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Épreuve de Français – Rédaction (40 points) |
La dernière partie de l’épreuve écrite est composée d’une rédaction. Le but de cette partie est de vérifier la capacité du candidat à rédiger un texte argumentatif ou narratif dans un français correct et d’une longueur précise (entre quarante et soixante lignes en général, bien que le nombre de lignes importe moins que la qualité de la rédaction).
Deux sujets sont proposés, un de réflexion dans lequel vous devez répondre à une question précise, en argumentant en utilisant des exemples venus de vos cours, du sujet de la partie compréhension et de vos connaissances, et un sujet d’invention dont la consigne peut varier d’un sujet à l’autre.
Vous ne devez faire qu’un seul des deux sujets. Faites votre choix en fonction du sujet qui vous met le plus à l’aise. Attention cependant, si le sujet d’invention peut sembler plus simple et tentant, il est aussi souvent le plus piégeux.
Avant de vous lancer dans la rédaction, n’hésitez pas à utiliser votre brouillon. Il servira à mettre toutes les idées au clair et les trier. Notez que vous pouvez conserver le texte de la première partie, et vous y référer pour vous aider.
Enfin, il est à noter que la copie doit absolument rester anonyme, au risque de voir votre travail invalidé par le correcteur.
Le sujet d’imagination
Le sujet d’imagination
Imaginez une suite à ce texte, en mettant en valeur le rôle de la forêt.
Comme Alphonse Daudet, vous écrirez votre texte à la troisième personne du singulier et aux temps du passé.
Avant de se lancer dans la rédaction, analysons tout d’abord le sujet. Ici il est question d’écrire une suite au texte qui vous a été proposé en première partie.
Il est nécessaire de repérer les mots importants du sujet, qui seront vos lignes directrices.
Imaginez une suite à ce texte, en mettant en valeur le rôle de la forêt.
Comme Alphonse Daudet, vous écrirez votre texte à la troisième personne du singulier et aux temps du passé.
Ici la consigne est claire et simple : il s’agit de rédiger une suite en prenant en compte quatre éléments importants :
- mettre en valeur le rôle de la forêt ;
- écrire à la troisième personne du singulier ;
- respecter les temps employés dans le texte du sujet : les temps du passé ;
- reprendre le style de Daudet, c’est à dire : proposer par exemple un texte plutôt descriptif et comprenant quelques figures de style comme la personnification ou l’énumération.
Avant de vous lancer dans la rédaction, ne négligez pas l’étape du brouillon. Il permet d’analyser le sujet et d’explorer les différentes pistes que vous pourrez trouver. Gardez cependant bien en tête qu’il faut mettre en valeur le rôle de la forêt, elle doit donc être l’« héroïne » de votre texte. Un élément, qui n’est pas explicite dans la consigne, est important à respecter : le cadre spatio-temporel. Vous devez respecter le cadre établit par l’auteur.
Sur votre brouillon vous pouvez commencer par établir une liste d’adjectifs, de compléments, de procédés, etc. qui vous permettront de décrire au mieux la forêt et ses actions.
Ensuite, définissez dans les grandes lignes votre schéma narratif. Concentrez-vous sur un seul objectif pour éviter de vous disperser et pensez à une fin claire à laquelle vous vous tiendrez et qui servira de fil conducteur.
Quand tous les éléments constitutifs de votre récit sont clairs dans votre esprit, vous pouvez commencer à rédiger les paragraphes au brouillon. Il n’est pas question d’écrire entièrement votre rédaction au brouillon puis de la réécrire au propre mais au moins de dégager la structure de tous vos paragraphes. Quand tout est clair pour vous, vous pouvez attaquer la rédaction au propre. Pour vous aider à débuter, vous pouvez reprendre la dernière phrase du texte.
Ce sujet permet de laisser libre recourt à votre imagination, il n’est pas très restrictif, la forêt peut donc venir en aide aux humains, elle peut se rebeller et reprendre sa place, elle peut s’unir aux hommes, etc. Le choix est votre. De plus, cette nouvelle est une nouvelle fantastique, ce qui ouvre encore plus de possibilités.
Attention : si par hasard vous connaissez déjà la suite de cette nouvelle, il vous faudra vous en détacher le plus possible, ce qui n’est pas forcément facile. Mais gardez en tête que votre examinateur connaît probablement cette nouvelle aussi et pourrait se rendre compte que vous n’inventez pas.
