Les classes grammaticales variables
Rappels sur la classe grammaticale
Rappels sur la classe grammaticale
La classe grammaticale d’un mot, qu'on appelle aussi sa nature, est la catégorie de mots à laquelle il appartient (nom, verbe, préposition, etc.). À quelques exceptions près, un mot ne change pas de classe grammaticale, quelle que soit la phrase dans laquelle il est employé.
Il existe les classes de mots variables et les classes de mots invariables.
Dans les classes de mots variables, on retrouve ainsi les mots qui s’accordent en genre et en nombre en fonction du contexte de la phrase.
Attention à ne pas confondre la classe grammaticale avec la fonction qui, elle, correspond au rôle précis joué par le mot dans la phrase : un nom est un nom, mais il peut occuper la fonction de sujet, de COD, de COI, d’attribut du sujet, etc.
Le nom commun et le nom propre
Le nom commun et le nom propre
Les noms communs désignent des êtres, des objets, des idées ou des sentiments. Ils sont presque toujours précédés d’un déterminant, avec lequel ils forment alors un groupe nominal (GN).
- Le vieillard, assis sous le grand chêne, contemplait les saisons qui dansaient devant lui. $\rightarrow$ « vieillard » est un nom commun désignant un être humain.
- Le miroir, posé sur la coiffeuse ancienne, renvoyait l’image floue d’un passé oublié. Ici, « miroir » est un nom commun désignant un objet concret.
- L'espoir, fragile mais tenace, illuminait encore le cœur du voyageur malgré les tempêtes traversées. $\rightarrow$ « espoir » est un nom commun désignant une idée abstraite.
- La joie éclata en elle comme une lumière vive, dissipant l’ombre de ses inquiétudes. $\rightarrow$ « joie » est un nom commun désignant un sentiment.
Le nom propre ne désigne en principe qu’une seule chose ou qu’un seul être. Il commence par une majuscule et peut être précédé par un déterminant. Il a un genre, mais il est souvent invariable en nombre, sauf quelques exceptions notables comme les noms de peuples (les Égyptiens, les Norvégiens).
- La plume de Victor Hugo a traversé les siècles, portant des mots qui vibrent encore aujourd'hui. $\rightarrow$ « Victor » et « Hugo » sont deux noms propres qui forment un nom propre complet.
- Le Canada possède de vastes forêts. $\rightarrow$ « Canada » est un nom propre qui représente un pays.
- New York est une ville très dynamique. $\rightarrow$ « New York » est un nom propre qui désigne une ville.
Le déterminant
Le déterminant
Le déterminant précède le nom et prend son genre et son nombre. Il faut distinguer :
- les articles définis (le, la, les, l’…) et les articles indéfinis (un, une, des) dont les articles partitifs (du, de la, des) ;
- les déterminants possessifs (mon, ton, son…), démonstratifs (ce, cet, cette…), indéfinis (aucun, quelques, tout…), exclamatifs (quel, combien, que…), interrogatifs (quel, quelle, quels, quelles, combien de), numéraux cardinaux (quatre, trente-six, cent-dix…), numéraux ordinaux (premier, troisième…).
- Chaque murmure du vent semblait porter le secret oublié des anciens rivages.
- « chaque » : déterminant indéfini. Il peut être remplacé par un article.
- Combien de secrets dissimule encore la vaste étendue des mers ?
- « combien de » : déterminant interrogatif
- Quelle douce mélodie résonnait sous les voûtes de la cathédrale !
- « quelle » : déterminant exclamatif
- Deux soleils jumeaux s'éteignaient lentement à l'horizon, laissant place à l'immensité des ténèbres.
- « deux » : déterminant numéral cardinal
- Le premier rayon de l’aube caressa timidement les cimes endormies des montagnes.
- « premier » : déterminant numéral ordinal
On classe les déterminants parmi les catégories variables, même si certains, comme « chaque » ou « combien de », ne changent jamais de forme.
Certains déterminants peuvent relever de plusieurs classes grammaticales. Par exemple, en fonction de son emploi, « combien » peut être :
- un adverbe exclamatif ou interrogatif ;
- un pronom interrogatif ;
- un nom commun.
Le pronom
Le pronom
Le pronom (qui signifie littéralement « mis pour nom ») reprend un nom, un groupe nominal, un adjectif ou une proposition entière.
- Remplacement d’un nom :
- Camille observait le ciel étoilé. Elle rêvait d’y voyager un jour. $\rightarrow$ « elle » remplace « Camille », un nom propre.
