Corrigé Bac
Sujet bac – annale géopolitique – 2024 jour 1 – centre étranger groupe 2 – corrigé – dissertation 2

Sujet bac : annale jour 1 – 2024

BACCALAURÉAT GÉNÉRAL

SESSION 2024 – centre étranger groupe 2 – jour 1

HISTOIRE-GÉOGRAPHIE, GÉOPOLITIQUE et SCIENCES POLITIQUES

Durée de l’épreuve : 4 heures

L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé.

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Dissertation 2

Sujet – Les sociétés face au changement climatique depuis le XIXe siècle

Introduction :

« Si nous ne parvenons pas à réduire les émissions de gaz carbonique, la dégradation des climats risque d’atteindre le point de non-retour à partir duquel on ne serait plus sûr de pouvoir rétablir un ordre climatique viable », prédisait en 1972 René Dumont, agronome, sociologue et premier candidat écologiste à l’élection présidentielle de 1974.

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Astuce

Il est primordial de distinguer votre copie dès le départ avec une accroche précise et originale.

De fait, dès la période néolithique de nombreux témoignages existent sur la façon dont les sociétés humaines ont été impactées par le changement climatique, c’est-à-dire par une brusque variation des conditions atmosphériques et météorologiques. Néanmoins, avec la révolution industrielle qui débute au XIXe siècle et la pollution qu’elle génère, l’être humain va accélérer le processus de réchauffement climatique à l’échelle globale et bouleverser son environnement, entraînant des conséquences importantes sur sa vie quotidienne.

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Astuce

La date du XIXe siècle choisie dans l’intitulé du sujet ne doit rien au hasard. Elle correspond à la révolution industrielle, dont les répercussions sur le climat seront particulièrement importantes. Il est primordial de souligner cet élément dans votre introduction.

C’est pourquoi nous nous demanderons comment les sociétés humaines font-elles face au changement climatique depuis le XIX^e siècle ?
Dans un premier temps, nous analyserons l’impact déterminant des activités humaines sur le changement climatique et, par ricochet, sur les sociétés, avant de nous intéresser aux actions entreprises pour y répondre et à leurs limites.

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Attention

Pour vous aider à visualiser le corrigé, nous allons mettre des titres aux différentes parties : vous ne devez bien sûr pas les écrire sur votre copie le jour de l’épreuve, mais vous pouvez les noter sur votre brouillon pour vous aider à structurer vos idées (travail sur le plan détaillé de votre rédaction).

L’impact déterminant des activités humaines sur le changement climatique à partir du XIXe siècle

L’industrialisation à un rythme intense et rapide en Europe au XIXe siècle, puis sa diffusion au reste du monde a eu un impact direct sur le changement climatique.

L’anthropocène

Le terme « anthropocène » désigne l’ère géologique débutée au XIXe siècle avec la révolution industrielle. Au cours de cette période, les activités humaines ont un impact majeur et global sur l’ensemble du système planétaire. Depuis les années 1970, les scientifiques ont notamment démontré que les gaz à effet de serre (GES) émis par l’industrie sont directement responsables du réchauffement climatique. En effet, à l’échelle mondiale, on observe une hausse importante et continue des températures depuis le début du XIXe siècle. De plus, cette hausse s’est accentuée au XXe siècle, tandis que l’industrialisation se diffusait au-delà de l’Europe et des États-Unis. Les records de chaleur se multiplient et la décennie 2013-2023 a été la décennie la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale depuis les premières mesures instrumentales de la température vers 1850. Or, ce brusque réchauffement du climat n’est pas sans conséquences. Il a un impact direct sur l’environnement et les sociétés humaines.

Les conséquences du changement climatique sur les sociétés humaines

Tout d’abord, nous pouvons souligner le fait que la hausse des températures entraîne la fonte des glaces et l’élévation du niveau des mers et des océans. Cette élévation menace de submerger directement une partie des terres émergées. Certains archipels de l’océan Pacifique pourraient être engloutis avant la fin du XXIe siècle. C’est notamment le cas de l’archipel de Tuvalu, initialement composé de neuf atolls, dont deux sont déjà partiellement submergés en 2024. Sur les continents, de grandes villes côtières sont également concernées, comme Venise, ou même New York.
Cependant, la montée des mers et des océans n’est pas la seule menace que le changement climatique fait peser sur les sociétés humaines. En effet, le changement climatique agit comme un amplificateur de phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, sécheresses, etc.). Par exemple, les inondations meurtrières survenues dans la région de Valence, en Espagne, au mois de novembre 2024, ont été causées par des orages diluviens provoqués par le fort réchauffement des eaux de surface en Méditerranée. De même, en accentuant les épisodes de sécheresse, le changement climatique amplifie le phénomène de désertification. C’est par exemple le cas aux marges du Sahara rendant quasiment impossible l’existence de sociétés humaines dans ces espaces.

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Astuce

N’hésitez pas à tirer des exemples de l’actualité récente pour étayer vos arguments.

