Les États-Unis, gendarmes du monde

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Introduction :

En 1990, après un demi-siècle d’opposition frontale avec l’Union soviétique, les États-Unis se retrouvent finalement seule hyperpuissance mondiale. Le démembrement de l’URSS sonne comme une victoire pour la jeune nation américaine qui, seulement deux siècles après sa formation, est devenue la première puissance mondiale incontestée. Ce pays, fondé sur des valeurs de démocratie et de liberté, veut étendre son modèle au reste du monde en se basant sur les solides fondements faisant sa puissance. Au cours des années 1990, dépourvus de tout rival, les États-Unis s’imposent comme le gendarme du monde selon un principe : diffuser leur modèle aux quatre coins du monde tout en essayant de réguler les équilibres mondiaux selon leurs propres visions idéologiques et leur propre bénéfice géostratégique.

Dans ce cours, nous verrons quels sont les fondements de la hyperpuissance américaine. Puis nous analyserons les moyens mis en place par les États-Unis pour s’accaparer le rôle de gendarme du monde dans le but de réguler les conflits mondiaux et de façonner la planète à leur image. Enfin, nous nous attarderons sur les critiques émises à l’encontre de cette hégémonie américaine et nous étudierons comment cette contestation a pris forme.

Les fondements de l’hyperpuissance américaine

Les États-Unis ont construit leur modèle de puissance pendant deux siècles avant de devenir une des premières puissances mondiales au début du XXe siècle, puis d’être la toute première puissance mondiale en 1990.

La montée en puissance des États-Unis

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Définition

Hyperpuissance :

Une hyperpuissance peut se définir comme étant le fait d’une nation dont le rayonnement économique, militaire, culturel et politique est capable d’influencer en profondeur le fonctionnement du monde et les évolutions géopolitiques qui en découlent.

Durant la majorité de leur histoire, les États-Unis ont eu une approche isolationniste concernant les relations internationales, se tenant à l’écart des enjeux géopolitiques entre les grandes puissances. Or, après avoir consolidé leur territoire national à la fin du XIXe siècle, les États-Unis se sont finalement intéressés à leur voisinage proche : les Caraïbes, l’Amérique latine et la zone du Pacifique. Les interventions des États-Unis au cours des deux guerres mondiales ont fait du pays une des principales puissances mondiales, leur permettant de développer une solide armée et un solide complexe militaro-industriel.

En développant la bombe atomique avant toutes les autres puissances, les États-Unis ont su prendre un vrai rôle d’hégémon du camp occidental pendant la guerre froide, se matérialisant par la présence de soldats américains en Europe de l’Ouest.

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Définition

Hégémon :

Désigne un leader militaire d’importance.

Cette puissance ne s’est pas seulement concrétisée par une présence militaire mais également par l’aide à la reconstruction, le Plan Marshall (1947). Les États-Unis se sont ainsi servi de leur position de grande puissance du bloc de l'Ouest pour diffuser leur culture et leurs pratiques sociétales dans les États européens.

  • Avec le développement d’un solide soft-power attractif, les États-Unis ont donc développé une puissance à la fois culturelle, militaire et économique qui a dominé incontestablement tout l’Occident pendant la deuxième partie du XXe siècle.
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Définition

Soft power :

Actions diplomatiques entreprises par un pays pour asseoir sa réputation, voire sa domination, par des actions autres que militaires ou économiques. Les principaux domaines concernés par une pratique de soft-power sont le sport et la culture.

L’hyperpuissance mondiale

À la fin de la guerre froide, alors que l’URSS entame son déclin, le président américain Ronald Reagan (1981-1989) se montre en position de force au sujet de la confrontation des blocs. Il revendique une position ferme et proactive sur la scène internationale avec son slogan : « America is back ». Cette approche est concrétisée par sa gestion de la crise des euromissiles (1977-1983), conclue par l’installation de missiles américains en Europe de l’Ouest.

