Être solidaire face aux risques sociaux
Introduction :
Les risques sociaux correspondent aux événements auxquels les individus ne peuvent pas faire face avec leurs propres ressources financières. Il peut s’agir, par exemple, d’une maladie invalidante, d’un accident du travail ou d’une perte d’autonomie en raison du grand âge. Dans ces situations, au nom de la solidarité nationale, l’État a conçu une sorte de filet de sécurité destiné à protéger les personnes fragilisées par des accidents de la vie. C’est pour cela que la Sécurité sociale fut créée en 1945 et qu’un système de santé fut solidement structuré.
Aujourd’hui, la France est un des pays qui prend le mieux en charge la gestion des risques sociaux grâce à un système de protection sociale efficace. Son fonctionnement a toutefois un coût qui est, chaque année, plus important.
Après avoir étudié dans une première partie le fonctionnement de la Sécurité sociale, la deuxième partie sera consacrée aux défis auxquels le système de santé doit aujourd’hui faire face pour gérer au mieux les risques sociaux. Enfin, la troisième partie traitera des politiques de prévention conçues et mises en œuvre par l’État.
Solidarité nationale :
Ensemble des moyens et des personnels mobilisés par l’État pour accompagner, aider ou soigner les personnes lorsqu’elles sont confrontées à des accidents de la vie.
Le fonctionnement de la Sécurité sociale
Le fonctionnement de la Sécurité sociale
Le logo de la Sécurité sociale dont le slogan est : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »
La Sécurité sociale est créée en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Une de ses principales missions est alors de protéger les Françaises et les Français contre les conséquences des accidents de la vie.
Elle doit également s’efforcer de compenser les inégalités de richesse lorsque celles-ci compromettent la possibilité de chacun de se soigner convenablement, d’élever ses enfants ou de vieillir dans de bonnes conditions.
La Sécurité sociale tire ses recettes des impôts réglés par les contribuables et des cotisations sociales versées par les entreprises. Cet argent est ensuite redistribué selon les besoins entre cinq branches :
- la branche famille : versement aux familles des allocations familiales. Elle peut aider les familles à se loger ou à faire face à des situations telles que le handicap ;
- la branche maladie : remboursement des frais médicaux des assurés sociaux ;
- la branche accidents du travail - maladies professionnelles : indemnisation des travailleurs en cas d’arrêt de travail ou en cas d’accident sur le chemin qui mène au lieu de travail ;
- la branche retraite : versement des pensions des retraités. Conseils aux assurés sociaux pour la préparation de leur retraite ;
- la branche autonomie : gestion des dépenses liées à l’autonomie des personnes âgées ou des personnes en situation de handicap.
Une recette désigne l’ensemble des sommes d’argent qui sont perçues pour être ensuite redistribuées.
Un contribuable est une personne qui paye des impôts.
Assuré social :
Personne bénéficiant des services de la Sécurité sociale
Un exemple de carte vitale ©Giesesamvitale – CC BY 3.0
Chaque assuré social dispose d’une carte vitale qui l’identifie et qu’il doit présenter dès qu’il bénéficie d’un acte médical afin d’être remboursé. En 2024, le budget total de la Sécurité sociale a été fixé à 640 milliards d’euros. Il s’agit d’une somme particulièrement importante qui augmente chaque année afin de faire face aux besoins de santé, toujours croissants, de la population.
À titre de comparaison, le budget de l’Éducation nationale était de 64 milliards en 2024 !
Cette augmentation du budget de la Sécurité sociale pose aujourd’hui de véritables défis au système de santé.
Le système de santé garantit l’accès à des soins de qualité
Le système de santé garantit l’accès à des soins de qualité
Le système de santé tient une place particulièrement importante dans la gestion au quotidien des risques sociaux. Il est composé de l’ensemble des institutions, des établissements et des personnels qui se consacrent aux soins. Son organisation est pyramidale avec, à son sommet, le ministre de la Santé qui est le garant du bon accès aux soins des Français. Il élabore la politique de santé publique du pays.
À l’intérieur du système de santé, les hôpitaux occupent une place cruciale. Au nom de la solidarité nationale, ils reçoivent l’ensemble des assurés sociaux qui sont soignés le plus souvent gratuitement. Ces hôpitaux disposent également de services d’urgences qui accueillent des patients 24 h/24, notamment en cas d’urgence vitale.
