La peau de chagrin

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L’architecture de la Comédie humaine

  • Les quatre-vingt-dix livres de Balzac (1829-1850) sont liés entre eux.
  • Balzac vise à représenter tous les aspects de la société française du début du XIXe et utilise pour cela divers genres littéraires : roman, nouvelle, essai, conte.
  • Il s’inspire de faits historiques, de la sociologie, de la philosophie et des courants réalistes, fantastiques, romantiques.
  • En 1831 (parution de La Peau de chagrin), Balzac n’a pas encore l’idée de relier ses œuvres sous un seul titre.
  • En 1833 seulement, il adopte le titre Études de mœurs au XIXe siècle pour unifier ses écrits.
  • Balzac veut créer une histoire naturelle de la société, couvrant toutes les classes sociales.
  • Son approche est sociologique, cherchant à faire vrai et dire la vérité derrière la fiction.
  • Le réalisme de Balzac a valeur de témoignage. Les influences mystiques ou fantastiques aident à proposer une vision générale du monde.
  • La Comédie humaine se divise en trois parties : Études de mœurs, Études philosophiques, Études analytiques.
  • La Peau de chagrin est classé dans les Études philosophiques mais, selon Balzac, relie ces dernières aux Études de mœurs.
  • Le désir de Raphaël symbolise la force de vie qui s’empare de nombreux personnages de Balzac.
  • Ce dernier crée 2 472 personnages, couvrant toutes professions et classes sociales. Il veut montrer que le milieu influence la personnalité et le destin.
  • Balzac crée des doubles de lui-même et des personnages opposés pour montrer différents points de vue sur ses thèmes favoris : l’argent, les artistes de génie, les militaires, et la justice, thèmes que l’on retrouve dans La Peau de chagrin.
  • La Peau de chagrin illustre la densité et la diversité de la Comédie humaine.

Le héros romantique

  • Le roman d’apprentissage, ou roman d’initiation, est très populaire à la fin du XVIIIe siècle.
  • Raphaël est un héros typique de ce genre par son portrait physique et moral.
  • Il fait l’apprentissage du sens de la vie, en suivant un dilemme : vivre avec excès ou avec retenue ? Il oscille aux extrêmes de la débauche et de la sagesse.
  • Il suit trois étapes : la recherche de possessions et de relations superficielles, puis la découverte de la brièveté de la vie et des futilités et enfin, le choix de la sagesse et de la vie simple.
  • Il perd sa vigueur précocement, son nom symbolisant cette perte de vaillance.
  • Le cadre du roman, le Paris bourgeois de 1830, est le milieu idéal pour décrire de nombreuses tentations.
  • Raphaël cherche à intégrer la société dominante qui possède le pouvoir et l’argent.
  • Les descriptions très précises montrent l’énergie et l’opulence de l’époque, comme une photographie de la vie mondaine qui souligne aussi la vanité des gens.
  • Le point de vue de Balzac sur cette société est ambivalent : il salue la beauté et l’inventivité mais déplore le vide et la vanité.

Une réflexion sur le désir

  • La Peau de chagrin a aussi une dimension théorique très appuyée qui permet à Balzac d’élaborer une pensée complexe sur le rapport de l’humanité à ses désirs.
  • Hypothèse portée par le roman : le désir et la passion épuisent les forces humaines.
  • Raphaël se demande s’il peut accélérer ou ralentir ce processus. Il y a donc une tension forte entre ce qu’il veut faire de sa vie et ce qu’il peut en faire.
  • Le pacte diabolique avec l’antiquaire et la peau de chagrin semble résoudre cette tension (rappel du mythe de Faust).
  • Les désirs de l’esprit sont montrés en miroir avec les désirs du corps dans La Peau de chagrin.
  • La peau de chagrin rétrécit, le corps de Raphaël vieillit prématurément. Il se concentre sur la conservation physique de ses facultés dans la dernière partie du roman, alors qu’il devrait se poser des questions sur la moralité de son comportement.
  • La Peau de chagrin rend sensible l’absurdité de l’existence à travers un personnage exemplaire. Le parcours de Raphaël illustre la quête d’un équilibre entre ambition et modération.