Combattre les inégalités entre les femmes et les hommes
Introduction :
Bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit un principe républicain, dans les faits, on déplore encore de nombreuses inégalités entre les sexes, notamment dans le monde du travail ainsi que dans la vie politique.
Des progrès significatifs ont toutefois été réalisés ces dernières années. Malgré cela, de trop nombreuses femmes sont encore victimes de discriminations sexistes. Pour les combattre et construire une société plus égale, la prévention et l’éducation jouent un rôle fondamental.
Après avoir abordé dans une première partie les inégalités subies par les femmes dans leur vie quotidienne, nous traiterons dans une deuxième partie des inégalités constatées dans le monde du travail. Dans une troisième partie, nous aborderons la question du manque de représentation des femmes dans la vie politique française. Enfin, la dernière partie sera consacrée à la question de l’égalité filles-garçons dans les établissements scolaires.
Discrimination sexiste :
Paroles ou comportements visant à rabaisser et/ou humilier une personne en fonction de son identité sexuelle.
Vers plus d’égalité femmes-hommes dans la vie quotidienne
Vers plus d’égalité femmes-hommes dans la vie quotidienne
D’importantes inégalités entre les femmes et les hommes persistent au sein des familles. En effet, les femmes sont encore bien plus impliquées que les hommes dans les tâches domestiques et parentales :80 % des femmes consacrent au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage contre uniquement 40 % des hommes !
C’est également au sein de la famille que les violences contre les femmes sont les plus choquantes. 82 % des personnes mortes au sein d’un couple sont des femmes. En 2023, 103 femmes ont été tuées par leur compagnon ou leur mari.
Ces violences contre les femmes peuvent également s’exercer dans l’espace public, notamment dans la rue ou dans les transports en commun. Une enquête réalisée en 2023 indique que 87 % des femmes ont été victimes à un moment ou à un autre d’agressions ou de harcèlement dans les transports.
Pour lutter contre ces violences, l’État a mis en place un numéro vert : le 39.19. Plusieurs associations telles que La Maison des femmes ou Solid’elles peuvent également venir en aide aux femmes confrontées à des actes violents dans leur vie quotidienne.
Présentes dans la vie quotidienne, des discriminations sexistes sont également à déplorer au sein des entreprises, remettant ainsi en question le principe d’égalité.
Lutter contre les inégalités dans le monde du travail
Lutter contre les inégalités dans le monde du travail
Dans le domaine professionnel, d’importants progrès ont également été réalisés en faveur de l’égalité entre les sexes. Toutefois, certaines discriminations persistent. Ainsi en 2022, les femmes gagnent encore en moyenne 24 % de moins que les hommes. On constate également que de nombreux métiers sont encore majoritairement exercés par des femmes quand d’autres le sont encore très largement par des hommes.
Par ailleurs en 2023, 38 % des femmes déclarent avoir été victimes de comportements sexistes (paroles, remarques ou gestes déplacés) sur leur lieu de travail contre 14 % chez les hommes.
Les femmes victimes de discriminations dans le monde du travail ont la possibilité de porter plainte contre leurs collègues ou leur employeur. Toutefois, très peu d’entre elles le font car beaucoup craignent que cela ait un impact négatif sur leur carrière professionnelle.
Pour lutter contre ces discriminations, de plus en plus d’entreprises organisent des formations afin de lutter contre les comportements sexistes. Si des inégalités peuvent être observées dans le monde du travail, elles existent également dans la vie politique du pays.
Des femmes encore trop peu représentées dans le monde politique
Des femmes encore trop peu représentées dans le monde politique
Pour établir une égalité entre le nombre de femmes et d’hommes élus, la France a adopté la loi sur la parité en 2000. Elle oblige les partis politiques à présenter autant de femmes que d’hommes lors des différentes élections de listes (élections municipales, régionales ou européennes).
Depuis le vote de cette loi, d’importants progrès ont été réalisés. Les élues sont plus nombreuses, mais restent encore largement minoritaires dans les différentes assemblées. Ainsi, après les élections municipales organisées en 2020, 42 % des conseillers municipaux mais uniquement 19 % des maires sont des femmes !