Le changement climatique génère donc des conséquences géopolitiques. Par exemple, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime qu’en 2050 la planète comptera 250 millions de réfugiés climatiques dont les migrations impacteront la quasi-totalité des pays du globe. En 2023, l’Australie a reconnu des droits spéciaux aux habitants de Tuvalu en vue de leur probable migration contrainte.

Une volonté de réaction des sociétés humaines face au changement climatique à partir du XXe siècle

À partir du dernier quart du XXe siècle, confrontée aux nombreuses conséquences du changement climatique, la communauté internationale a commencé à réagir.

Une prise de conscience internationale récente

C’est en 1972 qu’a eu lieu la première Conférence des Nations unies sur l’environnement et que la protection de l’environnement est devenue une priorité internationale. Pour coordonner les efforts des différents pays, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est créé à cette occasion. En 1988, il donne naissance au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui vise à développer la coopération entre scientifiques et représentants gouvernementaux de l’ensemble de ses pays membres. Les travaux du GIEC aboutissent à la ratification du protocole de Kyoto en 1997, premier traité international à fixer des obligations de limitation de leurs émissions de GES aux États signataires.
Enfin, en 2015, la Conférence des parties (COP) réunie à Paris a abouti à un nouvel accord international sur le climat dont l’objectif est de limiter la hausse des températures à 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. Pour rendre acceptable ce traité à l’ensemble des pays, y compris aux PMA et aux pays en développement, l’accord, entré en vigueur en 2016, prévoit que des compensations financières seront versées à ces derniers par les pays industrialisés, principaux responsables de la situation actuelle. Cependant, ces ambitions se sont heurtées à de nombreuses résistances.

Une volonté d’agir qui rencontre des résistances

Paradoxalement, la volonté de la majorité des acteurs scientifiques, associatifs et politiques de limiter la hausse des températures et donc des variations climatiques rencontre des résistances de plusieurs ordres.
Il est important de de remarquer que, alors même que le mode de vie occidental (consommation de masse) et le modèle économique capitaliste et libéral sont identifiés comme une cause principale du changement climatique, ils ne sont pas remis fondamentalement en cause à l’échelle internationale.
D’une part, certains États refusent des normes trop contraignantes les jugeant incompatibles avec leur développement économique. C’est notamment le cas de l’Inde ou encore de la Chine, qui sont les principaux pays émetteurs de GES. C’est aussi le cas des États-Unis. En 2017, le président Donald Trump, jugeant l’accord de Paris néfaste pour l’économie des États-Unis, a décidé d’en sortir alors même que cet accord n’est pas réellement contraignant puisqu’il ne prévoit pas de sanctions.
D’autre part, certains États et FTN voient dans le réchauffement climatique une opportunité pour exploiter des ressources jusqu’ici inaccessibles. C’est par exemple le cas en Arctique.

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Astuce

Vous pouvez aller puiser des exemples et des cas concrets dans vos cours d’histoire-géographie ou de HGGSP des années précédentes, comme ici pour l’Arctique dans le cours de géographie de seconde.

En effet, le sous-sol de l’Arctique regorge de ressources minérales (or, manganèse) et énergétiques (gaz, pétrole) qui aiguisent l’appétit des États riverains, comme la Russie et les États-Unis et de leurs firmes transnationales. Or, avec le réchauffement climatique, ces ressources, jusqu’alors inaccessibles à cause du permafrost (un sol continuellement gelé) deviennent accessibles. Par exemple, en 2020, à la fin de son premier mandat présidentiel, Donald Trump a ouvert des territoires protégés de l’Alaska à l’exploration et à l’exploitation pétrolière.
Enfin, certains PMA et pays en développement soulèvent la question de l’équité des efforts à fournir. En effet, ils considèrent que les pays industrialisés les plus développés sont les principaux responsables du réchauffement climatique et demandent à ce titre un soutien financier et technologique pour concilier lutte contre le dérèglement climatique et développement économique de leurs sociétés.
Si peu de progrès sont observables au niveau international, en revanche, de nombreuses initiatives locales ont vu le jour à travers le monde afin de limiter le dérèglement climatique. C’est par exemple le cas avec la mise en place de circuits courts ou avec les choix engagés d’élus locaux. La ville de San Francisco, aux États-Unis, est ainsi une pionnière dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Conclusion :

Le changement climatique observé depuis le XIXe siècle a été généré par les activités humaines. Son impact sur les sociétés est considérable. Non seulement il menace de submerger une partie des terres émergées, mais il compromet également les équilibres géopolitiques sur le long terme. Bien que tardive, la prise de conscience du problème par la communauté internationale fait aujourd’hui consensus. Néanmoins, en dépit de nombreux efforts entrepris, par exemple avec l’adoption de l’accord de Paris sur le climat, les émissions de GES à l’échelle mondiale continuent d’augmenter, notamment dans les pays en développement.
L’entrée en fonction de Donald Trump (dont les positions climato-sceptiques sont de notoriété publique) comme nouveau président des États-Unis en janvier 2025 risque de mettre un peu plus en péril la coopération internationale sur le changement climatique.