L’art baroque, expression de l’angoisse métaphysique
La musique comme art baroque
La musique comme art baroque
- Le baroque (milieu du XVIe siècle - XVIIIe siècle) est un mouvement artistique qui se caractérise par des effets inopinés d’exagération des mouvements et des couleurs (en peinture), de surcharge décorative ; des effets dramatiques de tension (dans le théâtre et la musique) ; la mise en avant des grandeurs.
- Le but est de montrer des contrastes et des oppositions tragiques, parfois dans l’espoir d’une harmonie des contraires et d’une résolution des tensions exprimées, ou pour montrer comment les tensions se résolvent dans la mort.
- La construction de la musique baroque donne lieu à différents types de pièces d’invention ou d’improvisation (préludes, toccatas ou fantaisies) et de pièces construites (fugues).
- Le style musical baroque se caractérise par plusieurs techniques :
- le contrepoint ;
- l’harmonie ;
- les ornements ;
- la basse continue ;
- le contraste ;
- la possibilité de coupler des types de pièces.
La vanité
La vanité
- La « vanité », en tant que concept de morale, est devenue, dans l’ère baroque notamment, une représentation picturale allégorique de la mort et de la vacuité (le vide, l’inutilité) des passions humaines.
- Elle met très souvent en scène un crâne, symbole de la mort et Memento Mori.
- L’œuvre du Caravage, peintre italien baroque est marquée par le réalisme dont le caractère tourmenté et brutal est techniquement produit par l’usage du clair-obscur et du ténébrisme (caravagisme).
Saint François en méditation, le Caravage, autour de 1606
Vanité, nature morte, Jacques de Gheyn le jeune, 1603
Ars longa, vitta brevis (l’art est long, la vie est brève), Pieter van Stennwyck
Vanité, Philippe de Champaigne, autour de 1671
- Le tableaux du Caravage présente un grand dénuement (couleurs, objets, vêtements, lumière, action),la simplicité de la représentation matérielle y est poussée à l’extrême, laissant ainsi place à la spiritualité.
- Le baroque présente un sentiment amplifié du rapport à la mort.
Le theatrum mundi
Le theatrum mundi
- Le baroque réfléchit aussi sur le monde, dépeint comme un théâtre (theatrum mundi).
- L’Illusion comique de Corneille, Le Grand théâtre du monde de Pedro Calderon ou encore le Don Quichotte de Cervantès sont des exemples de cette tendance.
- Le livre de Cervantès est un roman de chevalerie parodiant les mœurs médiévales et l’idéal chevaleresque, tout en faisant une critique sociale de la rigidité morale de la société espagnole.
- Le monde devient pour un théâtre pour Cervantès qui se prend pour un héros. Sa perception du réel est déformée. La représentation du monde n’est plus, cette fois, scientifique ou porteuses d’intentions politiques ou économiques. Il s’agit d’une représentation pathologique.