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Rappel

Il s’agit de missiles nucléaires, déployés par l’URSS, et qui possèdent une portée suffisante pour atteindre l’Europe. Les États-Unis répliquent en déployant à leur tour des missiles nucléaires dans la partie occidentale de l’Europe, en direction de la Russie.

L’effondrement de l’URSS facilite l’omniprésence des États-Unis sur la scène internationale : désormais seule hyperpuissance mondiale, le pays va se considérer comme le vainqueur de la guerre froide, intouchable et incontestable. Dès lors, les gouvernements successifs de Washington vont favoriser l’unilatéralisme, bloquant le fonctionnement de l’ONU et des institutions internationales lorsque celles ci n’adoptent pas de politiques allant dans le sens de leurs intérêts.

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Définition

Unilatéralisme :

Pratique diplomatique visant à faire valoir ses intérêts propres avant toute forme de consensus international.

En 1990, la guerre du Golfe est la première intervention américaine de l’ère post-guerre froide. Répondant à l’appel à l’aide du Koweït, qui venait d’être envahi par l’Irak de Saddam Hussein, les États-Unis décident, en accord avec le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une intervention armée contre l’Irak. L’opération Tempête du désert, motivée par la défense des intérêts énergétiques américains dans la région, renforce l’idée que les Américains sont les gendarmes du monde.

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Définition

Gendarmes du monde :

Rôle assumé par une puissance qui consiste à régler les problèmes dans le monde par tous les moyens, militaires notamment.

S’estimant chargés de réguler les conflits et de favoriser la paix par tous les moyens, les États-Unis adoptent une politique très active dans les années 1990, et ce notamment au moment des guerres en ex-Yougoslavie. Le pays européen se fragmente au cours des années 1990, donnant lieu à des guerres civiles d’une brutalité rare. L’intervention armée américaine permet d’annihiler l’armée serbe et favorise le rétablissement de la paix dans la région pour la décennie suivante.

Les États-Unis et la régulation du monde

Au cours des années 1990, les États-Unis s’estiment chargés de la régulation du monde, afin d’y établir la paix et la démocratie. Deux moyens s’offrent à eux : la diplomatie et la force.

La diplomatie active

Les États-Unis mobilisent leur capacité de persuasion, notamment grâce à leur large réseau d’ambassades, pour faire avancer la paix dans le monde, s’attaquant notamment aux grands conflits irrésolus. Œuvre surtout des présidents démocrates, l’arme diplomatique permet de montrer au monde la vaste étendue de l’influence américaine, tant incontournable qu’irrésistible.
Bien que l’Organisation des Nations unies doive se charger du rôle de médiateur dans les grands conflits, les États-Unis — fidèles à l’unilatéralisme — se chargent bien souvent de ces missions prestigieuses. Cela leur permet de façonner leur image d’hyperpuissance incontournable et faiseuse de paix.

Ytzhak Rabin - Yasser Arafat - Bill Clinton - accords d’Oslo - SchoolMouv - Histoire - Terminale Ytzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main sous l’égide de Bill Clinton à Washington, à l’issue des accords d’Oslo

En ce qui concerne la question israélo arabe, les États-Unis avaient facilité la réconciliation israélo égyptienne lors des accords de Camp David en 1978, puis des accords d’Oslo (1993), permettant d’avancer dans l’épineuse question israélo-palestinienne. Les États-Unis ont également scellé les guerres de Bosnie avec les accords de Dayton (1995) et les accords d’Ohrid (2001).

  • Les efforts diplomatiques américains, souvent liés à la menace armée, permettent aux États-Unis de façonner un monde selon leurs principes.

Ainsi, lors du démembrement de la Yougoslavie, ils permettent la naissance du Kosovo, selon le principe des nationalités déjà porté par le président Wilson en 1919.

Les États-Unis sont aussi parfois contestés pour leur diplomatie envahissante ou au contraire partiale, comme lors du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994, au cours duquel l’inaction américaine reste un sujet de débat.

