Fiche de révision : Formes indirectes de la puissance : culture, langue, nouvelles technologies et maîtrise des voies de communication

La puissance peut s’exercer de manière indirecte (soft power).

L’enjeu de la langue et de la culture comme vecteur de puissance

• La langue est le véhicule des idées : elle est un levier important pour exercer une réelle influence mondiale.
• Plusieurs critères permettent d’évaluer l’influence d’une langue dans le monde :
• l’aire d’influence (critère géographique) ;
• le nombre de locuteurs, natifs ou bilingues (critère de communication) ;
• l’utilisation dans les échanges, tels que le tourisme ou les exportations de produits culturels (critère économique) ;
• l’utilisation sur Internet ou dans les publications universitaires (critère de savoirs) ;
• l’utilisation dans les organisations internationales (critère diplomatique).
• L’exemple de l’anglais
• L’anglais est la langue véhiculaire de premier plan sur la scène internationale.
• C’est la première langue dans le monde par le nombre de locuteurs et la langue la plus enseignée en langues étrangères.
• L’anglais est le vecteur essentiel de la diffusion du modèle anglo-saxon.
• L’exemple du français
• Le français rayonne grâce à la francophonie (ancien empire colonial).
• C’est une langue présente dans la diplomatie (deuxième langue la plus utilisée après l’anglais à l’ONU).
• La diffusion de la culture et de la langue française s’appuie sur l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), les réseaux d’Alliance française (établissements français à travers le monde), les médias et l’attraction touristique de la France.
• L’exemple du mandarin (chinois)
• Le mandarin est la première langue dans le monde par le nombre de locuteurs natifs.
• La diffusion de la culture et de la langue chinoise s’appuie sur une importante diaspora (Chinois vivant à l’étranger) et le réseau formé par les Instituts Confucius.

La maîtrise des nouvelles technologies à travers la puissance des géants du numérique

• Internet constitue un vecteur d’influence et un outil de puissance en permettant notamment de disséminer et de collecter – parfois secrètement – de l’information.
• L’accès que les géants du numérique peuvent permettre aux informations et aux données est un enjeu considérable dans le monde actuel.
• Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) américains, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) chinois et autres géants du numérique constituent un instrument de soft power (puissance technologique, innovation…) au service des États qui ont passé avec elles des accords commerciaux importants.
• La compétition technologique et numérique peut entrainer des tensions et menacer la souveraineté des États (espionnage de données, problèmes de cybersécurité).

La maîtrise des voies de communication à travers les « nouvelles routes de la soie »

• Maitriser les voies de communications mondiales est un enjeu géopolitique important pour consolider sa puissance économique et commerciale, mais aussi exercer une influence indirecte sur les autres États.
• Le projet des « nouvelles routes de la soie » (programme OBOR ou BRI entamé en 2013 sous Xi Jinping) est un projet chinois au budget colossal (plus de 1 000 milliards de dollars en 10 ans) qui prévoit la construction d’infrastructures dans plusieurs pays pour rendre plus efficaces certaines liaisons commerciales.
• Le programme comprend :
• des routes terrestres (routes, chemins de fer) à travers le continent eurasiatique ;
• des routes maritimes (installations portuaires et aéroportuaires) en mer de Chine orientale et dans l’Océan Indien (« collier de perles »).
• Pour la Chine, il s’agit avant tout :
• d’accroître son influence sur des pays qui sont ses marchés d’exportation ;
• de diversifier ses approvisionnements en hydrocarbures (oléoducs, gazoducs) ;
• de redynamiser son territoire (développement régional de la Chine intérieure) ;
• de sécuriser ses frontières en Asie centrale (sinisation du Xinjiang) ;
• de concurrencer les États-Unis en dessinant une mondialisation à la chinoise.