Cours : Les acteurs de la solidarité en France

L’État organise la solidarité nationale et collecte les impôts

Comme indiqué dans l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 puis dans le préambule de la Constitution de 1946, l’État doit organiser et garantir la solidarité nationale grâce à l’impôt (qui concerne les citoyens) et aux cotisations sociales (qui concernent les entreprises). Il faut faire la différence entre impôts directs et impôts indirects :

• les impôts directs sont directement réglés par le contribuable au Trésor public. Il s’agit de l’impôt sur le revenu ou de la taxe foncière (taxe sur les biens immobiliers) par exemple. Le montant de l’impôt sur le revenu payé par le contribuable est proportionnel à ses revenus. Plus ses revenus sont importants, plus la somme versée au Trésor public sera également importante. Les contribuables qui ont les revenus les plus faibles ne paient pas l’impôt sur le revenu : on dit qu’ils en sont exonérés ;
• les impôts indirects tels que la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) ou la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) sont directement versés au Trésor public grâce à un intermédiaire. Ainsi, pour chaque achat réalisé dans le commerce, nous payons une certaine somme qui correspond à la TVA. C’est ensuite le commerçant qui reversera le montant de cette TVA au Trésor public.

Le montant total des impôts et des cotisations sociales correspond aux recettes de l’État. Elles permettent de financer la solidarité nationale, notamment grâce à la Sécurité sociale créée en 1945. C’est ainsi que sont financées les prestations sociales telles que les allocations familiales ou l’allocation de rentrée scolaire versées aux parents pour financer une partie des dépenses liées à l’éducation de leurs enfants.
Ces recettes fiscales vont également permettre de garantir le bon fonctionnement des services publics tels que la justice, l’hôpital et l’Éducation nationale.

Une partie de ces recettes fiscales est aussi reversée aux collectivités territoriales qui sont, elles aussi, un acteur majeur de la solidarité nationale.

Les collectivités territoriales contribuent à faire vivre la solidarité à l’échelle locale

Dans le domaine de l’éducation, les collectivités territoriales jouent un rôle particulièrement important. En effet, les communes financent la construction et l’entretien des écoles primaires. Les départements financent la construction et l’entretien des collèges. Enfin, les régions financent la construction et l’entretien des lycées.
Pour faire vivre la solidarité à l’échelle locale, les communes jouent un rôle fondamental. Ainsi, un CCAS (Centre communal d’action sociale) est mis à la disposition des habitants. Le CCAS propose, en fonction des situations et des besoins de chacun, une aide financière ou une aide alimentaire. Il peut également proposer des services aux personnes âgées ou en situation de handicap (portage de repas à domicile, organisation de loisirs, etc.).
Le département exerce également un rôle fondamental dans la mise en œuvre du principe de solidarité. L’action sociale après de la population est une de ses principales missions. A ce titre, il finance le RSA (Revenu de solidarité active).

L’engagement solidaire des régions prend encore d’autres formes. Elles peuvent, par exemple, soutenir des projets en lien avec la formation des jeunes. Ainsi, la région des Pays de la Loire donne gratuitement un ordinateur à tous les élèves de Seconde à l’intérieur duquel ils pourront trouver tous leurs manuels scolaires en version numérique. Les régions veillent également à l’entretien et à la sécurité des principales routes et voies ferrées afin de proposer des modes de transport fiables et accessibles au plus grand nombre.

En complément de l’État et des collectivités territoriales, les associations occupent également une place centrale dans l’accompagnement solidaire des personnes qui en ont le plus besoin.

Le monde associatif œuvre en faveur d’une société plus solidaire

En France, on compte environ 130 000 associations qui s’engagent au quotidien pour aider, conseiller ou soigner. Elles agissent auprès de personnes démunies, malades ou en situation de handicap. Ainsi, elles contribuent grandement à faire vivre le principe de solidarité en France.
Pour fonctionner, ces associations ont besoin de dons effectués par des individus ou des entreprises. Elles peuvent également bénéficier de subventions de la part de l’État. Les associations fonctionnement grâce à l’engagement de dizaines de milliers de bénévoles sur lesquels elles peuvent régulièrement compter.

Ainsi les Restos du cœur sont une association créée par l’humoriste Coluche en 1985. Sa principale mission est de distribuer une aide alimentaire aux personnes les plus modestes. En 2022, plus de 170 millions de repas ont été distribués. Pour fonctionner, les Restos du cœur bénéficient de l’aide d’environ 73 000 bénévoles.
Prenons l’exemple de cette étudiante qui a eu l’occasion de participer à la collecte de nourriture. Elle nous parle des raisons pour lesquelles elle a souhaité s’engager auprès des Restos du cœur :

« J’ai vu dans les Restos du cœur l’occasion de m’impliquer dans un projet dédié aux personnes démunies, démarche que je n’avais jamais pu mener auparavant. […] Nous avons d’une part distribué des flyers et informé le public sur l’association pour les inciter à prendre part à nos actions. D’autre part, nous avons recueilli des denrées alimentaires tout en remerciant les clients pour leur générosité. […] Selon les estimations des bénévoles, plus de trois tonnes de denrées ont été récoltées. »

Ce témoignage reflète la volonté d’une grande partie de la jeunesse de s’engager en faveur d’une société plus juste et plus solidaire.

L’engagement des jeunes pour une société plus solidaire

La jeunesse éprouve de plus en plus le besoin de s’engager pour renforcer le sentiment de solidarité nationale. Au collège, les élèves peuvent être élus délégués ou même éco-délégués. Ils peuvent également participer au CVC (Conseil de la vie collégienne) et proposer des projets qui développent leur sens de la solidarité. Ainsi, des collégiens ont organisé des collectes de fournitures scolaires qu’ils ont ensuite envoyées à des écoles défavorisées dans d’autres pays.
Dès 11 ans, il est possible de devenir cadets de la sécurité civile. Une formation est alors proposée une ou deux journées par mois et ce, tout au long de l’année, afin de faire découvrir aux jeunes volontaires les différents métiers de la sécurité civile. Ils apprennent également à effectuer les gestes qui sauvent.

Entre 15 et 17 ans, les jeunes peuvent effectuer le SNU (Service national universel) via un séjour de cohésion de 12 jours, et qui peut être suivi de missions d’intérêt général auprès, par exemple, de personnes âgées ou en situation de handicap. En 2023, environ 40 000 jeunes ont choisi de s’engager au sein du SNU.