La laïcité en France

Les fondements de la laïcité en France

  • La laïcité est une spécificité française dans le rapport aux religions qui date de la Révolution française et a été consacré en 1905 avec la loi de séparation de l’Église et de l’État.
  • La laïcité, c’est :
  • une neutralité réciproque entre les pouvoirs politiques et religieux (l’État n’intervient pas dans les affaires religieuses et la religion n’intervient pas dans les affaires de l’État) ;
  • la garantie de la liberté de conscience et de croyance pour tous les citoyens.
  • La loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905 est à l’initiative du gouvernement formé par Émile Combes, qui fait de l’idée de laïcité républicaine une ligne directrice de son programme politique.
  • Le vote de cette loi se fait dans un contexte de tensions : la foi catholique était encore très présente dans le quotidien des Françaises et des Français à l’époque et les relations diplomatiques furent rompues entre le Vatican et la France en 1904.
  • La loi de 1905 :
  • garantit le respect de toutes les croyances (et du fait de ne pas croire) et favorise ainsi le pluralisme religieux ;
  • garantit le libre exercice du culte et l’égalité de chaque citoyen devant la loi, quelle que soit sa religion ;
  • limite l’expression de la religion pour les agents du service public ;
  • supprime l’existence de culte officiel reconnu par l’État.
  • La laïcité a dû faire face à plusieurs changements intervenus en France au cours du XXe siècle :
  • la réunification de la France avec l’Alsace-Lorraine, qui conserve le concordat autorisant l’enseignement religieux dans les écoles publiques ou encore le fait de salarier les prêtres ;
  • la baisse de la pratique religieuse (notamment chez les catholiques longtemps majoritaires dans le pays) au profit d’une augmentation conséquente de l’absence de religion ;
  • la montée de l’islam à partir des années 1960.

Enjeux et défis contemporains de la laïcité

  • Depuis le début des années 2000, les rapides transformations de la société française suscitent des débats, voire des tensions dans la mise en œuvre du principe de laïcité au quotidien.
  • La montée de l’islam dans la communauté nationale française a suscité et suscite encore parfois des débats. Cela s’explique par :
  • le contexte d’un pays où la pratique religieuse est en déclin ;
  • les pratiques religieuses de l’islam, qui sont différentes de celles du christianisme ou du judaïsme anciennement ancrées dans le paysage religieux français ;
  • le caractère relativement « récent » de l’implantation de l’islam en France (méconnaissance de cette religion).
  • Les pouvoirs publics français ont essayé de mettre en œuvre des voies de dialogue et de respect entre les religions et l’État pour préserver la laïcité :
  • la loi de 2004 interdit le port de signes religieux ostentatoires dans les administrations publiques, afin de désamorcer toute accusation de prosélytisme ;
  • un Observatoire de la laïcité (2007) a été instauré pour rendre des avis consultatifs au gouvernement.
  • Toutefois, l’application de la laïcité en France demeure difficile au quotidien : la loi de 2004 a suscité un débat sur la définition des signes religieux ostentatoires, pas toujours évidente, et sur l’interprétation de la laïcité selon que l’on fait pencher la balance plutôt du côté de la liberté de culte ou de la neutralité.
  • Dans l’espace scolaire, la Charte de la laïcité à l’école (2013) rappelle les règles de la laïcité qui permettent le vivre ensemble :
  • le port de signes religieux ostentatoires est interdit pour les élèves et les personnels ;
  • les élèves ne peuvent pas remettre en question un enseignement qui irait à l’encontre de leurs convictions personnelles.
  • Cependant, la laïcité continue de susciter des tensions parfois très violentes et des débats en milieu scolaire (ex. : assassinat de Samuel Paty, débat sur l’abaya).
  • Par ailleurs, l’attentat djihadiste Charlie hebdo (2015) à la suite de la publication de caricatures du prophète de l’islam a mis à mal la liberté d’expression.
  • La protection de la liberté d’expression dans le cadre légal doit garantir la tolérance et la liberté de conscience : le droit à la satire et au blasphème est garanti, en revanche, l’appel à la haine, à la diffamation, à la violence ou au meurtre est interdit.