Le PIB : une mesure des richesses d'un pays

Introduction :

Le PIB est une mesure de la production d’une nation ou de la richesse créée pendant une année donnée.
C’est un outil d’analyse de l’activité économique très utilisé en macroéconomie. Néanmoins, c’est une mesure imparfaite à cause de certaines limites comme, par exemple, son incapacité à rendre compte du bien-être des agents économiques.

Ce cours sera donc l’occasion de revenir sur le mode de calcul du PIB ainsi que son intérêt pour l’analyse économique. Nous verrons ensuite en quoi cet indicateur peut être critiqué dans l’estimation qu’il donne du niveau de richesses.

La mesure des richesses à l’intérieur d’un territoire

Le PIB, une somme de valeurs ajoutées

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Définition

Produit intérieur brut :

Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de la valeur de la production réalisée dans un pays pendant une année. Le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées des organisations productives du pays.

Le PIB prend en compte toutes les valeurs ajoutées des unités de production résidentes sur le territoire nationale sans distinction de nationalité. Par contre, le PIB n’inclut pas la valeur ajoutée créée à l’étranger par des entreprises nationales.
En ce qui concerne les productions marchandes des entreprises, on parle de PIB marchand. Celui-ci s’obtient en additionnant toutes les valeurs ajoutées entre elles.

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Rappel

Valeur ajoutée d’une production marchande = chiffre d’affaires – valeur des consommations intermédiaires.

Le calcul de la valeur ajoutée de la production non marchande fait l’objet d’une procédure particulière car cette production est fournie à titre gratuit ou quasi-gratuit par les administrations publiques ou privées.

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Astuce

Par convention, la valeur ajoutée des producteurs non marchands est mesurée par l’ensemble des coûts de production, c’est-à-dire par la somme des consommations intermédiaires, des salaires, de la consommation en capital fixe et des impôts liés à la production auxquels on soustrait les subventions de production.

Prenons l’exemple des administrations publiques (APU) pour l’année 2016.

  • Les APU ont versé 283,6 milliards d’euros de salaire.
  • La consommation en capital fixe s’est élevée à 75 milliards d’euros.
  • Les impôts sur la production se sont élevés à 10,7 milliards d’euros.
  • Et enfin, les subventions de productions ont atteint 4,4 milliards d’euros.
  • La valeur ajoutée des APU est donc égale à :

$$283,6+75+10,7-4,4=364,9$$

Par ailleurs, les APU produisent également une faible quantité de biens marchands dont la valeur ajoutée doit être additionnée à l’ensemble des coûts de production pour obtenir la valeur ajoutée totale : $$364,9+1,2=366,1$$

La valeur ajoutée totale des APU s’élevait donc à 366,1 milliards d’euros en 2016.

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À retenir

Ainsi la valeur ajoutée de la production non marchande est évaluée conventionnellement par le coût des facteurs de production.

L’ensemble des services non marchands fournis par les administrations sont coûteux. L’État parvient à financer cette dépense publique grâce à la fiscalité (l’impôt). Les dépenses publiques sont d’ailleurs une composante importante de notre PIB. Elles incluent la rémunération des agents publics (les fonctionnaires), la consommation intermédiaire des administrations, les intérêts, les prestations sociales et la formation brute de capital fixe (FBCF).

Les dépenses publiques sont une composante importante du PIB. En 2017 en France, elles représentaient à elles seules presque 23 % du PIB.

PIB marchand non marchand

la valeur ajoutée par branche

  • En 2017, 77,5 % des richesses produites en France étaient marchandes (services marchands, construction, industries et secteur primaire) contre 22,5 % de services principalement non marchands.

Le PIB, un instrument important de l’analyse économique

Le PIB est le principal agrégat macroéconomique. C’est une mesure de l’activité économique dont la valeur peut être obtenue par trois approches différentes.

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Définition

Macroéconomie :

La macroéconomie désigne l’analyse des comportements d’une économie nationale (c’est-à-dire ses agrégats comme le PIB, le chômage ou l’inflation par exemple) et des relations qu’elle entretient avec les économies étrangères (c’est-à-dire les taux de change, les exportations et les importations par exemple).

