Corrigé Bac
Sujet bac – Annale SES – 2024 jour 1 – Centre étranger groupe 2 – Corrigé – Épreuve composée

Sujet bac : annale jour 1 – 2024

BACCALAURÉAT GÉNÉRAL

SESSION 2024 – centre étranger groupe 2 – jour 1

SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

Durée de l’épreuve : 4 heures

L’usage de la calculatrice est strictement interdit.

Épreuve composée

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Astuce

Conseils préliminaires pour l’épreuve composée

  • Pensez à bien numéroter les questions sur la copie et à les titrer.
  • Aérez correctement la copie pour que la présentation soit la plus claire possible.

Mobilisation des connaissances

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Astuce

Conseils et analyse du sujet

Cette partie vaut 4 points et occupe environ 40 minutes du temps imparti.

Analyse du sujet :

Il est demandé de présenter « deux explications de l’évolution de la structure socioprofessionnelle en France depuis la moitié du XXe siècle. »

  • Le sujet demande « deux explications » : la réponse attendue doit donc être structurée en deux parties.
  • Cadre spatio-temporel : on est sur la seconde moitié du XXe siècle en France. Attention donc à ne pas traiter le début du siècle avec la Première Guerre mondiale ou la crise de 1929.
  • Économiste que l’on peut penser à citer : Jean Fourastié avec la tertiarisation.
  • Termes à définir : structure socioprofessionnelle, changement structurel (et non conjoncturel).
  • Notions de cours à mobiliser, mots clés attendus : qualification, féminisation de l’emploi, massification de l’emploi, salariat, tertiarisation.

Conseils :

  • Il est toujours intéressant d’écrire une introduction afin de contextualiser (cadre spatio-temporel), définir les notions et annoncer la structure de la réponse.
  • Vous pouvez écrire les titres des parties ou non, au choix.

Les changements structurels correspondent à des transformations profondes et durables. Ils modifient les activités économiques sur le long terme.
Selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), la structure socioprofessionnelle désigne la répartition des individus au sein de la population active selon leur profession et leur statut.
Comment expliquer l’évolution de la structure socioprofessionnelle, en France, depuis la seconde moitié du XXe siècle ?
L’évolution de la structure socioprofessionnelle, à compter des années 1950 est marquée par des changements dans la répartition des emplois, notamment à travers des explications économiques (massification de l’emploi et tertiarisation) et des explications sociales (qualification et féminisation de l’emploi).

  • Les explications économiques

Après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la structure socioprofessionnelle en France est celle héritée de la révolution Industrielle.
La massification du salariat en France à partir des années 1950 est l’une des explications du processus de l’évolution de la structure. Elle marque le passage d’une économie rurale et artisanale à une économie industrielle et de services, dominée par le salariat. Ce phénomène a profondément modifié la structure de l’emploi, entraînant la disparition de nombreuses formes de travail indépendant et une meilleure protection sociale pour les travailleurs.
L’industrialisation crée des milliers d’emplois dans les usines, souvent sous forme de salariat. Le salariat devient la norme dans le secteur industriel : les producteurs ont besoin d’une main-d’œuvre stable, rémunérée par un salaire mensuel.
En 1954, environ 33 % des Français en activité sont salariés, un chiffre qui grimpe à près de 70 % à la fin des années 1970. De nos jours, le salariat concerne près de 90 % de la population active en France.
D’autre part, le nombre de salariés explose en particulier dans le secteur tertiaire (administrations, commerces, services). La France passe en effet progressivement d’une économie industrielle à une économie de services, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du commerce et des services publics. Les causes de cette désindustrialisation sont la mondialisation, la délocalisation et les innovations à travers le progrès technique. Dans son ouvrage Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975, Jean Fourastié explique le phénomène de tertiarisation : les services (secteur tertiaire) prennent une place de plus en plus importante dans l’économie, au détriment du secteur primaire (agriculture) et du secteur secondaire (industrie).
Cette tertiairisation crée une demande croissante pour des emplois plus qualifiés, notamment dans des professions administratives et techniques.

