires.

On a, d’après la question précédente et l’énoncé : $$\overrightarrow{n_1\,}\begin{pmatrix} 2 \\ 1 \\ -1 \end{pmatrix}\qquad \overrightarrow{n_2\,}\begin{pmatrix} 1 \\ -1 \\1 \end{pmatrix}$$

On calcule le produit scalaire de ces deux vecteurs : $$\begin{aligned} \overrightarrow{n_1\,}\cdot \overrightarrow{n_2\,}&=2\times 1+1\times (-1)+(-1)\times 1 \\ &=2-1-1 \\ &=0 \end{aligned}$$

Les vecteurs $\overrightarrow{n_1\,}$, normal à $\mathcal P_1$, et $\overrightarrow{n_2\,}$, normal à $\mathcal P_2$, sont donc orthogonaux.

  • D’après la propriété rappelée dans l’énoncé, les plans $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$ sont donc perpendiculaires.

2.a. Déterminer une équation cartésienne du plan $\mathcal P_2$.

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Rappel

Dans un repère orthonormé, soit un plan $\mathcal P$ de vecteur normal $\vec n\begin{pmatrix} a \\ b \\ c \end{pmatrix}$ et passant par un point $M$ de coordonnées connues.
Une équation cartésienne de $(P)$ est alors : $ax+by+cz+d=0$, où $d$ est un réel que l’on détermine grâce aux coordonnées de $M$.

$\overrightarrow{n_2\,}\begin{pmatrix} 1 \\ -1 \\1 \end{pmatrix}$ est un vecteur normal à $\mathcal P_2$.
Une équation cartésienne de $\mathcal P_2$ est alors de la forme :

$x-y+z+d=0$, avec $d$ un réel à déterminer

On détermine $d$ avec les coordonnées de $B\,(1\ ;\, 1\ ;\, 2)$, qui appartient à $\mathcal P_2$ : $$1-1+2+d=0\Leftrightarrow d=-2$$

  • Ainsi, une équation cartésienne du plan $\mathcal P_2$ est : $$\boxed{x-y+z-2=0}$$

b. On note $\Delta$ la droite dont une représentation paramétrique est : $$\begin{cases} x=0 \\ y=-2+t & \text{où } t\in \mathbb R \\ z=t \end{cases}$$ Montrer que la droite $\Delta$ est l’intersection des plans $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$.

On a montré que $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$ sont perpendiculaires, ils sont donc sécants et leur intersection est une droite. $$\begin{aligned} M(x\ ;\, y\ ;\, z)\in \mathcal P_1\cap \mathcal P_2 &\Leftrightarrow \begin{cases} 2x+y-z+2=0 & \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{(E_1)}} \\ x-y+z-2=0 & \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{(E_2)}} \end{cases} \\ &\Leftrightarrow \begin{cases} 3x=0 & \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{(E_1+E_2)}} \\ x-y+z-2=0 & \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{(E_2)}} \end{cases} \\ &\Leftrightarrow \begin{cases} x=0 & \\ -y+z-2=0 \end{cases} \\ &\Leftrightarrow \begin{cases} x=0 & \\ y=z-2 \end{cases} \end{aligned}$$

On peut alors introduire un paramètre réel $t$ : $$M(x\ ;\, y\ ;\, z)\in \mathcal P_1\cap \mathcal P_2 \Leftrightarrow \begin{cases} x=0 \\ y=t-2 & \text{où } t\in \mathbb R \\ z=t \end{cases}$$

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Astuce

On aurait pu choisir une autre variable que $z$ pour le paramètre $t$, mais ce choix est guidé par le sujet, qui a fait ce choix spécifiquement dans la représentation paramétrique donnée.

On retrouve la représentation paramétrique de la droite $\Delta$.

  • $\Delta$ est bien l’intersection des plans $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$.
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Astuce

Une représentation paramétrique de $\Delta$ étant donnée, on peut aussi vérifier que les coordonnées de deux points de $\Delta$ vérifient les équations cartésiennes de $\mathcal P_1: 2x+y-z+2=0$ et $\mathcal P_2: x-y+z-2=0$, et que donc c’est bien cette droite qui en est l’intersection.
On peut choisir pour $t=0$ le point $D_1\,(0\ ;\,-2\ ;\, 0) \in \Delta$ et pour $t=2$ le point $D_2\,(0\ ;\,0\ ;\, 2) \in \Delta$ par exemple.

