Les chrétiens et le christianisme dans l'Empire romain
Introduction :
Du Ie au IIIe siècle, les chrétiens sont victimes de plusieurs vagues de persécutions car les empereurs romains considèrent le christianisme comme une menace pour l’Empire. Après 313, l’attitude des empereurs change totalement. Le christianisme passe du statut de religion persécutée à religion impériale.
Dans ce cours, nous allons nous intéresser aux chrétiens et au christianisme dans l’Empire romain.
Dans une première partie, nous étudierons le temps des persécutions. Puis, nous analyserons comment l’Empire romain devient chrétien. Enfin, dans une dernière partie, nous verrons comment l’Église chrétienne s’organise.
L’Église avec un « É » majuscule désigne l’ensemble des chrétiens, tandis que l’église avec un « é » minuscule se réfère au lieu de culte.
Le temps des persécutions
Le temps des persécutions
La diffusion du christianisme dans l’Empire romain
La diffusion du christianisme dans l’Empire romain
Le christianisme, né en Palestine, se diffuse d’abord dans la partie orientale de l’Empire romain (Syrie, Asie Mineure, Grèce, Libye), avant de s’étendre à tout l’empire.
Les chrétiens sont détestés et ridiculisés
Les chrétiens sont détestés et ridiculisés
Dès le Ier siècle, les chrétiens sont confrontés à l’hostilité des empereurs romains et des populations restées païennes.
Païens :
Pour les chrétiens, les païens sont ceux qui croient en plusieurs dieux.
Comme ils refusent de participer au culte impérial et qu’ils ne veulent pas faire de sacrifices aux dieux romains, les chrétiens sont considérés comme de mauvais citoyens romains.
Ils sont régulièrement ridiculisés, notamment à travers des graffitis.
Reproduction d’un graffiti antichrétien. Mur de Rome, fin IIe - début IIIe siècle. Sur ce graffiti, Jésus a une tête d’âne, l’animal le plus mal considéré à l’époque. Le texte dit : « Alexamenos adore son dieu »
Par ailleurs, les pratiques religieuses des chrétiens sont mal connues et inspirent de la méfiance.
Les catacombes San Gennaro à Naples, Italie ©Catacombes de Naples
Les premiers chrétiens enterrent leurs morts dans des cimetières souterrains qui servaient parfois aussi de lieu de prière ou de refuge. Ces souterrains sont appelés catacombes. Les morts sont placés dans des cavités fermées par des plaques de pierre.
Les chrétiens sont persécutés
Les chrétiens sont persécutés
Persécutions :
Des persécutions sont des violences faites contre une personne (ou un groupe de personnes) en raison de ses croyances ou de ses idées.
Du Ie au IVe siècle, les empereurs persécutent périodiquement les chrétiens.
En 64, l’empereur Néron accuse les chrétiens d’avoir provoqué le grand incendie de Rome. Il lance alors les premières persécutions. Ces attaques se reproduisent ensuite régulièrement dans tout l’Empire jusqu’au IVe siècle sous différents prétextes (épidémies, crises économiques, traitrise, etc.).
Les empereurs font arrêter les chrétiens. Ceux qui refusent d’abandonner leur religion sont crucifiés ou jetés aux bêtes sauvages, après avoir été torturés. Ils deviennent alors des martyrs.
Les supplices infligés aux chrétiens : un condamné livré aux bêtes. Mosaïque du IIe siècle, Musée archéologique d’El Djem (Tunisie). ©Dennis Jarvis
Ces violences n’arrêtent pas la propagation du christianisme. Au contraire, le courage des martyrs chrétiens suscite de nouvelles conversions.
L’Empire romain devient chrétien
L’Empire romain devient chrétien
Sous Constantin, le christianisme est autorisé
Sous Constantin, le christianisme est autorisé
L’empereur Constantin, dit « le Grand ». Tête colossale en bronze, IVe siècle, Musée du Capitole, Rome. Constantin Ie Grand règne sur l’Empire romain de 306 à 337 ©Jastrow
En 313, par l’édit de Milan, l’empereur Constantin décide d’appliquer une politique de tolérance religieuse.