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Définition

Principe des nationalités :

Principe selon lequel une nation et un état doivent coïncider juridiquement et factuellement. Selon ce principe, l’exercice du pouvoir ne peut s’exercer, dans un état donné, à une nation étrangère ou qui se considère comme telle.

Les interventions armées du gendarme du monde

En tant qu’hyperpuissance d’un monde unipolaire, les États-Unis n’hésitent pas à intervenir militairement face aux menaces à son hégémonie ou à ses valeurs.

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Définition

Monde unipolaire :

Un monde unipolaire est un monde où une seule puissance domine économiquement et militairement.

L’usage de la force leur permet de revendiquer l’établissement d’une Pax Americana, une ère de paix sous l’égide de la protection américaine, tout en continuant à défendre un monde centré sur les valeurs américaines. Grâce à l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord), les États-Unis détiennent une force militaire sans rival, leur permettant de mettre en œuvre d’importantes opérations comme lors de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

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Définition

Pax Americana :

Terme inspiré de la Pax romana et de la Pax Mongolica, qui soutient que les États-Unis ont établi une ère de paix grâce à leur puissance militaire.

Ainsi, l’interventionnisme américain est motivé en interne par les faucons. Ce terme qualifie les partisans d’une politique belliqueuse qui conçoivent les interventions armées comme unique solution pour établir une situation favorable aux États-Unis. Le plus célèbre d’entre eux est le président George W. Bush qui, en 2003, a cherché à inventer de fausses accusations contre l’Irak afin d’envahir le pays, et ce contre l’avis de l’ONU. Cette intervention américaine, appelée doctrine Bush, remet en cause la gestion du monde décidée par les Alliés en 1945. En invoquant l’idée de guerres préventives, les États-Unis n’hésitent pas à attaquer d’autres pays pour y imposer la démocratie, comme en Irak (2003) ou encore en Libye (2011). Les résultats furent désastreux et favorisèrent l’émergence de guerres civiles.

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Définition

Guerres préventives :

Conflit déclenché avec la croyance qu’un futur conflit est inévitable, bien que non imminent. Le but d’une guerre préventive est d’éviter un basculement de puissance au profit de l’adversaire en l’attaquant avant qu’il ne soit prêt à l’affrontement. Autrement dit, c’est une guerre qui cherche à éliminer une menace, avant même que cette menace n’existe.

Poursuivant tant les intérêts géostratégiques propres des États-Unis que des considérations idéologiques, le président George W. Bush désigne en 2003 un Axe du mal que les États-Unis devaient combattre par la force. Cet axe est constitué de dictatures antilibérales très différentes et sans réels liens, n’ayant comme seul point commun de contester l’ordre mondial américain (Cuba, Iran, Venezuela, Corée du Nord, etc.).

Chars américians - Bagdad - SchoolMouv - Histoire - Terminale Les chars américains paradent dans Bagdad en 2003, après la prise de la ville

Une hégémonie contestée

La domination exercée par les États-Unis est sujette à nombreuses controverses, qui motivent le développement d’un anti-impérialisme virulent envers les USA.

Les critiques du modèle américain

L’hégémonie américaine est fortement critiquée pour son aventurisme guerrier qui déstabilise plus les États que cela ne leur apporte de progrès. Les pays qui ont été l’objet d’interventions armées américaines ont souvent été par la suite plongé dans des cycles de guerre civile sans fin (l’Irak, l’Afghanistan, la Libye). La méconnaissance des pays par l’administration américaine la pousse à s’appuyer sur des oligarchies corrompues ou sans prise sur la population, rendant la gestion des pays difficile, voire hors de contrôle.

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Définition

Oligarchie :

Système politique où le pouvoir appartient à un groupe réduit de personnes.

Dans sa gestion de l’épineux dossier israélo-palestinien, malgré leurs efforts diplomatiques notables, les États-Unis favorisent toujours la position israélienne au détriment des accords internationaux établis sous l’égide de l’ONU. En tant qu’hégémon occidental, les États-Unis méprisent l’ONU et les organisations internationales lorsque celles-ci adoptent des positions contraires aux États-Unis, n’hésitant pas à leur couper le financement pour accentuer les pressions afin qu’elles se ravisent.