  • $2\times 0 + (-2) - 0 +2 = -2+2=0$ donc $D_1 \in \mathcal P_1$,
    et $0-(-2)+0-2=2-2=0$ donc $D_1 \in \mathcal P_2$
  • $2\times 0 + 0 - 2 +2 = -2+2=0$ donc $D_2 \in \mathcal P_1$,
    et $0-0+2-2=2-2=0$ donc $D_2 \in \mathcal P_2$
  • $\Delta$ est donc bien l’intersection des plans $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$.

On considère le point $A\,(1\ ;\, 1\ ;\, 1)$ et on admet que le point $A$ n’appartient ni à $\mathcal P_1$ ni à $\mathcal P_2$.
On note $H$ le projeté orthogonal du point $A$ sur la droite $\Delta$.

3. On rappelle que, d’après la question 2.b, la droite $\Delta$ est l’ensemble des points $M_t$ de coordonnées $(0\ ;\, -2 + t\ ;\, t)$, où $t$ désigne un nombre réel quelconque.
a. Montrer que, pour tout réel $t$ : $$AM_t=\sqrt{2t^2-8t+11}$$

Comme on travaille dans un repère orthonormé, on a, pour tout réel $t$ : $$\begin{aligned} AM_t&=\sqrt{(x_{M_t}-x_A)^2+(y_{M_t}-y_A)^2+(z_{M_t}-z_A)^2} \\ &=\sqrt{(0-1)^2+(-2+t-1)^2+(t-1)^2} \\ &=\sqrt{1+(t-3)^2+(t-1)^2} \\ &=\sqrt{1+t^2-6t+9+t^2-2t+1} \\ &=\boxed{\sqrt{2t^2-8t+11}} \end{aligned}$$

  • On retrouve bien l’expression donnée dans l’énoncé.

b. En déduire que $AH =\sqrt 3$.

Comme $H$ est le projeté orthogonal de $A$ sur $\Delta$, $H$ est le point de $\Delta$ le plus proche de $A$. La longueur $AH$ est donc la longueur minimale $AM_t$, avec $M_t$ un point de $\Delta$.
On cherche alors le minimum de la fonction $t\mapsto \sqrt{2t^2-8t+11}$.
Comme la fonction racine carrée est strictement croissante sur $\mathbb R^+$, ce minimum et celui de la fonction $t\mapsto 2t^2-8t+11$ sont atteints pour la même valeur.

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Rappel

Soit $f$ une fonction polynôme du second degré, définie pour tout réel $t$ par $f(t)=at^2+bt+c$, avec $a$, $b$ et $c$ des réels ($a$ non nul).
Si $a > 0$, alors $f$ atteint un minimum en $t=-\frac b{2a}$.

La fonction $t\mapsto 2t^2-8t+11$ atteint un minimum en : $$t=-\dfrac{-8}{2\times 2}=2$$

Le minimum de la fonction $t\mapsto \sqrt{2t^2-8t+11}$ est donc aussi atteint en $t=2$, et il vaut : $$\sqrt{2\times 2^2-8\times 2+11}=\sqrt{8-16+11}=\sqrt{3}$$

  • Ainsi, on a bien : $$\boxed{AH=\sqrt 3}$$

4. On note $\mathcal D_1$ la droite orthogonale au plan $\mathcal P_1$ passant par le point $A$ et $H_1$ le projeté orthogonal du point $A$ sur le plan $\mathcal P_1$.
a. Déterminer une représentation paramétrique de la droite $\mathcal D_1$.

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Rappel

Dans un repère orthonormé, soit $\mathcal D$ une droite passant par $M\,(x_M\ ;\, y_M\ ;\, z_M)$ et de vecteur directeur $\vec u\begin{pmatrix} \alpha \\ \beta \\ \gamma \end{pmatrix}$.
Une représentation paramétrique de $(d)$ est alors : $$\begin{cases} x=\alpha t+x_M \\ y=\beta t + y_M & \text{où } t\in \mathbb R \\ z=\gamma t + z_M \end{cases}$$

La droite $\mathcal D_1$ est orthogonale au plan $\mathcal P_1$, donc un vecteur directeur de $\mathcal D_1$ est un vecteur normal de $\mathcal P_1$, ici $\overrightarrow{n_1\,}$ : $$\overrightarrow{n_1\,}\begin{pmatrix} 2 \\ 1 \\ -1 \end{pmatrix}$$ De plus, $\mathcal D_1$ passe par le point $A\,(1\ ;\, 1\ ;\, 1)$.

