Agents pathogènes et maladies à vecteur
Introduction :
Le corps humain met en place des systèmes de défense face aux envahisseurs. Lorsque notre organisme est infecté, il sait se défendre seul ; bien que parfois, bien entendu, il soit judicieux de bénéficier d’une aide médicale.
En prenant l’exemple de la maladie de Lyme, nous définirons la notion d’agents pathogènes et nous nous pencherons sur leur mode de propagation ; puis pour finir, nous verrons comment nos comportements peuvent limiter leur impact.
Comment les infections se transmettent-elles ?
Comment les infections se transmettent-elles ?
L’agent pathogène
L’agent pathogène
Agent pathogène :
Un agent pathogène (du grec pathos qui signifie « souffrance ») est un facteur exogène (origine environnementale) ou endogène (origine interne à l’animal) qui provoque une maladie.
Les agents pathogènes peuvent être de nature :
- physique (la chaleur, le froid etc.) ;
- chimique (un insecticide, un herbicide) ;
- biologique (les bactéries, les virus, les cellules du non-soi).
Dans la suite de notre raisonnement, nous nous pencherons uniquement sur les agents pathogènes d’origine biologique.
Lorsqu’une maladie se propage, la transmission peut se faire de deux façons :
- la transmission directe qui peut s’effectuer par simple contact corporel ou sexuel, mais aussi par voie aérienne ou digestive par exemple ;
- et la transmission indirecte qui s’effectue par un vecteur.
Vecteur :
En médecine, un vecteur est un organisme qui ne provoque pas directement une maladie mais participe à la propagation de l’agent pathogène d’un hôte à un autre.
On peut associer la notion de vecteur à celle de « transporteur ».
hôte $\rightarrow$ vecteur $\rightarrow$ hôte
- La maladie de Lyme est un cas connu de maladie à transmission indirecte vectorielle.
Le cas de la maladie de Lyme
Le cas de la maladie de Lyme
Les premiers cas contemporains de cette maladie ont été recensés aux États-Unis en 1960. Les personnes touchées étaient essentiellement des chasseurs : ces derniers présentaient une fièvre, mais aussi des douleurs cutanées et articulaires.
À la fin des années 1970, une équipe de scientifiques parvient à faire le lien entre des enfants présentant ces symptômes et la morsure d’un arachnide : la tique. Même si la dangerosité des morsures de tiques était connue depuis les années 1880, jusqu’à cette date aucun parallèle n’avait été établi avec la maladie de Lyme.
D’après le schéma ci-dessus, on constate que beaucoup d’animaux sont victimes de la tique : elle se nourrit de leur sang par morsure.
Une tique
La tique est un arachnide de petite taille que l’on retrouve dans nos forêts, sa prolifération dans nos régions intéresse et inquiète de plus en plus les Français.
En 1982, l’agent pathogène à l’origine de la maladie est identifié : il s’agit de la bactérie Borrelia burgdorferi.
- La tique n’est donc pas l’agent pathogène, mais son vecteur.
L’agent pathogène à l’origine de la maladie de Lyme est une bactérie dont le vecteur est la tique.
Comment la connaissance des agents pathogènes et de leur mode de transmission permet-elle de se protéger contre eux ?
Bonnes pratiques contre les agents pathogènes
Bonnes pratiques contre les agents pathogènes
Stades épidémiques
Stades épidémiques
Endémie/Épidémie :
Lorsqu’un agent pathogène n’est présent que localement, on parle d’endémie. Une endémie se transforme en épidémie lorsque l’agent pathogène se propage sur une plus grande région géographique.
En France, il y a encore $20$ ans, la maladie de Lyme était endémique : on ne la trouvait qu’en Alsace. Actuellement, on parle plus d’épidémie, car la bactérie a colonisé la quasi-totalité du pays. On pense que cette propagation est en partie liée au réchauffement climatique.
Quoi qu’il en soit, cette propagation rapide nécessite une réaction des services de santé afin de lutter contre l’agent pathogène et l’arrêter.
Mesures préventives
Mesures préventives
Avant de mettre en place des protocoles de soins, il est souvent plus judicieux d’user de méthodes préventives : les comportements adéquats peuvent en effet limiter la progression des agents pathogènes.
Il peut s’agir de simples mesures d'hygiène :
- éviter les contacts avec des personnes infectées ;
- se laver les mains régulièrement ;
- tousser en se couvrant la bouche ;
- etc.
Ainsi, pour la maladie de Lyme, il suffira d’éviter d’exposer sa peau à l’occasion de balades en forêt. L’usage d’un insecticide sera un plus.
Mais il existe aussi des vaccins contre de nombreuses maladies infectieuses, qu’elles soient provoquées par des virus ou des bactéries.
- La vaccination est une des autres solutions préventives permettant de lutter contre un pathogène.
Pour la maladie de Lyme, aucun protocole de vaccination n’existe.
Traitements d’un pathogène
Traitements d’un pathogène
Contre les agents pathogènes bactériens, comme c’est le cas pour la maladie de Lyme, l’usage des antibiotiques est conseillé. Si ceux-ci sont pris rapidement après l’infection, les conséquences pour la santé sont assez limitées.
Antibiotique :
Un antibiotique est une molécule d’origine naturelle ou synthétique qui est capable de détruire certaines bactéries ou d’empêcher leur croissance.
Il existe différents modes d’action, et différentes cibles.
L’un des modes d’action est modélisé sur le schéma suivant.
Antibiotiques agissant au niveau de la membrane cytoplasmique de la bactérie
Certains antibiotiques dits à spectre large agissent sur énormément de bactéries différentes en même temps. D’autres dits à spectre étroit ont une action plus ciblée.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre sur la variation naturelle : à chaque nouvelle génération d’un être vivant, un peu de variabilité génétique est apportée, et cette variabilité génétique peut être poussée dans une direction par l’environnement, en rendant certains individus plus aptes à survivre.
Ce phénomène entraîne chez certaines bactéries une résistance aux antibiotiques, ce qui signifie qu’elles deviennent insensibles à leur action. Cette résistance survient :
- si les antibiotiques sont utilisés alors qu’ils sont inutiles (dans le cas d’une infection virale par exemple, les antibiotiques n’auront pas d’effet contre l’agent pathogène mais agiront sur les bactéries présentes qui pourraient acquérir une résistance à cet antibiotique) ;
- ou si un traitement antibiotique n’est pas pris correctement (si on arrête de prendre un traitement antibiotique après deux jours car les symptômes ne sont plus là mais que cinq jours étaient nécessaires pour s’assurer que toutes les bactéries soient éliminées, on prend le risque que des bactéries résistantes survivent et créent par la suite une nouvelle infection qui sera plus difficile à traiter).
Conclusion :
Les agents pathogènes mettent en danger l’intégrité de l’organisme. Même si le corps humain est en mesure d’éliminer la majorité de ceux-ci, il existe des traitements médicaux qui peuvent faciliter la guérison.
Dans le cas de la maladie de Lyme, la propagation de la bactérie est liée à la propagation du vecteur qui est influencée par le réchauffement climatique.
La difficulté de cette pathologie est liée à son diagnostic : dans la majorité des cas, les crises se déclenchent des années après la primo infection, ce qui rend son traitement quasi-impossible.