  • Les explications sociales

En réponse à la tertiarisation, les années 1960 et 1970 marquent donc un tournant dans l’évolution de la qualification de l’emploi. La qualification désigne la capacité à exercer un métier. Elle met en adéquation les diplômes requis et les fiches de poste, c’est-à-dire les tâches à réaliser.
La démocratisation de l’enseignement secondaire (loi Debré, 1959) et la création des universités et des grandes écoles permettent d’accéder à des formations plus longues et spécialisées.
L’accès à l’éducation a également été un facteur permettant aux femmes d’intégrer des emplois qualifiés, notamment dans les secteurs de l’administration, de l’enseignement et des services (santé, commerce, etc.)…
La féminisation de l’emploi désigne le processus par lequel la proportion de femmes sur le marché du travail a augmenté, particulièrement depuis les années 1950.
Le rôle des femmes était alors essentiellement cantonné aux tâches domestiques et, lorsqu’elles travaillaient, les femmes occupaient des emplois peu qualifiés, notamment dans les secteurs comme l’agriculture ou les soins.
À partir des années 1960-1970, les réformes sociales et législatives, comme l’accès à la contraception, les lois sur l’égalité salariale, la loi sur l’IVG, ainsi que l’évolution des mentalités ont entraîné la féminisation de l’emploi.
Dans les années 1960 les femmes demandaient l’autorisation à leur mari de travailler. 40 à 45 % des femmes ayant entre 30 et 50 ans étaient déclarées actives. À la fin du XXe siècle, la proportion de femmes actives de la même tranche d’âge est supérieure à 80 %.

En conclusion, durant la seconde moitié du Xe siècle, la structure socio-professionnelle en France a été profondément transformée.
Ce changement structurel est lié à des évolutions majeures : massification du salariat, tertiarisation de l’économie, qualification et féminisation de l’emploi.

Étude d’un document

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Astuce

Conseils

Cette partie vaut 6 points et occupe environ 1 h 20 du temps imparti.

  • Pensez à traiter les questions dans l’ordre.
  • Soignez votre lecture de données et pensez à citer la source.
  • Réfléchissez à l’information principale du document en lien avec les notions du cours à mobiliser pour répondre aux questions.
  • Attention à ne pas envahir la réponse de pourcentages. Il est essentiel de donner du sens en calculant des coefficients.
  • Attention, le résultat de la différence entre les pourcentages a pour unité « les points ».
  • La calculatrice n’étant pas autorisée, les taux d’évolution ne sont pas attendus, cependant, cela n’empêche en rien la manipulation des données.

QUESTION 1

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Astuce

Analyse de la question

Il est demandé de présenter « comparer le taux de syndicalisation des salariés de la fonction publique et celui des salariés du privé. »

  • Termes à définir : taux de syndicalisation, type d’organisation (pour différencier le public et le privé).
  • Pour une comparaison structurée : On peut par exemple analyser le taux de syndicalisation dans la fonction publique (1), puis dans le privé (2) et mettre en comparaison (3). La conclusion doit se faire pour l’ensemble des salariés pour faire le lien ensuite avec la seconde question.

Les organisations se répartissent en deux catégories : d’une part, les entreprises privées et les organisations de la société civile (telles que les associations, ONG, fondations et syndicats), et d’autre part, les organisations publiques (administrations locales et centrales).
Le taux de syndicalisation des salariés est un indicateur qui mesure la proportion de salariés inscrits dans un syndicat par rapport au nombre total de salariés dans une catégorie donnée (fonction publique ou secteur privé). Les syndicats ont pour rôle de défendre les droits et les intérêts des travailleurs.
Le document de la DARES intitulé « Taux de syndicalisation en 2019 en France métropolitaine », publié en 2023, présente, sous la forme de tableau à double entrée, les taux de syndicalisation des salariés en France métropolitaine, en distinguant les salariés du secteur privé et de la fonction publique.

  • Le taux de syndicalisation dans la fonction publique

En 2019, le taux de syndicalisation des salariés de la fonction publique était de 18,1 % : cela signifie que plus de 18 salariés sur 100 étaient syndiqués.
Ce taux varie en fonction des catégories de fonctionnaires. Par exemple, les fonctionnaires cadres sont les plus syndiqués, avec un taux de syndicalisation de 20,4 %, alors que c’est le cas pour 15,5 % des ouvriers de la fonction publique.
Plus les fonctionnaires « avancent dans l’âge », plus ils sont syndiqués. Les 50 ans et plus sont trois fois plus syndiqués que les moins de 30 ans, avec respectivement un taux de syndicalisation de 23,2 % et 7,4 %.
Avec 4 points d’écart, les hommes fonctionnaires sont plus syndiqués que les femmes fonctionnaires (20,6 % contre 16,6 %).