$\mathcal D_1$ admet donc, pour représentation paramétrique : $$\begin{cases} x=2\times t+1 \\ y=1\times t+1 & \text{où } t\in \mathbb R \\ z=-1\times t+1 \end{cases}$$

  • On obtient finalement : $$\boxed{\mathcal D_1:\begin{cases} x=2t+1 \\ y=t+1 & \text{où } t\in \mathbb R \\ z=-t+1 \end{cases}}$$

b. En déduire que le point $H_1$ a pour coordonnées : $$\left(-\dfrac 13\ ;\, \dfrac 13\ ;\, \dfrac 53\right)$$

$H_1$ est le point d’intersection (unique) de $\mathcal D_1$ et $\mathcal P_1$.
Ses coordonnées sont solutions du système d’équations : $$\mathcal D_1\cap \mathcal P_1:\begin{cases} x=2t+1 \\ y=t+1 \\ z=-t+1 \\ 2x+y-z+2=0\end{cases}$$

On remplace dans la dernière égalité $x$, $y$ et $z$ par leurs expressions en fonction de $t$ : $$\begin{aligned} 2\times (2t+1)+(t+1)-(-t+1)+2=0 &\Leftrightarrow 4t+2+t+1+t-1+2=0 \\ &\Leftrightarrow 6t+4=0 \\ &\Leftrightarrow t=-\dfrac 46=-\dfrac 23 \end{aligned}$$

On obtient alors : $$\begin{cases} x=2\times \left(-\dfrac 23\right) +1=-\dfrac 43+1=-\dfrac 13 \\ y=-\dfrac 23+1=\dfrac 13 \\ z=-\left(-\dfrac 23\right) +1=\dfrac 53 \\ t=-\dfrac 23\end{cases}$$

  • On trouve bien :
    $$\boxed{H_1\left(-\dfrac 13\ ;\, \dfrac 13\ ;\, \dfrac 53\right)}$$

5. Soit $H_2$ le projeté orthogonal de $A$ sur le plan $\mathcal P_2$.
On admet que $H_2$ a pour coordonnées $\left(\frac 43\ ;\, \frac 23\ ;\, \frac 43\right)$ et que $H$ a pour coordonnées $(0\ ;\, 0\ ;\, 2)$.
Sur le schéma ci-dessous, les plans $\mathcal P_1$ et $\mathcal P_2$ sont représentés, ainsi que les points $A$, $H_1$, $H_2$, $H$.

Représentation des plans et points concernés

Montrer que $AH_1HH_2$ est un rectangle.

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Rappel

Pour montrer qu’un quadrilatère est un rectangle, on peut montrer que c’est un parallélogramme qui possède un angle droit.

  • Montrons que $AH_1HH_2$ est un parallélogramme.

Le vecteur $\overrightarrow{AH_1\ }$ a pour coordonnées : $$\begin{pmatrix} \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} -\dfrac 13-1 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} \dfrac 13-1 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} \dfrac 53-1 \end{pmatrix} = \begin{pmatrix} \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} -\dfrac 43 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} -\dfrac 23 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} \dfrac 23 \end{pmatrix}$$

Le vecteur $\overrightarrow{H_2H\ }$ a pour coordonnées : $$\begin{pmatrix} \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} 0-\dfrac 43 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} 0-\dfrac 23 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} 2-\dfrac 43 \end{pmatrix} = \begin{pmatrix} \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} -\dfrac 43 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} -\dfrac 23 \\ \vphantom{\begin{pmatrix} 0 \\ 0 \end{pmatrix}} \dfrac 23 \end{pmatrix}$$

On a ainsi $\overrightarrow{AH_1\ }=\overrightarrow{H_2H\ }$.
Donc le quadrilatère $AH_1HH_2$ est un parallélogramme.

  • Montrons que $AH_1HH_2$ possède un angle droit.

$H$ et $H_1$ appartiennent à $\mathcal P_1$, donc la droite $(HH_1)$ est incluse dans $\mathcal P_1$.
En outre, la droite $\mathcal D_1$, qui est la droite $(AH_1)$, est orthogonale à $\mathcal P_1$, elle est donc perpendiculaire à toute droite de $\mathcal P_1$, et en particulier à $(HH_1)$. Donc à l’intersection de ces deux droites, $\widehat{AH_1H}$ est un angle droit.

Ainsi, le quadrilatère $AH_1HH_2$ est un parallélogramme qui possède un angle droit.

  • $AH_1HH_2$ est donc un rectangle.

Exercice 4 (5 points)

On considère la fonction $f$ définie sur $\mathbb R$ par $f(x) = \ln {(1 + \text{e}^{-x})}$, où $\ln$ désigne la fonction logarithme népérien.

