Le Proche et le Moyen-Orient pendant la guerre froide : un enjeu stratégique pour les deux superpuissances
Introduction :
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États du Moyen-Orient accèdent à l’indépendance avec la fin des mandats français et britanniques et la proclamation de l’État d’Israël. La région est stratégique en raison de sa situation de point de passage entre les continents et des nombreux gisements de pétrole qui y sont découverts. Elle reste toutefois instable, avec une mosaïque de confessions et d’attachements politiques qui déstabilisent les jeunes États.
Le devenir politique du Moyen-Orient est ainsi très tôt un enjeu de première importance pour les deux superpuissances, faisant de la région un terrain agité de la guerre froide. Mais le Moyen-Orient se caractérise aussi par des logiques conflictuelles propres, qui peuvent s’entremêler ou même déjouer la bipolarité du monde. Certains conflits, comme celui qui oppose Israël aux États arabes à partir de 1948, deviennent même des sources de tensions entre les Grands.
Dans quelle mesure les deux superpuissances parviennent-elles à contrôler les enjeux stratégiques du Moyen-Orient ?
Le début de la guerre froide voit les deux Grands (URSS et États-Unis) intervenir fortement dans la recomposition de la région. Dans les années 1960 à 1980, l’instabilité de la région (notamment du fait du conflit israélo-arabe) est contenue tant bien que mal par les superpuissances, puis les conflits du Moyen-Orient dépassent ses frontières.
Le Moyen-Orient, terrain d’affrontement périphérique de la guerre froide (1946-1960)
Le Moyen-Orient, terrain d’affrontement périphérique de la guerre froide (1946-1960)
Région complexe et convoitée, le Moyen-Orient voit son équilibre politique bouleversé par la guerre israélo-arabe 1948-1949 et le début de la guerre froide. La région est très tôt prise entre les deux superpuissances (URSS et États-Unis), qui s’y affrontent mais peuvent aussi y coopérer.
Un carrefour mosaïque et instable
Un carrefour mosaïque et instable
L’expression « Proche-Orient » est d’origine française et désigne en général les pays de la côte Est de la Méditerranée (Égypte, Israël/Palestine, Syrie, Liban, Turquie et éventuellement la Jordanie et l’Iraq). Elle n’a donc pas le même sens que l’expression « Moyen-Orient », d’origine anglaise et qui recouvre non seulement le Proche-Orient mais aussi la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Yémen, Oman, Bahreïn, Qatar et Émirats Arabes Unis) ainsi que l’Iran et l’Afghanistan.
- Un lieu stratégique et convoité
Le Moyen-Orient est un point de passage très fréquenté, à la fois terrestre (carrefour entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique) et maritime (canal de Suez).
Canal de Suez :
Canal situé entre la mer Rouge et la Méditerranée. Il permet de réduire la distance entre l’Europe et l’Asie en évitant la route maritime traditionnelle qui contourne le continent africain.
Les empires coloniaux interviennent au Moyen-Orient depuis le début du XIXe siècle, la France au Proche-Orient et les Britanniques le long de la route des Indes. L’Empire russe a également l’habitude de pousser ses pions dans la région.
- Une région riche en pétrole
C’est aussi là que se trouvent les plus importants gisements de pétrole du monde, notamment dans le golfe Persique (Arabie Saoudite, Iraq et Iran). Cette ressource convoitée augmente l’importance du canal de Suez et du Golfe Persique par lesquels transite une très grande partie du pétrole mondial. Creusé par le Français Ferdinand de Lesseps au XIXe siècle, il est contrôlé jusqu’en 1956 par les Britanniques.
- Une mosaïque de peuples et de religions
Le Moyen-Orient est enfin une région composée d’une multitude d’ethnies, langues et religions. De nombreux acteurs politiques et religieux cherchent ainsi soit à rassembler les peuples sur la base de dénominateurs communs (panarabisme, panislamisme) soit à acquérir une existence nationale en tant que minorité (Druzes, Kurdes, Juifs, Chrétiens, etc.).
