La France en villes
Introduction :
En France, en 1931, la population urbaine a dépassé la population rurale. Aujourd’hui, 80 % de la population vit dans une unité urbaine. II faut aménager les villes, leur centre et les différents quartiers qui la composent. Il s’agit de trouver un équilibre économique, social, mais aussi environnemental. Les villes s’agrandissent au détriment des espaces ruraux. Le développement des villes influence l’aménagement global du territoire français. Nous verrons d’abord la façon dont sont aménagées les zones urbaines du pays, avant de voir que ces dernières empiètent de plus en plus sur les zones rurales.
Les caractéristiques de l’urbanisme en France
Les caractéristiques de l’urbanisme en France
Un urbanisme soutenu
Un urbanisme soutenu
La France devient de plus en plus en urbaine. Aujourd’hui, 41 % du territoire est en milieu urbain. À Toulouse, la population de l’agglomération a doublé depuis 50 ans, la superficie urbanisée a été multipliée par 6. C’est la périurbanisation.
Périurbanisation :
On parle de périurbanisation lorsque le pourtour des villes, jusque-là rural, est à son tour urbanisé en raison de la construction de logements, de zones commerciales ou industrielles.
Le tissu urbain français est très hiérarchisé : Paris et sa grande banlieue écrasent le reste des unités urbaines en France. On utilise le terme de macrocéphalie, ce qui veut dire qu’il y a une domination et un grand déséquilibre dans cette hiérarchie. La tête macrocéphale est Paris avec ses 12 millions d’habitants. Très loin derrière, Lyon ou Marseille n’ont que respectivement 1,8 et 1,7 million d’habitants.
- Le cas français est atypique parmi les pays riches.
L’espace français est polarisé par les plus grandes villes et leur rayonnement : Paris, Marseille et Lyon sont des pôles qui dominent largement leurs régions. Dans le grand sud ouest, Toulouse et Bordeaux sont les deux pôles d’attraction.
Par ailleurs, on trouve dans l’ouest de la France des régions à pôles modestes et multiples, avec Nantes, Rennes, Brest et Angers.
La métropolisation
La métropolisation
Les aires urbaines, ces vastes espaces urbains composés des centres-villes, des banlieues, mais aussi des couronnes périurbaines, voient leur croissance augmenter très rapidement. Ce mouvement s’appelle la métropolisation.
Métropolisation :
La métropolisation est l’afflux de population et d’activités économiques dans les grandes aires urbaines au détriment des moyennes et petites unités urbaines.
Carte des principaux territoires urbains en France
Si l’on observe une carte de l’urbanisation en France, on constate une ligne qui part de Marseille jusqu'au Havre. À l’est de cette ligne, on compte 18 des 30 principales unités urbaines. Mais on assiste aussi à un rééquilibrage vers les villes du Sud et de l’Ouest.
L’héliotropisme, qui est l’attrait du soleil sur les populations, les dynamiques européennes et les littoraux sont des atouts pour ces villes, qui voient leur croissance augmenter assez rapidement.
Pour la ville elle-même, les centres se stabilisent, le coût de l’immobilier empêche tout attrait, et les banlieues restent stables.
- Ce sont les couronnes périurbaines qui connaissent les plus forts taux de croissance du peuplement.
Aménager la ville
Aménager la ville
Les centres-villes possèdent un patrimoine à préserver et à mettre en valeur.
Ils sont constitués d’habitats anciens, de commerces de proximité et du patrimoine historique. Les politiques visent à « sortir » les voitures des centres-villes. De nombreuses rues piétonnes sont créées et on y privilégie les vélos comme moyen de locomotion.
L'organisation des espaces urbains en France
On assiste aussi au phénomène de gentrification.
Gentrification :
La gentrification (que l’on peut appeler « embourgeoisement ») est la rénovation des quartiers du centre délabrés dans le but d’y faire revenir les classes sociales élevées. La gentrification implique un changement social des quartiers qu’elle vise.
Centres-villes et banlieues sont deux entités des villes qu’il faut concilier. Les banlieues sont diverses. Il existe des banlieues avec un habitat pavillonnaire pour classes moyennes. Les banlieues à habitat collectif sont habitées par des classes sociales défavorisées. Les banlieues regroupent également les zones commerciales et les zones industrielles.
Inégalités et urbanisation des campagnes
Inégalités et urbanisation des campagnes
Les inégalités d’habitats
Les inégalités d’habitats
Les inégalités socio-spatiales sont variées :
- les inégalités face à l’accès aux transports en commun ;
- le taux d’exposition aux diverses pollutions ;
- l’accès à la culture dans certains quartiers.
Pour aménager les villes dans le cadre du développement durable, plusieurs actions ont été entreprises. La politique des transports en commun favorise de plus en plus le tramway, transport plus silencieux et moins polluant. Les pistes cyclables sont aussi de plus en plus nombreuses, avec un accès au vélo à la location. On voit également apparaître des écoquartiers, respectant les normes environnementales fixées par la charte de 2004.
- La rénovation ne se fait pas que dans les centres-villes. En banlieue, on assiste de plus en plus à la destruction des grands ensembles construits dans les années 1960 pour revenir à des quartiers à échelle humaine.
L’urbanisation des campagnes
L’urbanisation des campagnes
La limite entre villes et campagnes est aujourd’hui devenue floue. L’étalement urbain et le mitage grignotent les espaces ruraux, et la superficie à dominante rurale diminue d’année en année.
On parle à présent d’exode urbain, processus de migrations des populations urbaines vers les périphéries des villes, ce qui amène de plus en plus de mouvements pendulaires, qui sont les déplacements quotidiens de la population, à l’échelle du pays, pour aller au travail ou à l’école le matin et le soir.
Les campagnes sont en pleine mutation. L’exode urbain a amené des néoruraux, qui revitalisent certaines campagnes au niveau démographique et économique. On assiste ainsi à un rajeunissement de certaines campagnes françaises.
Il est difficile de faire une analyse du monde rural, cependant on peut le diviser en trois catégories :
- les campagnes périurbaines sont les plus dynamiques, très liées à la ville, et surtout aux grandes villes, elles profitent directement de leur rayonnement ;
- les territoires renaissants possèdent des atouts, soit agricoles, soit touristiques et artisanaux. Les arrières-pays des littoraux méditerranéens entrent dans cette catégorie ;
- le rural profond est, quant à lui, en grande difficulté. Très éloignés des villes, ces territoires présentent peu d’attraits agricoles et touristiques, et les services de l’État (l’école, la gendarmerie, la Poste) les ont désertés. Les commerces, les médecins et les pharmacies ont suivis. On parle de désertification de ces territoires que l’on trouve dans la diagonale du vide.
La diagonale du vide
Conclusion :
L’espace urbain français est déséquilibré, avec Paris et sa région qui « écrasent » le reste du territoire. Le phénomène de métropolisation a redessiné une France urbaine autour de quelques points d’équilibre qui attirent la majorité des populations et des activités. Les écarts se creusent entre les grandes villes et les villes moyennes et plus modestes.
Les villes elles-mêmes se transforment. Les centres-villes voient leur population partir au profit des commerces ou d’une population aisée via le phénomène de gentrification. Les banlieues essaient de se rénover, de remplacer les structures héritées des années 1960. La ville dévore de plus en plus d’espace, et sa gestion des logements, des transports et de l’environnement est un problème de plus en plus épineux.