Lors des élections municipales, les électeurs votent pour une liste de candidats présentés par les partis politiques. En fonction des résultats obtenus, des conseillers municipaux sont élus. Lors du premier conseil municipal, ces derniers vont alors élire le maire de la commune qui exercera cette fonction pendant 6 ans.
Légende
À l’Assemblée nationale, les femmes sont désormais bien mieux représentées que par le passé, même si elles restent encore largement minoritaires. Alors qu’on comptait 11 % de femmes en 1997, elles représentent aujourd’hui 37 % du nombre total de députés.
À la suite des élections législatives de 2022, Yaël Braun-Pivet est élue présidente de l’Assemblée nationale. Pour la première fois, une femme va prendre la tête de cette institution. Elle est réélue en 2024. ©Houses of the Oirachtas – CC BY 2.0
La France reste pourtant loin d’atteindre la parité dans la vie politique : dans le classement international des parlements qui comptent le plus de femmes députées, la France arrive en 2022 à la 40e place, derrière des pays comme le Rwanda, l’Équateur ou l’Afrique du Sud.
Pour combattre ces inégalités encore présentes dans la société française, l’éducation joue un rôle fondamental.
Faire vivre l’égalité filles-garçons au collège
Faire vivre l’égalité filles-garçons au collège
La loi garantit l’égalité entre les filles et les garçons durant toute leur scolarité, de l’école maternelle jusqu’au lycée. Tous les adultes de l’établissement doivent veiller au respect de ce principe fondamental.
Au quotidien, des inégalités peuvent apparaître dans les établissements scolaires, notamment dans la manière d’occuper les espaces communs. En effet, dans beaucoup de collèges, une grande partie de la cour de récréation est occupée par des élèves, le plus souvent des garçons, qui jouent à des jeux de ballon laissant ainsi peu d’espace aux autres élèves !
Au lycée, on constate également que les filles choisissent plus souvent des spécialités d’enseignement littéraire que les garçons. Après le baccalauréat, ces derniers vont plus souvent que les filles s’orienter vers des études supérieures scientifiques. Pour contrer cette tendance, des bourses d’études sont accordées à des jeunes femmes qui font le choix de s’engager dans des études scientifiques après le baccalauréat.
Les cours d’EMC permettent de sensibiliser les élèves à toutes ces questions en lien avec l’égalité femmes-hommes, notamment en leur permettant de réagir face à des préjugés et à des stéréotypes de genre qui renforcent les inégalités au lieu de les combattre.
Préjugé :
Jugement sur quelqu'un ou quelque chose qui est formé à l'avance selon certains critères personnels et qui oriente notre opinion.
Stéréotype :
Image préconçue sur les membres d’un groupe (exemple : certaines personnes pensent que les filles sont moins bonnes en maths que les garçons, alors que rien ne le prouve).
Le label Égalité filles-garçons a été créé par le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse en 2022. Il reconnait et récompense le travail réalisé par certains établissements scolaires, dont beaucoup de collèges, en faveur d’une plus grande égalité entre les sexes. En 2023, 550 nouveaux établissements scolaires ont bénéficié de ce label. Des projets y sont mis en œuvre. Ils permettent de repenser l’occupation des espaces communs. Des expositions y sont parfois organisées autour de femmes ayant marqué l’histoire. Des films ou des podcasts sont réalisés afin de sensibiliser les élèves et leur famille aux enjeux de l’égalité entre les filles et les garçons.
Conclusion :
Même si la France reconnait le principe d’égalité entre les femmes et les hommes, nous avons constaté qu’il existait toujours d’importantes discriminations sexistes au sein de notre société. Le travail de sensibilisation et de prévention réalisé par les pouvoirs publics, l’Éducation nationale ainsi que par de nombreuses associations a permis de réaliser d’importants progrès. C’est également l’engagement et la vigilance au quotidien de chaque citoyen qui permettra à terme de construire une société plus juste et plus respectueuse de l’égalité entre les femmes et les hommes.