L’inquiétude de Tocqueville : de la démocratie à la tyrannie ?

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Alexis de Tocqueville dans son époque

  • Alexis de Tocqueville est un magistrat issu d’une famille aristocratique française.
  • Entre 1831 et 1832, il voyage plusieurs mois aux États-Unis pour étudier le système pénitentiaire américain, mais surtout pour observer le fonctionnement de la démocratie américaine.
  • Tocqueville publie son œuvre De la démocratie en Amérique en 1835 (premier volume) et 1840 (deuxième volume).
  • De retour en France, Tocqueville mène une carrière politique : il est tour à tour député, membre de la commission chargée de rédiger la Constitution de 1848 et ministre des Affaires étrangères.
  • Il quitte la vie politique après le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1851 et meurt en 1859.
  • Alexis de Tocqueville est un libéral-conservateur : il adhère au libéralisme politique (accent mis sur la liberté individuelle) et prône l’absence d’intervention de l’État dans les affaires économiques, mais il est membre d’un parti monarchiste et rejette les idées socialistes.

Alexis de Tocqueville et la démocratie

  • Une définition fondée sur l’égalisation des conditions et la liberté
  • Selon Alexis de Tocqueville, la démocratie, c’est un certain état de l’organisation sociale qui se caractérise par l’égalité des citoyens devant la loi.
  • L’égalité des conditions se manifeste par :
  • la consécration juridique de l’égalité par la loi ;
  • et l’esprit d’égalité qui modifie les représentations mentales des individus se reconnaissant comme semblables.
  • Il s’agit d’une égalité plus potentielle que réelle : l’essentiel est la croyance dans la possibilité pour les pauvres de devenir riches par la mobilité sociale qui devient envisageable.
  • Pour Tocqueville, l’égalisation des conditions est inéluctable, universelle et irréversible. Il critique donc les réactionnaires qui refusent ce phénomène et ont la nostalgie de l’« aristocratie », mais aussi les révolutionnaires qui veulent précipiter le changement.
  • En France, la Révolution a accéléré le processus, ce qu’il considère comme inutile et dangereux.
  • La société démocratique instaure aussi un régime de liberté. Cela suppose l’absence d’autorité arbitraire : le pouvoir ne peut s’exercer que par rapport aux lois.
  • Avec la liberté émerge également l’individualisme.
  • Les dangers de la démocratie
  • Tocqueville met en garde contre un excès l’individualisme (repli sur la vie privée et mise à l’écart de la sphère publique) qui entraîne la perte du sens civique (désintérêt des citoyens pour la vie politique).
  • L’intérêt général disparaît alors derrière la multiplicité des intérêts individuels.((fleche)) Alexis de Tocqueville identifie alors deux formes de dérives despotiques possibles :
  • le risque de despotisme étatique : davantage d’égalité nécessite un surcroît de puissance du pouvoir politique qui est centralisé. L’État protecteur réduit alors l’autonomie des citoyens ;
  • le risque de despotisme de la majorité : la démocratie fait de la majorité la source de toute légitimité et il pourrait devenir plus difficile de braver l’opinion commune. La liberté de pensée serait alors bridée par la tyrannie de la majorité.
  • Tocqueville considère que les sociétés démocratiques vont être confrontées au problème des relations entre les valeurs de liberté et d’égalité : il voit dans ces dérives un problème d’égalité sans liberté.
  • Concilier liberté et égalité pour éviter les dangers de la démocratie
  • Tocqueville voit la solution dans le renforcement mutuel de la liberté et de l’égalité.
  • Il préconise alors trois moyens pour permettre à la démocratie de s’épanouir.
  • les associations (associations locales, groupes de pressions, syndicats, etc.), contre-pouvoirs actifs et efficaces au pouvoir central, et qui permet de participer à la vie en société en exerçant une **« liberté politique », participative ;
  • une part de fédéralisme (sur le modèle américain, en opposition au centralisme français) qui permet de maintenir l’ordre et la sécurité tout en favorisant la liberté ;
  • la religion (sans extrémisme) qui est, aux États-Unis, un puissant facteur de cohésion sociale et qui permet de lutter contre le matérialisme des sociétés démocratiques.
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