Proposition de texte :
« Elle regardait cette ville insolente qui lui avait pris sa place au bord du fleuve, et trois mille arbres gigantesques. Tout Wood’stown était fait avec sa vie à elle. »
Elle nourrissait dans le secret et le calme de ses branchages une rancœur sans nom contre l’homme qui avait osé venir sur son territoire, la chasser à coups de hache et s’installer là où autrefois s’étendaient des parterres d’herbes d’un vert éclatant. La mousse délicate où de nombreuses espèces, animales et insectes, avaient trouvé un refuge, avait maintenant laissé sa place à de longues rues sableuses, entourées de bâtiments de bois, le même bois qui lui avait été arraché. Les insectes qui faisaient vivre son écosystème avaient également cédé leur place à une autre espèce d’insectes, une espèce invasive et destructrice…
La forêt n’avait pas l’intention de se laisser faire. Elle avait même déjà commencé sa contre-attaque. Doucement, elle se rapprochait. Ses racines s’étendaient de plus en plus et, en quelques jours, des bourgeons étaient parvenus jusqu’à la ville. Ils s’ouvraient la nuit, quand les hommes dormaient. Bientôt, les murs de certaines maisons étaient recouverts de lierre. Un lierre tenace. Plusieurs hommes avaient tenté de le déloger, mais il revenait la nuit d’après. Beaucoup d’hommes se rappelèrent alors leur difficile combat contre la forêt et comprirent que leur victoire n’avait été que de courte durée. Ils prirent les armes et la décision de repartir en forêt pour lui montrer qu’elle n’aurait pas le dessus.
Leur expédition fut stoppée nette par un mur infranchissable. La forêt, dans la plus grande des discrétions, avait « emmuré » la ville. Elle se retrouvait maintenant prise en tenaille entre la rivière et la forêt qui avait regagné toute son énergie et qui se dressait maintenant fièrement contre l’envahisseur. Il avait voulu s’installer, il ne repartirait plus jamais. Une jeune fille, qui avait suivi les adultes en se faufilant, s’approcha de la muraille. Elle tenait dans sa main une petite fleur qui avait été écrasée par les bottes des bourreaux de la forêt. Elle la déposa sur une ronce en demandant à la forêt de la récupérer et de la protéger. Elle ne voulait pas qu’elle fût à nouveau piétinée. La forêt fut attendrie par ce geste. Cette enfant lui fit comprendre que tous les humains n’étaient pas des monstres et que la jeune génération pourrait peut-être un jour changer les choses. Les mois passèrent, les humains s’étaient découragés, et ne cherchaient plus à s’évader. Les enfants quant à eux continuaient d’apporter des fleurs fanées à la forêt pour qu’elle puisse les ressusciter.
Un jour, une inondation menaça la colonie. La rivière sortit de son lit et commença à submerger les rues de Wood’stown. Les humains étaient pris au piège. La forêt hésita d’abord à intervenir, une partie d’elle gardant les stigmates de sa bataille avec les humains, mais une autre se souvenait avec tendresse des enfants qui semblaient la respecter. Elle prit finalement la décision de leur venir en aide. En quelques instants, elle déploya un réseau souterrain de racines qui s’étendit jusqu’à la rivière. Elles burent l’excédent d’eau par le sol, faisant ainsi baisser le niveau et sauvant la ville et ses habitants. Les hommes étaient stupéfiés. Après ce qu’ils avaient fait subir à la forêt, elle venait de les sauver. Une délégation fut envoyée auprès des remparts de racines et de ronces pour s’adresser à la forêt, la remercier et s’excuser. Ce jour-là, les habitants de Wood’stown comprirent qu’ils avaient besoin de la nature et de la forêt, et qu’il valait mieux coexister. Ils ne pouvaient pas réparer le mal qu’ils avaient déjà commis, mais ils pouvaient construire un avenir meilleur.
Une fois que vous avez terminé votre rédaction, prenez du temps pour vous relire et corriger les éventuelles fautes d’orthographe, de conjugaison, d’accords, etc. Vous avez normalement accès à un dictionnaire, n’hésitez pas à vous en servir.