Cette richesse culturelle donne au Moyen-Orient un statut symbolique très fort, en tant que berceau des trois grandes religions monothéistes.
Panarabisme :
Mouvement visant à l’union des peuples arabes dans un même État moderniste et social, représenté par le Parti Baath (parti socialiste arabe) et le colonel Nasser.
Panislamisme :
Mouvement visant à la réislamisation des sociétés du Moyen-Orient pour retrouver la grandeur passée, représenté par les Frères Musulmans présents dans tous les pays de la région.
L’enrôlement du Moyen-Orient par les superpuissances
L’enrôlement du Moyen-Orient par les superpuissances
Le 29 novembre 1947, la jeune assemblée des Nations Unies vote le partage du mandat britannique de Palestine entre un État juif et un État arabe.
Suite à l’effondrement de l’Empire Ottoman, la Société des Nations accorde à la France et au Royaume-Uni des mandats sur les nouveaux États de la région (selon des frontières qui ont été dessinées par les puissances coloniales), ce qui les transforme de facto en protectorats.
Si le mouvement sioniste de David Ben Gourion accepte le plan et proclame l’État d’Israël le 14 mai 1948, les États arabes et les Palestiniens le refusent. Israël est alors attaqué par tous ses voisins arabes mais remporte la victoire dans sa guerre d’indépendance en 1949. Les territoires promis à l’État palestinien sont annexés par l’Égypte (bande de Gaza) et la Jordanie (Cisjordanie). 800 000 réfugiés palestiniens perdent leur foyer désormais situé en territoire israélien, tandis que 700 000 Juifs sont expulsés des pays voisins (Iraq, Syrie, Égypte, etc.) dans les années qui suivent.
Cette guerre est marquée par le soutien des deux Grands à Israël, en vue d’attirer le jeune État dans un des camps. Elle a pour conséquence de discréditer les gouvernements vaincus et d’encourager les États arabes à explorer une troisième voie entre les blocs (voir le cours Indépendance et nouveaux États pendant la guerre froide, sur l’indépendance des colonies et les non-alignés).
La Seconde Guerre mondiale a en effet provoqué l’effondrement des empires coloniaux mais l’influence franco-britannique est vite remplacée par les États-Unis et l’URSS. C’est ainsi que dès 1945 est conclu l’Accord du Quincy avec l’Arabie Saoudite, suivi par l’entrée de la Turquie dans l’Otan en 1952 et un rapprochement avec l’Iran du Shah (Opération Ajax de 1953).
Accord du Quincy :
Conclu sur le croiseur Quincy entre le président américain Franklin Roosevelt et le roi Abdelaziz Ibn Saoud d’Arabie Saoudite, cet accord toujours en vigueur prévoit un soutien sans faille des États-Unis à la famille régnante des Al Saoud en échange d’une garantie de l’accès au pétrole saoudien.
Dans le cadre de la politique du containment, les alliances américaines au Moyen-Orient doivent participer à l’encerclement de l’URSS par le Sud.
C’est ainsi qu’est conclu, sous patronage américain et britannique, le Pacte de Bagdad de 1955. Créant l’Organisation du Traité Central (CENTO), il rassemble les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Iraq, l’Iran, la Turquie et le Pakistan. L’Iraq s’en retire après la révolution de 1958 et l’organisation est dissoute en 1979 suite à la révolution islamique d’Iran.
Containment : politique formulée en 1947 par le Président américain Harry Truman, visant à stopper la progression du communisme dans le monde.
Crise de Suez et révolutions de 1958
Crise de Suez et révolutions de 1958
En 1952, une révolution en Égypte permet au colonel Gamal Abdel Nasser d’accéder au pouvoir (en 1954, après avoir poussé le président Naguib à la démission). Panarabiste et partisan du mouvement des non-alignés, il souhaite nationaliser le canal de Suez pour financer l’industrialisation du pays et la revanche sur Israël après la défaite de 1949. Craignant de perdre le contrôle de ce passage stratégique, les Britanniques planifient une opération militaire de reconquête du canal à laquelle se joignent :
- la France, car Nasser soutient le FLN (Front de Libération nationale) dans la guerre d’Algérie ;
- et Israël, qui craint la puissance égyptienne. Nasser exproprie les Britanniques et déclare le Canal de Suez propriété de l’Égypte le 26 juillet 1956, déclenchant un débarquement de parachutistes français et anglais ainsi qu’une offensive israélienne dans la péninsule du Sinaï (région égyptienne désertique située le long de la frontière israélienne).