  • Le taux de syndicalisation dans le privé

Selon la DARES, en 2019, 7,7 % des salariés du secteur privé étaient syndiqués.
Bien que les taux de syndicalisation varient selon les CSP, ces différences sont relativement faibles. Le taux de syndicalisation des professions intermédiaires est légèrement plus élevé (8,9 %) que celui des ouvriers (8,3 %) et des cadres (7,6 %), tandis que les employés affichent le taux le plus bas (6,6 %).
L’âge est cependant un facteur important dans la syndicalisation. L’âge et le taux de syndicalisation sont en corrélation : les jeunes de moins de 30 ans ont un taux de syndicalisation particulièrement faible avec 1,7 % de syndiqués, tandis que les travailleurs plus âgés (40 ans et plus) montrent des taux beaucoup plus élevés, atteignant 11,6 % pour les plus de 50 ans.
Le taux de syndicalisation des hommes salariés du privé (8,8 %) est supérieur à celui des femmes (6,4 %) de 2,4 points.

  • Comparaison public/privé

En 2019, les taux de syndicalisation diffèrent de manière significative entre le secteur public et le secteur privé en France métropolitaine.
Le taux de syndicalisation dans la fonction publique est nettement plus élevé que dans le secteur privé, quelle que soit la catégorie de salariés : 18,1 % dans la fonction publique contre 7,7 % dans le secteur privé.
Autrement dit, les fonctionnaires sont plus syndiqués que les salariés du privé, et ce indépendamment du sexe, de l’âge ou de la catégorie socioprofessionnelle.
Dans toutes les catégories socioprofessionnelles, les salariés du secteur public affichent un taux de syndicalisation significativement plus élevé que ceux du secteur privé. L’écart est particulièrement marqué chez les cadres, où le taux de syndicalisation est plus de deux fois plus élevé dans le public (20,4 %) que dans le privé (7,6 %).
Le taux de syndicalisation augmente avec l’âge dans les deux secteurs.
Les hommes ont un taux de syndicalisation plus élevé que les femmes dans les deux secteurs, mais l’écart est plus marqué dans le secteur public.

En conclusion, en France métropolitaine, en 2019, environ 1 salarié sur 10 est syndiqué (10,1 %) avec de fortes disparités selon le statut (public, privé), le sexe, l’âge et la CSP.

QUESTION 2

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Astuce

Analyse de la question

Il est demandé de présenter « montrer que l’engagement politique dépend de variables sociodémographiques. »

  • Termes à définir : engagement politique, variables sociodémographiques.
  • Sociologue que l’on peut penser à citer : Pierre Bourdieu au sujet de l’engagement politique.
  • La consigne suppose une réponse structurée en distinguant les variables sociodémographiques : variables sociales d’une part et variables démographiques d’autre part.

Selon Pierre Bourdieu, l’engagement politique n’est pas qu’une affaire d’opinion ou de choix personnel. Il dépend de facteurs sociodémographiques.
Les variables sociodémographiques désignent les caractéristiques sociales et démographiques d’une population : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, etc.
L’engagement politique désigne l’implication d’un individu ou d’un groupe dans des actions visant à influencer ou à participer au processus politique. Cet engagement peut prendre la forme de comportements tels que le vote, la participation à des manifestations, l’adhésion à des partis politiques ou des syndicats, ainsi que la participation à des mouvements sociaux. Ainsi, la syndicalisation est une forme d’engagement politique, dans la mesure où elle implique l’adhésion à un syndicat pour défendre des intérêts collectifs, sociaux et politiques.
À travers l’exemple de la syndicalisation en France métropolitaine en 2019 (données issues de la DARES), en quoi les variables sociodémographiques influencent l’engagement politique ?
Nous analyserons l’engagement politique, en illustrant par la syndicalisation, à travers les variables sociales puis les variables démographiques.

  • Engagement politique et variables sociales

Les variables sociales jouent un rôle dans la détermination de l’engagement politique d’un individu. Elles désignent les caractéristiques sociales, économiques et culturelles des individus comme la catégorie socioprofessionnelle (CSP), le statut, la profession… L’analyse du taux de syndicalisation en 2019 en France à travers les catégories public/privé et CSP (catégories socioprofessionnelles) permet de mieux comprendre l’engagement politique.
Les individus qui s’engagent sont généralement plus diplômés. Ils appartiennent à des CSP souvent favorisées. Selon la DARES, en 2019, en France métropolitaine, 22,3 % des cadres et professions intermédiaires, sont syndiqués contre 18,5 % pour les employés et ouvriers.
Le statut public ou privé a une incidence sur le taux de syndicalisation des Français. En effet, en 2019, selon la DARES, les fonctionnaires sont deux fois plus nombreux à montrer leur engagement politique à travers la syndicalisation : 18,1 % des fonctionnaires sont syndiqués contre 7,7% des salariés du privé.