Le sujet de réflexion
Le sujet de réflexion
L’art peut-il nous rapprocher de la nature ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé, en vous appuyant sur
des exemples précis issus de votre expérience personnelle et sur des œuvres littéraires ou artistiques de votre choix.
Avant de se lancer dans la rédaction, analysons tout d’abord le sujet. Il est nécessaire de repérer les mots importants du sujet, qui seront vos lignes directrices.
L’art peut-il nous rapprocher de la nature ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé, en vous appuyant sur des exemples précis issus de votre expérience personnelle et sur des œuvres littéraires ou artistiques de votre choix.
Ici, le sujet nous invite à nous questionner sur le rôle que l’art peut occuper dans notre rapport à la nature. Pour répondre à cette question vous allez devoir rédiger un texte argumentatif, en respectant les limites fixées à la fois par l’exercice lui-même et la consigne du sujet.
Le sujet vous invite à trouver des exemples issus de tous les genres artistiques que vous voulez, mais attention, il en faut au moins trois.
Comme pour le sujet d’invention, ne négligez pas votre brouillon avant de passer à l’écrit.
Au brouillon :
Sur votre brouillon commencez par reformuler la question qui vous est posée, pour vous assurer de sa compréhension. Vous pouvez par exemple vous demander si « une œuvre vous a déjà permis de prendre conscience que la nature et l’homme doivent vivre en harmonie ? ».
Ensuite, vous devez trouver des axes de réflexion pour votre rédaction. Dans l’idéal vous devez trouver au minimum deux axes différents, trois maximum, et au moins deux arguments par axes. D’un point de vue méthodologique, il est plus simple de faire un tableau sur votre brouillon avec plusieurs cases, une par grand axe et dans chacune d’entre elles vous écrivez les arguments et les exemples que vous souhaitez utiliser. Essayez de varier au maximum les supports artistiques, arts musicaux, picturaux, littéraires, etc.
I. L’art pour décrire
Voyage avec un âne dans les Cévennes, R. L. Stevenson, 1879 |
II. L’art pour sensibiliser
La Corrida, Francis Cabrel, 1994 |
III. L’art pour unir
Champ de blé, Ágnes Dénes, 1982 |
Une fois que vos arguments et vos parties sont définis, vous pouvez commencer à rédiger votre introduction et votre conclusion au brouillon. Il est important de connaître la conclusion en avance, car elle vous donne un fil conducteur. Toute votre réflexion doit mener à la conclusion que vous avez écrite au brouillon.
L’introduction se compose d’une phrase d’ouverture, qui permet de rappeler le sujet, de l’explication du sujet, de l’énonciation de votre problématique et enfin de l’annonce de votre plan.
La conclusion, en plus de répondre à la problématique, rappelle le sujet et les différentes parties de votre réflexion et propose une ouverture sur un sujet en lien avec votre devoir. Attention, l’ouverture n’est pas un exercice simple et peut parfois être hors sujet.
Quand vous pensez que tout est prêt, vous pouvez commencer la rédaction au propre.
Proposition de rédaction :
L’art, sous toutes ses formes, peut être vecteur d’un message écologique [amorce]. Les artistes ont leur vision de la nature. Ils peuvent porter sur cette dernière un regard que nous n’avons pas [explication du sujet]. Mais cette vision peut-elle nous rapprocher de la nature ? [problématique] Les œuvres créées peuvent avoir une dimension descriptive et contemplative de la nature [partie I]. Elles peuvent aussi transmettre un message en sensibilisant aux problèmes liés à la préservation de la nature [partie II]. Enfin, elles peuvent se fondre dans la nature elle-même et nous inviter à nous en rapprocher pour mieux les apprécier [partie III].