À cette époque, l’Égypte fait partie du mouvement des non-alignés et maintient l’équilibre entre influence américaine et influence soviétique. Chacun des Grands essaie donc de l’attirer dans son camp. C’est pourquoi les États-Unis saisissent l’ONU et commencent à spéculer sur les monnaies européennes. L’URSS envoie un ultimatum à la France et au Royaume-Uni, les menaçant d’utiliser l’arme atomique. Les Français et les Britanniques, malgré leur victoire sur le terrain, doivent donc retirer leurs troupes et sont discrédités sur la scène internationale. Les Israéliens ont cependant efficacement dissuadé les États arabes de les affronter directement.
Les deux Grands ont pu coopérer à l’occasion de cette crise, coopération qui est une conséquence inattendue de leur rivalité. Le Moyen-Orient est ainsi bien un lieu d’affrontement périphérique.
La logique de la guerre froide peut ainsi tout aussi bien amener à la déstabilisation du Moyen-Orient, comme le montrent les évènements de 1958. Les Soviétiques se sont rapprochés des baathistes qui prennent le pouvoir en Iraq en 1958. La même année, les Américains doivent envoyer des troupes au Liban pour faire échec à l’insurrection contre le pouvoir pro-occidental.
On peut donc voir que l’importance stratégique du Moyen-Orient est bien comprise par les superpuissances qui y tissent des liens, à la faveur d’un contexte politique bouleversé après la Seconde Guerre mondiale et la proclamation de l’État d’Israël. La région est ainsi passée de l’influence franco-britannique à celle des Américains et des Soviétiques qui en font un terrain d’affrontement périphérique, en s’assurant que les conflits et les crises y recoupent la bipolarité de la guerre froide.
Le Moyen-Orient, entre la bipolarité du monde et ses propres conflits (1960-1989)
Le Moyen-Orient, entre la bipolarité du monde et ses propres conflits (1960-1989)
Dans les années 1960 et 1970, la géopolitique du Moyen-Orient est à nouveau bouleversée, d’une part par le conflit israélo-arabe et d’autre part par la montée de l’islam politique jusqu’au tournant de 1979.
Les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973
Les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973
Dans les années 1960, Nasser choisit de se rapprocher de l’URSS pour renforcer l’armée égyptienne. L’Égypte rejoint ainsi les républiques pro-soviétiques de Syrie et d’Iraq. Après une période de forte proximité avec la France, Israël devient un allié solide des Américains au même titre que l’Iran, la Turquie et l’Arabie Saoudite. Les tensions sont de plus en plus vives avec les États arabes voisins d’Israël, qui favorisent les incursions des combattants palestiniens de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
Organisation de Libération de la Palestine (OLP) :
Organisation fondée en 1964 et dirigée par Yasser Arafat à partir de 1968. Jusqu’aux années 1980, elle vise au remplacement de l’État d’Israël par un État palestinien, et ne recule pas devant l’usage de la violence.
Au printemps 1967, une escalade de tensions avec l’Égypte et la Syrie fait craindre une attaque sur deux fronts à Israël. Du 5 au 11 juin, l’État hébreu déclenche une attaque préventive contre l’Égypte, la Syrie et la Jordanie et s’empare de plusieurs territoires (Sinaï, bande de Gaza, Cisjordanie, Jérusalem-Est et plateau du Golan), atteignant notamment les rives du canal de Suez que l’Égypte ferme en représailles pendant huit ans. Une résolution votée par les Nations Unies appelle les parties à faire la paix et à restituer les territoires occupés, mais les États arabes refusent toujours de reconnaître Israël. Il faut attendre plusieurs années pour que certains de ces territoires soient restitués, en échange d’un traité de paix reconnaissant Israël.