Comme nous l’avons constaté lors de la crise sanitaire de la Covid-19, le système de santé français est l’un des plus développés et des plus efficaces au monde. Il est toutefois confronté à plusieurs défis :
- il est parfois difficile de recruter suffisamment de professionnels du soin, notamment d’infirmières, pour satisfaire tous les besoins ;
- le vieillissement de la population qui s’explique notamment par un allongement de l’espérance de vie entraîne augmentation des coûts médicaux liés au grand âge ;
- certaines parties du territoire, peu attractives, sont devenus des déserts médicaux dans lesquels il faut parfois attendre plusieurs mois et effectuer de nombreux kilomètres pour obtenir un rendez-médical.
Santé publique France :
Établissement public dont la principale mission est de protéger et d’améliorer la santé des Français.
Déserts médicaux :
Parties du territoire où l’offre de soins est insuffisante.
Les différents acteurs du système de santé assurent une bonne gestion des risques sociaux au nom de la solidarité nationale. Ils participent également à la mise en œuvre de la politique de prévention décidée au niveau national. C’est ce que nous allons à présent étudier.
Protéger la population par une politique efficace de prévention des risques
Protéger la population par une politique efficace de prévention des risques
Suivant en cela l’ODD 3 (objectif de développement durable) du gouvernement qui vise à assurer la santé et le bien-être de tous à l’horizon 2030, la France déploie une politique de prévention sur l’ensemble du territoire.
Les ODD (Objectifs de développement durable) ont été adoptés par l’ONU en 2015. Ils ont pour objectif d’éliminer la pauvreté, de protéger l’environnement et d’améliorer les conditions de vie des habitants de la planète d'ici à 2030.
Politique de prévention :
Mesures prises afin d’éviter la diffusion de maladie ou de limiter le risque d’accident auprès de la population.
L’obésité concerne aujourd’hui environ 17 % de la population. Il s’agit d’un véritable enjeu en termes de santé publique. Un Programme national nutrition santé (PNNS) a été conçu en 2001. Il vise à diffuser le plus largement possible des conseils nutritionnels auprès des jeunes et de leurs parents. Un site internet www.mangerbouger.fr a également été élaboré à cet effet. On y trouve notamment des recommandations pour maintenir une activité physique minimale. Depuis 2016, le nutri-score apparaît également sur l’emballage des aliments commercialisés afin de donner une idée précise de la qualité nutritionnelle que les consommateurs achètent.
La lettre A du nutriscore désigne les aliments les plus intéressants sur le plan nutritionnel.
Afin de protéger les populations les plus fragiles, notamment les personnes âgées, des campagnes de vaccination sont régulièrement proposées contre la grippe ou contre la Covid-19. Depuis 2023, les filles et les garçons ont aussi la possibilité de se faire vacciner au sein de leur collège contre le papillomavirus humain (HPV). En effet, l’infection par ce virus peut ensuite évoluer en un cancer beaucoup plus difficile à traiter. Il est donc important de se faire vacciner dès l’adolescence.
Afin de lutter contre les déserts médicaux, des projets originaux voient le jour. Ainsi, la région des Pays de la Loire propose depuis septembre 2024 aux populations isolées de bénéficier des services d’un Doctobus. Il s’agit d’un bus qui sillonne les campagnes et dans lequel des médecins de l’hôpital d’Angers organisent des consultations gratuites.
Enfin, des campagnes incitant les populations à donner leur sang sont régulièrement organisées. Il s’agit là d’un geste simple et solidaire qui peut, néanmoins, sauver de nombreuses vies.
Personne faisant don de son sang.
Camion permettant de se déplacer auprès des populations qui peuvent ainsi faire un don de sang.
Conclusion :
La gestion des risques sociaux en France repose sur un système de protection sociale solide et efficace qui a notamment permis au pays d’affronter la crise sanitaire liée à la diffusion de la Covid-19.
Toutefois, son fonctionnement est confronté à d’importants défis liés au vieillissement de la population ainsi qu’à la nécessité de proposer une offre de soin équitablement répartie sur le territoire.
Ces défis pourraient à l’avenir entraîner certaines réformes afin que chacun puisse continuer à bénéficier du principe de solidarité nationale tout au long de sa vie.