Essor et déclin des puissances : un regard historique à travers les trajectoires de l’Empire ottoman et de la Russie post-URSS
L’Empire ottoman, de l’essor au déclin
L’Empire ottoman, de l’essor au déclin
- L’Empire ottoman naît à la fin du XIIIe siècle et perdure jusqu’en 1922.
- À son apogée (fin du XVIe siècle), le territoire ottoman s’étend sur trois continents.
- La puissance ottomane s’appuie sur la puissance militaire, à travers les conquêtes territoriales : la logique expansionniste des sultans (ex. : Mehmed II, Soliman le Magnifique) permet d’agrandir considérablement le territoire.
- La puissance ottomane s’appuie aussi sur une politique intérieure efficace :
- d’une part la consolidation du sultanat sur le territoire ottoman : Soliman le Magnifique devient à la fois sultan (pouvoir politique) et calife (pouvoir religieux), et le pouvoir se concentre à Constantinople ;
- mais dans le même temps, une grande capacité d’adaptation permettant de maintenir une stabilité dans un ensemble pourtant très fragmenté culturellement : un dialogue est établi avec les élites provinciales afin de tenir compte des réalités locales.
- La cohésion de l’Empire ottoman repose sur l’intégration d’une population pluriethnique. Ainsi, si la loi coranique est le fondement du droit dans l’Empire ottoman, elle s’adapte aux populations locales et les non-musulmans sont protégés par le sultan (ex. : cas des janissaires).
- La puissance ottomane s’appuie enfin sur sa position de carrefour commercial incontournable entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie (puissance économique).
- Le déclin de l’Empire ottoman découle à la fois de menaces extérieures et intérieures :
- la puissance de l’Empire ottoman se heurte aux puissances européennes qui se renforcent à l’ouest et à l’Empire russe qui fait pression à l’est (perte de territoires) ;
- les difficultés économiques s’accumulent malgré de grandes réformes de modernisation ;
- au XIXe siècle, l’Empire ottoman perd son autorité sur les territoires en Afrique et dans les Balkans à la suite de guerres ou révoltes (montée des nationalismes).
- Pendant la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman s’allie à l’Allemagne dans le cadre de la Triple Alliance : la défaite aboutit au démantèlement de l’Empire en 1922 et à l’émergence de la République turque en 1923 (président : Mustafa Kemal Atatürk).
La Russie depuis 1991, une puissance qui se reconstruit après l’éclatement de l’URSS
La Russie depuis 1991, une puissance qui se reconstruit après l’éclatement de l’URSS
- Durant la guerre froide, l’URSS s’impose comme une superpuissance mondiale face aux États-Unis.
- Mais en 1991, l’Union soviétique disparaît après 70 ans d’existence. Elle est remplacée par la Communauté des États Indépendants (CEI), dont fait partie la Russie.
- La Constitution russe (1993) rétablit le multipartisme et certaines libertés individuelles. Mais le pouvoir détenu par les nouvelles élites russes reste oligarchique et autoritaire.
- La rapide transition économique du communisme au capitalisme (« thérapie de choc ») creuse des inégalités très importantes :
- une poignée de privilégiés s’enrichit, tandis qu’une partie importante de la population sombre dans la paupérisation ;
- la libéralisation des prix provoque une hyperinflation, le chômage augmente, et les « sans domiciles fixes » font leur apparition.
- Dès 1992, la Russie connait une baisse démographique due à une faible espérance de vie faible, des problèmes de santé publique (alcoolisme, SIDA, insécurité…), un indice de fécondité bas.
- La Russie fait tout pour conserver un certain pouvoir (ex. : garde son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU), mais son influence sur le plan international est très amoindrie.
- Dans les années 2000, la Russie connait une croissance économique, notamment grâce à l’exportation d’hydrocarbures (« économie de rente »), mais les inégalités sociales perdurent.
- Le décroissement naturel de la population se poursuit également, malgré une politique nataliste incitative.
- L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine (parti nationaliste) en 1999 marque un tournant politique :
- il renforcer le pouvoir exécutif et fait adopter la non-limitation des mandats présidentiels ;
- il met au pas les oligarques en contrôlant leur influence économique et politique.
- La politique étrangère russe est marquée par :
- une posture de défiance vis-à-vis de l’Occident et une rivalité avec l’OTAN ;
- de nombreux conflits sur l’ancien territoire soviétique (ex. : guerres civiles en Tchétchénie, guerre en Ukraine) ;
- la volonté d’élargir son réseau d’alliances avec d’autres États constituant des puissances émergentes non-alignées (ex. : BRICS+).
- À travers ces leviers intérieurs et extérieurs, la Russie espère sécuriser ses intérêts, s’affirmer dans un contexte de recul de l’hégémonie américaine, et retrouver un statut de grande puissance.