  • Engagement politique et variables démographiques

Cet engagement politique est aussi influencé par plusieurs variables démographiques comme l’âge et le genre.
L’âge est une des variables démographiques significatives dans l’analyse de l’engagement politique. Le taux de syndicalisation varie fortement selon les tranches d’âge. Avec 14,6 % de syndiqués chez les plus de 50 ans, les séniors sont les plus représentés dans la syndicalisation. Ils le sont cinq fois plus que les moins de 30 ans (2,7 % de syndicalisation).
Selon la DARES, en 2019, en France métropolitaine, 10,8 % des hommes contre 9,4 % des femmes sont syndiqués. Avec un écart de 1,4 point, le sexe demeure un indicateur jouant sur l’engagement politique. Les femmes ont tendance à participer activement aux élections, mais leur taux de représentation dans les postes de pouvoir politique reste historiquement plus faible. Traditionnellement, les hommes sont plus représentés dans les partis politiques et les syndicats. Cependant, les différences de genre dans l’engagement politique se sont atténuées avec les évolutions en matière d’égalité des sexes.

En conclusion, l’engagement politique est multifactoriel. Il dépend de plusieurs variables sociodémographiques. Ces facteurs interagissent pour déterminer l’intensité de l’engagement politique. Le profil de syndicalisation, en France, en 2019, est le suivant : un homme, fonctionnaire, cadre de plus de 50 ans.
En France, lors des élections présidentielles de 1965, le taux d’abstention était de 15 %, en 2022, il est de 28 %. L’engagement politique dépend-il uniquement des variables sociodémographiques ?

Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire

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Astuce

Conseils et analyse du sujet

Cette partie vaut 10 points et occupe environ 2 heures du temps imparti.

Analyse du sujet :

Il est demandé de présenter « montrer que le progrès technique est endogène. »

  • Termes à définir : progrès technique, endogène.
  • Notions de cours à mobiliser, mots clés attendus : innovation, intervention de l’État, externalité positive.
  • Attention de ne pas faire un hors-sujet en glissant par exemple sur la démonstration que le progrès technique est source de croissance : ce n’est pas ce qui est demandé. Ici, il faut prouver que le progrès technique est endogène et qu’il résulte de l’innovation.
  • Économistes que l’on peut penser à citer : Joseph Schumpeter, Paul Romer

Conseils :

  • Il s’agit de réaliser une « mini » dissertation. Pour cela, il est important de prendre le temps nécessaire (environ 2  heures).
  • Le correcteur doit être capable de repérer les différentes étapes de la dissertation (introduction – développement – conclusion). Pensez donc à bien structurer votre travail.
  • Tous les documents doivent être utilisés au moins une fois. Cependant, aucun ordre d’utilisation des documents n’est imposé.
  • Pour les acronymes, il est nécessaire d’écrire la première fois le texte en entier et de mettre l’acronyme correspondant entre parenthèses.
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Attention

Pour vous aider à visualiser le corrigé, nous allons mettre des titres aux parties du développement, toutefois, ceux-ci ne sont pas forcément à noter le jour de l’épreuve.

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Astuce

Pensez à soigner l’introduction. Celle-ci doit comporter :

  • une accroche ;
  • les définitions nécessaires (endogène/exogène, progrès technique, innovation) ;
  • une problématique (vous pouvez utiliser les mêmes termes que l’énoncé pour éviter de changer le sens du questionnement) ;
  • une annonce du plan.

Les innovations, comme en son temps le travail à la chaîne, puis Internet et l’intelligence artificielle, transforment les économies et créent de nouveaux débouchés et marchés.
Le progrès technique désigne les facteurs qui améliorent l’efficacité de la combinaison productive sans augmenter les quantités de travail et de capital. Il est issu des innovations. Selon Joseph Schumpeter, plusieurs formes d’innovation existent : l’innovation de produits, l’innovation de procédés, l’innovation de modes de production, l’innovation de débouchés et l’innovation de matières premières.
En économie, le terme endogène désigne ce qui provient de l’intérieur, en opposition à ce qui est exogène, c’est-à-dire extérieur au système. Un progrès technique endogène signifie qu’il est généré par des facteurs internes plutôt que par des facteurs extérieurs. Selon Paul Romer, prix Nobel d’économie, le changement technologique résulte des actions intentionnelles des individus qui réagissent aux incitations économiques.
En quoi le progrès technique est endogène ?
Nous verrons que le progrès technique est endogène, car il résulte des efforts des agents économiques en investissements, mais aussi du capital humain et enfin du capital technique.

