La France à la fin du XVIIIe siècle et les idées des Lumières
Introduction :
Cinq siècles après Louis IX, en 1774, Louis XVI monte sur le trône. Il y reste jusqu’en 1792, mais, à l’inverse des rois précédents, il ne parvient pas à maintenir le pouvoir royal. Il doit faire face à de nouvelles idées qui apparaissent ainsi qu’à la montée du mécontentement face aux privilèges des uns et aux conditions d’existence précaires des autres.
La monarchie absolue est progressivement condamnée. Les Anglais montrent que l’on peut tuer le roi s’il ne respecte pas les libertés. Les philosophes des Lumières expliquent que l’on peut librement réfléchir par soi-même.
Ces idées sont nouvelles et menacent le pouvoir de la monarchie absolue française. C’est ce que nous allons voir dans ce cours.
De nouvelles idées
De nouvelles idées
Au XVIIIe siècle, des penseurs comme Voltaire, Rousseau et Montesquieu critiquent la monarchie absolue et le rôle important de l’Église catholique dans la société. Ils condamnent les privilèges de la noblesse et du clergé, qui leur autorisent de ne pas payer d’impôts. Ils imaginent une société plus juste dans laquelle les hommes sont tous libres et égaux en droits. Leurs idées se répandent dans la bourgeoisie et touchent également le peuple.
Privilèges :
Ce sont les avantages réservés à quelques personnes uniquement.
Bourgeoisie :
Regroupe tous les riches qui ne sont pas nobles.
L’exemple anglais devient un véritable modèle pour les intellectuels français du XVIIIe siècle.
En effet, en Angleterre, à l’issue d’une guerre civile, en 1649, le roi Charles Ier est décapité pour avoir voulu gouverner en monarque absolu. En 1679, les libertés du peuple (liberté individuelle, liberté d’opinion…) sont reconnues dans un texte officiel : « l’Habeas Corpus ».
De leur côté, les intellectuels français y voient la possibilité de passer d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle.
L’Habeas Corpus :
Le nom de la loi qui protège la liberté des personnes en Angleterre.
C’est également à cette époque que, suite à la guerre d’Indépendance, la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique est proclamée, en 1776. Elle proclame l’égalité de chaque citoyen américain devant la loi, quels que soient sa condition sociale ou son statut.
Par ailleurs, la philosophie des Lumières vient bouleverser la conception du monde politique et scientifique. Dès le milieu du XVIIIe siècle, les penseurs, intellectuels, savants ou philosophes font appel à la science et à la raison pour comprendre le monde. Ils tentent de faire triompher et de diffuser les idées de progrès, de liberté et d’égalité, notamment à travers la publication de l’Encyclopédie, travail titanesque dirigé par Diderot et d’Alembert.
Couverture du premier volume de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, en 1751
Malgré la censure de l’Église, qui voit disparaître son autorité morale et politique, les idées nouvelles circulent. Alors que sous Louis XIV, la vie culturelle s’épanouissait à Versailles, à la fin du XVIIIe siècle, c’est à Paris que les idées se discutent et s’échangent. C’est un changement radical : le roi n’est plus le seul à penser ; sa pensée n’est plus l’unique pensée…
- La philosophie :
- C’est se poser des questions sur le monde, sur soi et sur ce qui nous entoure.
- Les Lumières :
- Le mouvement des Lumières tire son nom de la volonté des intellectuels et philosophes du XVIIIe siècle de combattre l’obscurantisme, c’est-à-dire de combattre l’ignorance.
- L’Encyclopédie :
- C’est une série de livres, rédigée au cours du XVIIIe siècle, qui transmet un maximum de savoirs en les regroupant par grands domaines ou par thème. Elle est composée de plus de cinquante volumes.
La montée du mécontentement
La montée du mécontentement
Dans les années 1780, la monarchie est soumise à trois crises majeures :
- financière à cause des dépenses royales liées aux guerres et au train de vie luxueux et dépensier des rois des XVIIe et XVIIIe siècles ;
- économique : la vie est chère, les mauvaises récoltes s’enchaînent et les prix des produits alimentaires montent tellement que les populations rurales meurent de faim ;
- politique : on reproche au roi de ne pas être capable de remédier à toutes ces difficultés.
En 1789, les mauvaises récoltes, la famine et le poids des impôts font que le peuple se trouve dans la misère. Le roi Louis XVI sait qu’il faut faire des réformes, mais il hésite sur celles à entreprendre.
La société de cette époque (l’Ancien Régime) est alors divisée en trois ordres :
- la noblesse ;
- le clergé ;
- le tiers état (le peuple et les bourgeois).
Ces trois ordres doivent élire leurs députés partout en France afin d’assister aux états généraux convoqués par le roi.
Des cahiers de doléances sont également rédigés afin de noter les mécontentements et les demandes. Les revendications y apparaissent contradictoires. Le clergé et la noblesse réclament un maintien de la situation actuelle alors que le tiers état réclame des réformes, l’égalité fiscale et la liberté politique.
- La famine :
- L’absence totale de nourriture provoquant la mort des populations.
- Une réforme :
- Une modification d’une loi ou d’une organisation qui change profondément la nature de la loi ou de l’organisation en question.
- États généraux :
- Une assemblée convoquée par le roi, avec les représentants des trois ordres de la société, dans le but de résoudre une crise.
Le serment du Jeu de paume, tableau de Jacques-Louis David peint de 1790 à 1794
Le peuple espère que ses représentants parviennent à mettre fin aux privilèges de la noblesse et du clergé. Cependant, le roi refuse toute discussion sur ce sujet. Mécontents, les députés du peuple se réunissent dans la salle du Jeu de paume, à Versailles, le 20 juin 1789. Ils font le serment de ne pas se séparer avant d’avoir réorganisé le pouvoir en France par une constitution…
Un député :
Une personne élue pour représenter un groupe de gens dans une assemblée.
Une constitution :
Une loi fondamentale qui organise le pouvoir dans un pays.
Conclusion :
À la fin du XVIIIe siècle, la royauté est en crise.
En 1786, une crise économique éclate, le pain devient très cher et la misère s’installe. Des réformes sont obligatoires.
La société est inégalitaire et repose sur les privilèges de la noblesse et de l’Église.
Le roi est obligé de réunir les états généraux au mois de mai 1789. Les Français rédigent des cahiers de doléances. Le peuple réclame plus d’égalité et plus de liberté, alors que la noblesse et l’Église veulent conserver leurs privilèges. Or, le roi n’annonce pas les mesures attendues. Quelques semaines plus tard, la Révolution commence.