- Remplacement d’un groupe nominal :
- Les montagnes aux cimes enneigées dominaient l’horizon. Elles semblaient veiller sur la vallée endormie. $\rightarrow$ « elles » remplace « Les montagnes aux cimes enneigées », un groupe nominal.
- Remplacement d’un nom implicite :
- Certains préfèrent la lumière, d’autres trouvent refuge dans l’ombre. $\rightarrow$ « d’autres » remplace un nom sous-entendu, ici « d’autres personnes ».
- Remplacement d’un adjectif :
- Il était fougueux et rebelle, mais elle l’était davantage encore, indomptable comme les vagues sous la tempête. $\rightarrow$ « l’ » remplace « fougueuse et rebelle », des adjectifs décrivant le sujet féminin.
- Remplacement d’une proposition entière :
- Il a enfin terminé son roman après des années d’efforts, et cela force mon admiration. $\rightarrow$ « Cela » reprend toute l’idée exprimée avant, à savoir qu’il a terminé son roman.
Il faut distinguer : les pronoms personnels (je, tu…, me, se, leur…), possessifs (le mien, la nôtre…), démonstratifs (celui, ceci, celle-là…), indéfinis (chacun, certains, tous…), interrogatifs (qui, que…), relatifs (simples : qui, que, dont… et composés : à laquelle, duquel, à qui…), adverbiaux (en, y).
La forme des pronoms personnels varie selon leur fonction : sujet, COD, COI, réfléchis.
- Elle [sujet] avançait, sentant le vent lui [COI] murmurer des secrets. Son cœur battait trop vite, mais cela [COD] ne l’arrêta pas. Elle se [réfléchi] sentait libre.
L’adjectif qualificatif
L’adjectif qualificatif
L’adjectif qualificatif donne des précisions, des informations supplémentaires au nom ou au pronom qu’il accompagne (il est adjoint à un nom ou à un pronom). Il forme un groupe adjectival lorsqu’il est placé avant un groupe prépositionnel ou lorsqu’il est précédé d’un adverbe.
- Le poète contemplait une nuit silencieuse et infinie. $\rightarrow$ « nuit » est un nom commun complété par les adjectifs « silencieuse et infinie ».
- La lumière douce à en troubler l'âme baignait la pièce d'une sérénité mystérieuse. $\rightarrow$ « douce à en troubler l'âme » est un groupe adjectival composé de l’adjectif qualificatif « douce » et d’un groupe prépositionnel, introduit par la préposition « à » ; ce groupe adjectival qualifie le nom commun « lumière ».
- La brise d'automne portait une fraîcheur intensément vivifiante, éveillant les sens assoupis. $\rightarrow$ « intensément vivifiante » est un groupe adjectival composé de l'adverbe « intensément » et de l’adjectif qualificatif « vivifiante » ; ce groupe adjectival qualifie le nom commun « fraîcheur ».
Le verbe
Le verbe
Le verbe est un mot qui exprime une action ou un état. Il possède un groupe (1er groupe, 2e groupe…), un temps (passé simple, futur…), un mode (indicatif, subjonctif…), une personne (je, tu, elle…) et une voix (active, passive).
- Le vent rugissait violemment, secouant les branches nues des arbres accrochés à la falaise. $\rightarrow$ « rugissait » est un verbe d'action, du 2e groupe, à l’imparfait de l’indicatif, et à la 3e personne du singulier et à la voix active.
- La mer était paisible, comme endormie sous le ciel d'automne. $\rightarrow$ Ici, il s’agit d’un verbe attributif du 3e groupe, conjugué à l’imparfait de l’indicatif à la 3e personne du singulier et à la voix active.
- Si le vent faiblissait un instant, je pourrais enfin allumer ma lanterne et percer l’obscurité. $\rightarrow$ « pourrais » est un verbe du 3e groupe, conjugué au présent du conditionnel, à la 1re personne du singulier et à la voix active. « Faiblissait » est un verbe du 1er groupe, conjugué à l'imparfait de l'indicatif, à la 3e personne du singulier à la voix active. « Allumer » et « percer » sont deux verbes du 1er groupe, à l’infinif.
- Il fallait que nous avancions sans bruit, de peur que l’ennemi ne nous repère dans l’ombre. $\rightarrow$ le verbe « avancions », du 1er groupe, est conjugué au présent du subjonctif, « Il fallait que » + subjonctif), 1re personne du pluriel, voix active. Le verbe « repère », du 1er groupe, est conjugué au présent du subjonctif (« de peur que » + subjonctif), 3e personne du singulier, voix active.