On note $\mathcal C$ sa courbe représentative dans un repère orthonormé $(O\ ;\, \vec \imath,\,\vec \jmath)$. La courbe $\mathcal C$ est tracée ci-dessous.

Courbe représentative C de la fonction f Courbe représentative C de la fonction f

1.a. Déterminer la limite de la fonction $f$ en $-\infty$.

On cherche à calculer : $$\lim\limits_{x \to -\infty} f(x)=\lim\limits_{x \to -\infty} \ln {(1 + \text{e}^{-x})}$$

On a : $\lim\limits_{x \to -\infty} -x=+\infty$.
On sait que : $\lim\limits_{X \to +\infty} \text{e}^X=+\infty$.
Donc, par composition des limites : $\lim\limits_{x \to -\infty} \text{e}^{-x}=+\infty$.

Ensuite, par somme des limites, on a : $\lim\limits_{x \to -\infty} (1+\text{e}^{-x})=+\infty$.
On sait que : $\lim\limits_{X \to +\infty} \ln{(X)}=+\infty$.

  • Finalement, par composition des limites : $$\boxed{\lim\limits_{x \to -\infty} f(x)=+\infty}$$

b. Déterminer la limite de la fonction $f$ en $+\infty$. Interpréter graphiquement ce résultat.

On cherche à calculer : $$\lim\limits_{x \to +\infty} f(x)=\lim\limits_{x \to +\infty} \ln {(1 + \text{e}^{-x})}$$

On a : $\lim\limits_{x \to +\infty} \text{e}^{-x}=0$.
Donc, par somme des limites : $\lim\limits_{x \to +\infty} (1+\text{e}^{-x})=1$. On obtient ainsi : $$\boxed{\lim\limits_{x \to +\infty} f(x)=\ln{(1)}=0}$$

  • Graphiquement, cela signifie que $\mathcal C$, la courbe représentative de $f$, admet la droite d’équation $y=0$, soit l’axe des abscisses, comme asymptote horizontale en $+\infty$.

c. On admet que la fonction $f$ est dérivable sur $\mathbb R$ et on note $f^{\prime}$ sa fonction dérivée.
Calculer $f^{\prime}(x)$ puis montrer que, pour tout nombre réel $x$ : $$f^{\prime}(x)=\dfrac{-1}{1+\text{e}^x}$$

La fonction $f$, dérivable sur $\mathbb R$, est de la forme $\ln{(u)}$, avec, pour tout réel $x$ :

$u(x)=1+\text{e}^{-x} \quad$ et $\quad u^{\prime}(x)=-\text{e}^{-x}$

La dérivée $f^{\prime}$ est alors de la forme $\frac{u^{\prime}}u$, et on obtient, pour tout réel $x$ : $$\boxed{f^{\prime}(x)=\dfrac{-\text{e}^{-x}}{1+\text{e}^{-x}}}$$

Pour obtenir l’expression demandée par l’énoncé, on multiplie numérateur et dénominateur par $\text{e}^x$ (qui ne s’annule pas sur $\mathbb R$).
On a alors, pour tout réel $x$ : $$\begin{aligned} f^{\prime}(x)&= \dfrac{-\text{e}^{-x}\times \text{e}^x}{(1+\text{e}^{-x})\times \text{e}^x} \\ &=\dfrac{-1}{\text{e}^x+\text{e}^{-x}\times \text{e}^x} \\ &=\boxed{\dfrac{-1}{1+\text{e}^x}} \end{aligned}$$

d. Dresser le tableau de variations complet de la fonction $f$ sur $\mathbb R$.

Pour tout réel $x$, $\text{e}^x > 0$, donc : $1+\text{e}^x > 0$, et $\frac{-1}{1+\text{e}^x} < 0$.
Ainsi, $f^{\prime}(x)$ est strictement négatif, et $f$ est strictement décroissante sur $\mathbb R$.
On rappelle aussi qu’on a déterminé aux questions 1.a. et 1.b : $$\lim\limits_{x \to -\infty} f(x) =+\infty\qquad \lim\limits_{x \to +\infty} f(x)=0$$

  • On obtient alors le tableau suivant :

Tableau de variations de f Tableau de variations de f

2. On note $\mathcal T_0$ la tangente à la courbe $\mathcal C$ en son point d’abscisse $0$.
a. Déterminer une équation de la tangente $\mathcal T_0$.