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Définition

Agrégat économique :

Un agrégat macroéconomique est une grandeur économique synthétique servant à mesurer le résultat de l’activité économique.

Trois approches différentes permettent de calculer le PIB d’une économie :

  • l’approche par la production : on additionne entre elles toutes les valeurs ajoutées, qu’elles soient marchandes ou non marchandes, ainsi que les impôts dont on déduit les subventions à la production.

PIB = somme des valeurs ajoutées + impôts - subventions à la production

  • l’approche par les revenus : on additionne tous les revenus primaires (en effet, la valeur ajoutée est destinée à être distribuée sous formes de revenus) ainsi que les impôts dont on déduit les subventions à la production.

PIB = somme des revenus primaires (salaires, profits, revenus mixtes) + impôts - subventions à la production

  • l’approche par la demande : on additionne la consommation finale des ménages, les investissements et les exportations auxquelles on soustrait les importations.

PIB = consommation finale des ménages + investissements (formation brute de capital fixe) + (exportations - importations)

PIB production revenus demande

Le PIB, un instrument important mais contesté

Le PIB est un indicateur de l’activité économique qui peut être calculé sous l’angle de la production, des revenus ou de la demande. Cependant, il souffre de certaines faiblesses.

Le PIB surestime de nombreuses richesses

Le PIB d’un territoire augmente avec les pollutions, les embouteillages ou encore les marées noires puisque tous ces événements génèrent de l’activité économique.

Tout d’abord, les comptables nationaux n’enlèvent pas au chiffre du PIB les destructions qui appauvrissent la population et devraient, par conséquent, être comptabilisées négativement. Par exemple, une guerre, un ouragan, une tempête ou une inondation détruisent des richesses matérielles présentes sur un territoire. Autre exemple, la diminution des réserves de matières premières constitue un appauvrissement puisqu’il aura des répercussions sur les conditions de vie de la population dans le futur.

  • La pollution de l’eau et de l’atmosphère devrait sans doute être intégrées dans le calcul de notre PIB.

De plus, ces destructions peuvent parfois entraîner une hausse du PIB. En effet, après une destruction, la production repart à un rythme plus soutenu afin de réparer les dommages causés par l’accident. Dès lors, le PIB augmente fortement. Cependant, là encore, on comptabilise une hausse de richesse qui correspond en réalité aux réparations de ce qui a été détruit.

  • Peut-on réellement dire que le niveau de richesse augmente quand on reconstruit quelque chose qui a été détruit ?

Le PIB sous-estime des richesses

Le PIB ne prend pas en compte de nombreuses activités :

  • le travail domestique ;
  • les activités de bénévolat ;
  • les activités d’autoproduction (l’agriculture familiale notamment) ;
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Astuce

Les pays en développement peuvent être sous-estimés en termes de PIB. En effet, plus un pays est pauvre, plus il recourt à l’autoproduction agricole (production de biens agricoles pour soi-même).

  • l’économie souterraine : la production de nombreux biens et services s’effectue en dehors du cadre légal.
  • Le fait, par exemple, de ne pas déclarer un travail correspond à une production souterraine. Elle n’est pas comptabilisée dans le PIB.

Enfin, le PIB ne mesure pas les richesses marchandes et non marchandes de la même façon. Ainsi, on peut considérer que l’évaluation des richesses non marchandes au coût de production sous-estime leur apport réel pour une société. En effet, l’éducation d’une population, la sécurité ou encore la justice permettent de créer un cadre favorable au bien-être des populations. Cet apport ne se réduit pas à un coût de production.

Conclusion :

Le PIB est une mesure de l’activité économique d’un pays pour une année donnée. C’est le principal agrégat économique. Il peut être calculé de trois manières.
Cependant le PIB a des points faibles. Il comptabilise la valeur ajoutée d’activités qui ont un effet négatif sur le bien-être des agents économiques. De plus, il ne comptabilise pas ou peu les activités comme le bénévolat ou la production non rémunérée (faire pousser ses légumes par exemple).
Le PIB surestime donc de nombreuses activités qui peuvent s’avérer néfastes au bien-être collectif et en sous-estime d’autres qui participent pourtant au bien-être des populations.