L’écrasante victoire israélienne rapproche encore les pays arabes de l’URSS, ce qui ancre définitivement Israël dans le camp occidental.
Pour venger l’humiliation de 1967, l’Égypte et la Syrie déclenchent une nouvelle guerre en octobre 1973 par une attaque surprise le jour de Yom Kippour (importante fête juive et jour férié). Chacun des deux Grands soutient militairement et diplomatiquement ses alliés. Les premiers jours du conflit voient les armées arabes remporter leurs tous premiers succès contre Israël. La situation stratégique s’inverse rapidement, et l’État hébreu remporte la guerre de 1973.
En Égypte, le président Sadate (successeur de Nasser mort en 1970), change d’alliance après la guerre du Kippour en rompant avec l’URSS au profit des Américains. Fait retentissant, en 1977, il se rend en Israël et prononce un discours de paix devant le Parlement israélien. Cela lui permet de négocier la récupération du Sinaï en échange d’un traité de paix reconnaissant l’État hébreu au cours du Sommet de Camp David (États-Unis) de 1978.
Or, cet accord est vivement critiqué par les autres États arabes et l’OLP, qui l’accusent de rompre l’unité anti-israélienne du monde arabe.
L’internationalisation des conflits du Moyen-Orient
L’internationalisation des conflits du Moyen-Orient
- La lutte armée internationale :
À la fin des années 1960, le monde prend conscience de l’existence de la cause palestinienne à travers l’OLP. Les mouvements palestiniens pratiquent à cette époque la lutte armée internationale en vue de la destruction de l’État d’Israël, comme en 1972 avec l’attentat de Munich (un commando de l’OLP prend en otage les athlètes israéliens participant aux Jeux Olympiques de Munich et tue onze d’entre eux). Des poses de bombes, des assassinats et des détournements d’avion sont pratiqués contre les Israéliens ou les Juifs dans le monde entier. En réaction, l’État hébreu finit par envahir le Liban en 1982 pour y détruire les bases palestiniennes. Les réfugiés palestiniens subissent surtout plusieurs massacres de civils en Jordanie et au Liban.
Avec la lutte armée internationale, un autre exemple de l’internationalisation des conflits du Moyen-Orient est celui qui concerne le pétrole.
- L’enjeu pétrolier mondial :
Depuis les années 1960, des pays producteurs de pétrole (majoritairement des États du Moyen-Orient) se sont réunis dans l’OPEP, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Lorsqu’en octobre 1973 il apparaît qu’Israël va vaincre l’Égypte et la Syrie lors de la guerre du Kippour, l’Arabie Saoudite convainc les autres membres de l’OPEP de punir les pays occidentaux qui soutiennent Israël en augmentant brusquement le prix du pétrole. Le baril passe d’un seul coup de 3 à 12 dollars. Il en résulte un « choc pétrolier » qui déstabilise l’économie mondiale et plus particulièrement celle des pays occidentaux développés.
Pour la première fois, le contrôle de l’enjeu pétrolier échappe aux grandes puissances.
Montée de l’islamisme et invasion de l’Afghanistan
Montée de l’islamisme et invasion de l’Afghanistan
Les années 1960 et 1970 sont aussi celles de la montée de l’islamisme à travers tout le Moyen-Orient.
Bien que violemment réprimés, les Frères Musulmans ne s’en développent pas moins dans tout le monde musulman et prennent de plus en plus d’importance depuis leur fondation en 1929.
En Égypte, ils assassinent le président Sadate en 1981, l’accusant d’impiété. En Arabie Saoudite, une prise d’otage dans la grande mosquée de La Mecque en 1979 fait des centaines de morts.
Mais l’évènement le plus important a lieu en Iran en 1979, lorsque le régime monarchique pro-américain du Shah Mohamed Reza Pahlavi est renversé par l’Ayatollah (religieux chiite) Rouhollah Khomeiny. Ce dernier instaure la République islamique d’Iran. Le plus puissant allié des États-Unis dans la région devient en quelques mois un adversaire implacable du « Grand Satan » américain.