On sait que $\mathcal T_0$, tangente à $\mathcal C$ en son point d’abscisse $0$, a pour équation réduite : $$y=f^{\prime}(0)(x-0)+f(0)$$

On calcule donc : $$\begin{aligned} f^{\prime}(0)&=\dfrac{-1}{1+\text{e}^0} =-\dfrac 12 \\ f(0)&=\ln{(1+\text{e}^{-0})}=\ln{(2)} \end{aligned}$$

  • La tangente $\mathcal T_0$ a donc pour équation réduite : $$\boxed{y=-\dfrac 12x+\ln{(2)}}$$

b. Montrer que la fonction $f$ est convexe sur $\mathbb R$.

On a, pour tout réel $x$ : $$f^{\prime}(x)= \dfrac{-1}{1+\text{e}^x}$$

La fonction $f^{\prime}$, comme quotient de fonctions dérivables sur $\mathbb R$ dont la dénominateur ne s’annule pas, est dérivable sur $\mathbb R$. Et pour tout réel $x$ : $$\begin{aligned} f^{\prime\prime}(x)&=\dfrac{0\times (1+\text{e}^x)-(-1)\times \text{e}^x}{{(1+\text{e}^x)}^2} \\ &=\dfrac{\text{e}^x}{{(1+\text{e}^x)}^2} \end{aligned}$$

Pour tout réel $x$, numérateur et dénominateur de $f^{\prime\prime}(x)$ sont strictement positifs.
Donc $f^{\prime\prime}(x)$ est strictement positif.

  • Ainsi, la fonction $f$ est convexe sur $\mathbb R$.

c. En déduire que, pour tout nombre réel $x$, on a : $$f(x)\geq -\dfrac 12x+\ln{(2)}$$

On vient de montrer que la fonction $f$ est convexe sur $\mathbb R$.
Sa courbe représentative $\mathcal C$ est donc au-dessus de toutes ses tangentes, et en particulier de $\mathcal T_0:y=-\frac 12x+\ln{(2)}$.

  • On a donc, pour tout réel $x$ : $$\boxed{f(x) \geq -\dfrac 12x+\ln{(2)}}$$

3. Pour tout nombre réel $a$ différent de $0$, on note $M_a$ et $N_a$ les points de la courbe $\mathcal C$ d’abscisses respectives $-a$ et $a$. On a donc :

$M_a\big(-a\ ;\, f(-a)\big)$ et $N_a\big(a\ ;\, f(a)\big)$

a. Montrer que, pour tout nombre réel $x$, on a : $$f(x)-f(-x)=-x$$

Pour tout réel $x$, on a : $$\begin{aligned} f(x)-f(-x)&=\ln{(1+\text{e}^{-x})}-\ln{(1+\text{e}^{-(-x)})} \\ &=\ln\left(\dfrac{1+\text{e}^{-x}}{1+\text{e}^x}\right) \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{\text{ [pour $a > 0$ et $b > 0$, $\ln{(a)}-\ln{(b)}=\ln\left(\frac ab\right)$]}}} \\ &=\ln\left(\dfrac{\text{e}^{-x}\times \text{e}^x+\text{e}^{-x}}{1+\text{e}^x}\right) \footnotesize{\textcolor{#A9A9A9}{\text{ [en utilisant $1=\text{e}^{-x}\times\text{e}^x$]}}} \\ &=\ln\left(\dfrac{\text{e}^{-x}(\text{e}^x+1)}{1+\text{e}^x}\right) \\ &=\ln{(\text{e}^{-x})} \\ &=-x \end{aligned}$$

b. En déduire que les droites $\mathcal T_0$ et $(M_aN_a)$ sont parallèles.

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Rappel

Pour montrer que deux droites sont parallèles, on peut montrer qu’elles ont le même coefficient directeur.

Soit $a$ un réel différent de $0$. La droite $(M_aN_a)$ a pour coefficient directeur, que l’on note $m$ : $$\begin{aligned} m&=\dfrac{f(x_{N_a})- f(x_{M_a})}{x_{N_a}- x_{M_a}} \\ &=\dfrac{f(a)-f(-a)}{a-(-a)} \end{aligned}$$

Or, d’après ce qu’on a montré dans la question précédente : $$f(a)-f(-a)=-a$$

On obtient alors : $$m=\dfrac{-a}{2a}=-\dfrac 12$$

Les droites $(M_aN_a)$ et $\mathcal T_0:-\frac 12x+\ln{(2)}$ ont ainsi le même coefficient directeur, égal à $-\frac 12$.

  • Elles sont donc parallèles.