  • Progrès technique et investissement des agents

Le progrès technique provient des investissements engagés par les agents économiques, notamment par l’État et les entreprises.
Les dépenses en R&D (recherche et développement) varient d’un pays à l’autre en part du PIB (produit Intérieur brut). D’après l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), la Corée du Sud est en tête avec des investissements en R&D représentant 4,8 % de son PIB. Elle est suivie par le Japon (3,2 %) et les États-Unis (3,4 %). Ces pays investissent massivement dans la recherche pour l’innovation. À l’opposé, le Royaume-Uni (1,71 %) et la Chine (2,4 %) présentent des investissements relativement plus faibles en proportion de leur PIB. (document 1)
Cependant, au-delà des données relatives, dans les pays avec un fort PIB et/ou une population importante, les dépenses réelles en R&D (les dépenses en valeur absolue) sont à considérer. En effet, ces pays sont capables de financer des budgets en R&D importants, même si leur pourcentage dans le PIB est plus faible. Par exemple, la Chine consacre des sommes réelles considérables à la recherche et au développement, représentant 2,4 % de son PIB, avec un PIB par habitant de 19 429 dollars en 2022, pour une population d’environ 1,5 milliard de personnes.

  • Progrès technique et capital humain

Le progrès technique est également endogène car il résulte du capital humain à travers la qualification et les compétences (éducation et formation). Le capital humain désigne l’ensemble des compétences et de l’état de santé des individus. Il détermine donc leur capacité à produire.
Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un rapport de 2020, les politiques publiques destinées à promouvoir l’innovation et les transferts de connaissances peuvent découler de la mobilité des travailleurs qualifiés (comme les chercheurs et les ingénieurs) entre les entreprises. Cette mobilité permet de diffuser de nouvelles compétences et de favoriser la circulation du capital humain. De plus, la délocalisation de la R&D soutient l’innovation dans les pays émergents, mettant en évidence l’importance des réseaux internationaux pour la diffusion des connaissances et la croissance économique. (document 2)
Le nombre de chercheurs pour mille actifs permet de mesurer l’intensité de la recherche dans chaque pays, que ce soit en valeurs absolues (nombre total de chercheurs) ou en valeurs relatives (nombre de chercheurs par rapport à la population active).
En 2020, la Corée du Sud, avec 16 chercheurs pour mille actifs, a le taux le plus élevé, ce qui montre une forte concentration de chercheurs dans le pays par rapport à sa population active.
La France possède 11,1 chercheurs pour mille actifs, la concentration de chercheurs est également importante. (document 1).
Les pays ayant une grande population active, comme la Chine et les États-Unis, comptent un nombre absolu de chercheurs élevé, bien que la Chine ait un nombre relativement faible de chercheurs pour mille actifs.

  • Progrès technique et capital technologique

Les investissements et le capital humain permettent de développer les ressources immatérielles. Le progrès technique est aussi endogène, car il est basé sur les ressources immatérielles, telles que les brevets. Le brevet protège une innovation technique, c’est-à-dire un produit ou un procédé. L’accumulation du capital technologique est source de progrès technique. Ce dernier est représenté par le stock immatériel d’idées et de connaissances.
D’après les données de l’OCDE de 2023 (document 3), l’évolution du nombre de brevets dans les pays de l’OCDE (38 pays membres de l’OCDE) entre 1990 et 2019 révèle une augmentation continue de l’innovation technologique. En effet, depuis 1990, le nombre de brevets a régulièrement augmenté. Entre 1990 et 2019, le nombre de brevets déposés dans les pays de l’OCDE a été multiplié par trois environ, passant d’environ 110 000 en 1990 à près de 290 000 en 2019.

En conclusion, le progrès technique peut donc bien être considéré comme endogène, car il est issu des facteurs de production : investissements, capital humain, capital technologique.
Le progrès technologique est un élément prépondérant de la productivité globale des facteurs (PGF) qui mesure l’efficacité avec laquelle les facteurs de production (travail et capital) sont utilisés pour générer de la valeur. Un progrès technique entraîne une augmentation de la PGF, car il permet de produire davantage de biens et services avec les mêmes quantités de travail et de capital. Il améliore ainsi la productivité.
Ainsi, le progrès technique est un facteur de croissance et cette croissance économique permettra de financer d’autres investissements en capital humain ou technologique, et ainsi de suite.
Avec des innovations telles que les énergies vertes, le progrès technique est-il source de croissance soutenable ?