Chiisme :
Branche de l’islam reconnaissant Ali (cousin et gendre de Mahomet) comme successeur légitime, contrairement à la branche sunnite (plus de 80 % des musulmans du monde). Les chiites représentent 10 à 15 % des musulmans et sont concentrés en Iran et en Iraq. Contrairement au sunnisme, le chiisme est organisé en clergé structuré.
République islamique :
Régime politique créé par Khomeiny en Iran, fondé sur un encadrement très strict du pouvoir politique par le clergé chiite.
La même année, l’Afghanistan (pays frontalier de l’URSS) sombre dans la guerre civile entre le pouvoir central communiste et des tribus rebelles. Pour soutenir ses alliés locaux, l’Armée rouge entre dans le pays et tente de restaurer l’autorité des communistes de Kaboul. Elle se heurte rapidement à une forte résistance des tribus et à un afflux de volontaires musulmans étrangers qui souhaitent combattre les communistes athées. La guerre d’Afghanistan marque ainsi la naissance du djihad international.
Djihad :
Le djihad est un terme arabe désignant « l’effort pour la foi » que certains interprètent comme une injonction à la guerre sainte depuis le Moyen Âge. L’un des pionniers du djihad contemporain est le saoudien Oussama Ben Laden, qui jette les bases de l’organisation Al Qaïda pendant la guerre soviéto-afghane.
- Dans les années 1960 et 1970, si les deux Superpuissances exercent donc toujours un fort contrôle sur les enjeux et les conflits du Moyen-Orient, la logique bipolaire ne suffit pas à tout expliquer, du fait de l’instabilité et de la complexité de la région.
L’implication des Grands dans les guerres des années 1980 (Iran-Iraq, Liban, Afghanistan)
L’implication des Grands dans les guerres des années 1980 (Iran-Iraq, Liban, Afghanistan)
Les trois conflits qui agitent le Moyen-Orient dans les années 1980 montrent bien que la région peut non seulement échapper au contrôle des superpuissances mais aussi les mettre gravement à l’épreuve.
De 1980 à 1988 a lieu la guerre Iran-Iraq, qui fait un million de morts et voit l’utilisation d’armes chimiques et d’enfants-soldats. Elle est déclenchée par le dictateur iraquien Saddam Hussein, soutenu par la plupart des États arabes, pour enrayer la vague islamiste. Américains et Soviétiques ont tendance à soutenir l’Iraq militairement et politiquement, mais l’Iran parvient quasiment à forcer les États-Unis à leur vendre des armes. Cette guerre échoue à détruire la République islamique et s’achève sur un retour au statu quo.
De 1975 à 1991, le Liban est déchiré par une guerre civile entre chrétiens, palestiniens, druzes et chiites, au cours de laquelle de nombreux massacres de civils sont commis. La Syrie et Israël interviennent pour soutenir leurs alliés, suivis par une force de l’ONU, mais ces interventions sont toutes des échecs. Le 23 octobre 1983, à Beyrouth, deux attentats revendiqués par l’organisation Djihad Islamique tuent 256 marines américains et 58 parachutistes français présents dans le cadre de la force d’interposition des Nations Unies.
Enfin, entre 1979 et 1989, l’URSS s’enlise en Afghanistan, ne parvenant pas à vaincre les tribus et les djihadistes soutenus et armés par les États-Unis. Ceux-ci parviennent à faire de l’Afghanistan le « Vietnam des Soviétiques » en les entraînant dans une spirale inutile et coûteuse en hommes et en ressources.
- La guerre d’Afghanistan est ainsi un des facteurs de l’effondrement de l’Union Soviétique.
Conclusion :
Le Moyen-Orient, région aussi instable que stratégique, est donc très tôt au cœur du conflit entre les superpuissances de la guerre froide, qui n’hésitent pas à s’affronter par alliés interposés. Dans les années 1960 à 1980, le conflit israélo-arabe met en avant non seulement l’importance de la région mais aussi la difficulté qu’ont les Grands à s’y imposer durablement et efficacement.