Les arts visuels et littéraires permettent de décrire et proposer une image plus ou moins précise, selon la volonté de l’auteur de l’œuvre, d’un paysage, d’un océan, d’un champ, etc. [introduction partie I] L’auteur R. L. Stevenson invite ainsi son lecteur à découvrir les Cévennes à travers son roman autobiographique Voyage avec un âne dans les Cévennes, publié en 1897. En plus de raconter l’amitié naissante entre lui et l’ânesse qui l’accompagne, il nous invite à le suivre dans sa traversée de la Lozère, tout en décrivant les paysages qu’il découvre, loin de ceux de son pays d’origine, l’Écosse. Il cherche à nous faire vivre sa découverte de la région [argument 1]. Le film Into the wild, réalisé par Sean Penn en 2007, adapté du roman du même nom, raconte l’histoire d’un jeune homme qui décide de tout quitter pour aller vivre dans la nature, en Alaska. Le film, comme le roman, met en scène de nombreuses situations dans lesquelles le personnage principal est en admiration devant la nature sauvage qui s’offre à lui, dans des tableaux contemplatifs. Cependant, il nous rappelle également que la nature, bien que belle, peut aussi être dangereuse car l’aventure se termine avec le décès du personnage principal après avoir ingéré des baies toxiques [argument 2]. De nombreuses œuvres nous placent en position de spectateur, et nous donnent à voir une nature qui peut être magnifique, mais dont il faut se méfier [conclusion partie I].
Certains artistes peuvent aussi utiliser les différents médias à leur disposition pour sensibiliser le public au travers d’œuvres engagées [introduction partie II]. Par exemple, en 2007, l’artiste Lorenzo Quinn a travaillé sur la question de la protection de l’environnement. Il a alors créé à Venise une œuvre appelée Support, représentant deux bras géants sortant des eaux de la ville pour soutenir une maison. Le but de cette installation était d’alerter les gens sur les dangers que représentent le réchauffement climatique et la montée des eaux pour des villes comme Venise [argument 1]. D’autres artistes peuvent prendre la défense des animaux en dénonçant les violences dont ils sont victimes par les hommes. En 1994, le chanteur français Francis Cabrel dénonce la pratique barbare qu’est la corrida dans sa chanson La Corrida. Il invite l’auditeur à se mettre dans la peau d’un taureau qui est amené au combat, un combat à mort, et à ressentir sa souffrance. [argument 2]. Peu importe le sujet qu’il aborde, l’art peut être un moyen de dénoncer et de sensibiliser les gens à des enjeux importants et les inciter à se battre pour des causes justes [conclusion partie II].
Enfin, certains artistes ont pris le parti de mêler leurs œuvres à la nature ou de se servir directement de la nature comme matériau artistique [intro partie 3]. En 1982, l’artiste Ágnes Dénes entreprend de proposer une forme d’art écologique, avec son installation Champ de blé. L’installation est un gigantesque champ de blé cultivé au pied du World Trade Center, à New York. Le but était, après la construction du World Trade Center, de replacer la nature au centre de la ville et rappeler ainsi que nous sommes sur son sol. Grâce à l’art, la nature et la ville se retrouvent unies [argument 1]. D’autres artistes décident de fondre leurs œuvres dans la nature. En 1998, Andy Goldsworthy propose, en Angleterre, une installation nommée Early Morning Calm. Il s’agit de tiges gigantesques plantées au fond du lac de Derwentwater, et qui dépassent à sa surface pour former une rosace grâce au reflet dans l’eau. L’auteur de cette installation invite les gens à prendre un moment le matin pour admirer le lac. L’œil du spectateur est attiré par le reflet dans l’eau et lui fait prendre conscience de la beauté du lac [argument 2]. Ces deux œuvres permettent de rappeler aux hommes l’existence de la nature et de les rapprocher de celle-ci, soit en la mettant au cœur de la ville soit en les attirant vers elle [conclusion partie III].
L’art est un médium diversifié, capable de proposer une multitude de supports pour véhiculer au mieux un message, notamment un message sur la nature [rappel du sujet]. Au cours de notre réflexion, nous avons pu montrer que l’art est un moyen puissant pour décrire la nature, la montrer telle qu’elle est, sans artifices [rappel partie I], tout en sensibilisant au respect de celle-ci, exhortant même à agir pour sa défense [rappel partie II]. En outre, en réduisant, voire en détruisant, la frontière entre la nature et les humains, l’art permet de les rapprocher [rappel partie III]. Cependant, on peut se demander : ce rapprochement artistique peut-il suffire à faire prendre conscience de l’urgence d’agir pour la préservation de la nature [ouverture possible] ?
Une fois que vous avez terminé votre rédaction, prenez du temps pour vous relire et corriger les éventuelles fautes d’orthographe, de conjugaison, d’accords, etc. Vous avez normalement accès à un dictionnaire, n’hésitez pas à vous en servir.