Il met ainsi fin à la politique de persécutions de ses prédécesseurs et autorise les chrétiens à pratiquer librement leur religion.
Édit :
Dans l’Antiquité romaine, un édit est un règlement d’un empereur (ou d’un magistrat) et qui est valable pendant tout le règne de cet empereur (ou pendant toute la magistrature du magistrat).
« Nous, Constantin et Licinius¹, empereurs romains, réunis à Milan, avons décidé de permettre dorénavant à tous ceux qui ont la détermination d’observer la religion chrétienne, de le faire librement et complètement, sans être inquiétés ni molestés. »
D’après l’édit de Milan, 313.
1 Depuis la fin du IIIe siècle, l’Empire romain est dirigé par deux empereurs, l’un en Occident, l’autre en Orient.
Il fait du dimanche un jour de repos obligatoire et accorde des dons et des terres à l’Église.
L’empereur Constantin se convertit au christianisme à la fin de sa vie. Il devient alors le premier empereur chrétien.
Se convertir :
Se convertir signifie changer de religion.
Après sa mort, il est vénéré comme un saint par les chrétiens.
Sous Théodose, le christianisme devient la religion impériale
Sous Théodose, le christianisme devient la religion impériale
Après Constantin, tous les empereurs romains sont chrétiens. En 392, l’empereur Théodose interdit le polythéisme, les sacrifices et fait fermer les temples païens.
Monnaie à l’effigie de Théodose I, empereur romain de 379 à 395 ©Michail Jungierek
Toutes les populations de l’empire doivent adopter le christianisme, qui devient la religion officielle de l’Empire.
L’Église chrétienne s’organise
L’Église chrétienne s’organise
L’organisation des communautés chrétiennes
L’organisation des communautés chrétiennes
Les communautés chrétiennes sont de plus en nombreuses. Elles sont dirigées par un évêque, qui est assisté par des prêtres.
Certains chrétiens s’éloignent des communautés pour se consacrer à la prière : ce sont des moines.
Les premiers moines apparaissent en Égypte au IIIe siècle. Certains se regroupent dans des monastères, d’autres décident de s’isoler et de vivre seuls, ce sont les ermites.
Les premiers conciles
Les premiers conciles
À partir du IVe siècle, les empereurs convoquent les évêques en conciles pour fixer et unifier les croyances des chrétiens, les pratiques et les fêtes religieuses.
Concile :
Un concile désigne une assemblée d’évêques.
Ainsi, en 325, l’empereur Constantin réunit les évêques en un concile à Nicée, en Asie Mineure. Lors de cette assemblée, une synthèse des croyances chrétiennes est fixée dans un texte appelé credo (qui signifie « je crois », en latin).
« Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur de toutes les choses visibles et invisibles. Nous croyons en un seul seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu […]. Pour nous autres hommes, Jésus-Christ est descendu des cieux et il s’est fait homme ; il a souffert, est mort crucifié sur une croix et est ressuscité le troisième jour ; puis il est remonté aux cieux. Il viendra juger les vivants et les morts. »
Le credo des chrétiens, d’après la synthèse des croyances fixée par le concile de Nicée, en 325.
Après l’autorisation du culte chrétien par Constantin, et encore plus après que le christianisme soit devenu la religion officielle dans l’Empire romain, les lieux de culte se multiplient.
Conclusion :
Puisqu’ils refusent d’adorer les dieux romains et de rendre le culte impérial, les premiers chrétiens sont persécutés. Malgré ces violences, le christianisme continue de se répandre dans l’Empire romain. En 313, il est autorisé par l’édit de Milan et il devient la religion officielle de l’empire romain en 392. L’Église chrétienne commence alors à s’organiser et à se développer.