Constantin : la reconstruction d'un empire méditerranéen sur des bases chrétiennes au IVe siècle
La reconstruction de l’Empire romain sous Constantin
La reconstruction de l’Empire romain sous Constantin
- En 285, l’empereur Dioclétien décide de regrouper les provinces en diocèses et de diviser l’Empire en deux entités pour le rendre plus facilement gouvernable (Empire romain d’Orient et Empire romain d’Occident).
- Il met en place un système de tétrarchie : deux hommes à la tête de l’Orient, deux autres à la tête de l’Occident.
- Après le retrait politique de Dioclétien, Constantin, l’un des tétrarques, bat tous ses opposants et devient maître de l’Occident puis de l’Orient.
- Devenu seul maître de l’Empire romain, Constantin poursuit les réformes de son prédécesseur ; il conserve notamment le regroupement des provinces en diocèses.
- Il fonde, en plus de Rome, une nouvelle capitale afin de mieux contrôler l’Orient : basée sur le site de l’ancienne Byzance, elle deviendra Constantinople.
- Son entourage étant très largement chrétien, Constantin légalise cette religion par l’édit de Milan en 313.
- Autrefois persécutés, les chrétiens sortent de l’ombre, se rencontrent et échangent : le concile de Nicée réuni à la demande de Constantin, permet de définir des pratiques religieuses communes et des textes de référence.
- Cette politique permet à Constantin de contrôler cette religion et son culte en faisant de l’Église un organe de l’État romain.
Un empire chrétien miné par les divisions
Un empire chrétien miné par les divisions
- Après la mort de Constantin en 337, ses successeurs se divisent le pouvoir pour palier une situation de guerre contre les Parthes : cette division affaiblit l’Empire.
- À partir de 380, le christianisme devient la religion officielle de l’Empire sous décision de l’empereur Théodose.
- Ce dernier initie des persécutions à l’encontre des païens et fait fermer les institutions polythéistes (dont les académies philosophiques d’Athènes et d’Alexandrie).
- Des missions de conversion, s’appuyant sur le syncrétisme, sont envoyées dans les provinces afin que chaque individu se convertisse au christianisme.
- En parallèle, l’Église décide de donner une supériorité aux patriarcats de Rome et de Constantinople afin de lutter contre les pratiques divergentes qui se développent en Orient.
- Vers 375, l’arrivée des Huns en Europe pousse les peuples initialement installés dans ces contrées à demander refuge à l’Empire romain : la situation dégénère et les Goths écrasent l’armée romaine à la bataille d’Andrinople.
- Les Romains leur accordent le statut de « peuple fédéré » et leur proposent des provinces où s’installer en échange de la protection des frontières.
- Mais les Goths exigent davantage de concessions et mettent Rome à sac en 410.
- En 447 Attila envahit l’Empire romain provoquant un nouvel exode massif des peuples germaniques qui trouvent refuge en Gaule.
- Attila se retire vaincu en 451 après avoir mis l’Empire romain d’Occident à genoux.
- Ravagés par les pillages et la guerre, l’Empire est alors à la merci des peuples germaniques qui se taillent des royaumes en son sein.
- La destitution de Romulus Augustule en 476 par le roi des Ostrogoths signe la fin de l’Empire romain d’Occident.
L’Empire byzantin, héritier de la Rome chrétienne
L’Empire byzantin, héritier de la Rome chrétienne
- Après la chute de l’Occident, l’Empire romain d’Orient subsiste et se recentre autour de la ville de Constantinople.
- L’avènement de l’empereur Justinien en 527 marque une volonté de restauration de la grandeur de Rome.
- Il confie en effet la reconquête de l’Italie, l’Afrique et l’Espagne à ses généraux ; mais ces conquêtes inachevées restent fragiles.
- Justinien impose une politique réformatrice : il fait notamment réécrire le code civil romain (Code Justinien) et adopte une politique de centralisation du pouvoir à Constantinople.
- Le peuple reproche à Justinien sa conception absolutiste du pouvoir et une rixe se transforme en insurrection générale en 532 (la sédition Nika) : cette sédition est réprimée par la force.
- Constantinople devient très vite la plus grande ville de Méditerranée tandis que Rome se dépeuple.
- La cité devient ainsi le centre économique, politique, culturel et religieux de tout l’espace méditerranéen : les empereurs qui s’y succèdent entreprennent des travaux pharaoniques (la basilique Sainte-Sophie, l’hippodrome…).
- Située sur le Bosphore, Constantinople occupe une position stratégique qui lui permet de contrôler le commerce maritime est de pouvoir tenir facilement un siège ; qui plus est, elle est défendue par le mur théodosien (imposante fortification).
- Les empereurs résident dans un palais, se font appeler basileus et sont considérés comme des égaux de Dieu.
- Par ailleurs, les territoires occidentaux dont Justinien avait fait la reconquête sont de nouveaux perdus : les basileus se concentrent donc pleinement sur l’Orient.
- Peu à peu, l’Empire s’éloigne de son passé occidental pour donner naissance à une nouvelle civilisation de droit romain, de langue grecque et de culture chrétienne : rétrospectivement, on parlera d’Empire byzantin.