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À retenir

En 2003, malgré le veto français au conseil de Sécurité de l’ONU, les États-Unis ont tout de même décidé d’envahir l’Irak pour de fausses raisons.

Colin Powell - 2003 - SchoolMouv - Histoire - Terminale Le Secrétaire à la défense américain, Colin Powell, soutient le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’intérêt d’envahir l’Irak, en avançant des fausses preuves que l’Irak possèderait des armes de destruction massive

En effet, les interventions militaires américaines sont souvent plus motivées par la géopolitique énergétique et la question des approvisionnements pétroliers que par une sincère volonté de diffuser un modèle démocratique dans les pays visés.
La rhétorique idéologique américaine, qui présente les États-Unis comme le pays de la liberté, contraste avec les conditions de détention inhumaine des prisonniers de guerre dans le camp de Guantanamo. L’absence du pays dans les principales conventions internationales pour les droits de l’homme ou concernant les questions climatiques montre le manque de crédibilité de cette rhétorique. À l’intérieur même de l’Occident, les États-Unis sont concurrencés par l’Union européenne, qui essaye d’offrir un modèle de développement alternatif à celui des américains, plus durable et plus humain.

Les différentes formes de l’antiaméricanisme

L’excessif interventionnisme américain favorise l’unification d’un front anti impérialiste, constitué de pays opposés à l’hégémonie américaine pour différentes raisons et suivant des approches idéologiques très différentes :

  • l’Iran (depuis le soutien américain apporté à Israël) ;
  • la Corée du Nord (depuis la guerre de Corée) ;
  • le Venezuela (depuis l’élection du président Hugo Chavez) ;
  • et Cuba (depuis la révolution cubaine).

En Amérique latine, l’anti-américanisme est ancien et directement lié à l’application de la doctrine Monroe depuis le XIXe siècle. Cette doctrine consistait entre autres à faire de l’Amérique latine un espace devant être dominé exclusivement par les États-Unis. Le rejet des États-Unis rejoint dans la deuxième partie du XXe siècle les aspirations communistes, portées par les grandes figures révolutionnaires que sont Fidel Castro et Che Guevara. Depuis la fin des années 1990, cette rhétorique anti-américaine a été reprise par le président vénézuélien Hugo Chavez qui a accusé les États-Unis d’avoir orchestré un coup d’état à son encontre.

Hugo Chavez - anti-impérialisme américain - SchoolMouv - Histoire - Terminale Le président vénézuélien Hugo Chavez a été pendant des années le chef de file de l’anti impérialisme américain ©Embassy of Venezuela, Minsk – CC BY 3.0

La Corée du Nord est un autre antagoniste de l’impérialisme américain. C’est en effet un régime communiste fortement opposé aux États-Unis depuis la guerre froide et la guerre de Corée. Cette rivalité est réciproque et s’amplifie depuis les essais nucléaires nord-coréens de 2006, 2009 et 2013.

Au Moyen-Orient, les positions pro-israéliennes des États-Unis et l’excessif interventionnisme américain ont favorisé l’émergence d’une opposition menée par les islamistes. Cette dernière est incarnée par le régime de la république islamique en Iran ou par les groupes terroristes comme Al-Qaïda ou Daech. Cette nouvelle menace s’est illustrée par les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center de New York : Al-Qaïda, groupe terroriste alors peu connu, choisit cette cible pour des raisons symboliques : elles représentent tout ce que l’islamisme radical reproche aux États-Unis (leur soutien à Israël, leur opulence et provocation vis-à-vis du monde musulman, etc.). Les États-Unis, touchés en leur cœur, partent en guerre contre le terrorisme et adoptent une attitude encore plus agressive en envahissant l’Afghanistan (2001) puis l’Irak (2003), ils pensent alors détruire Al-Qaïda. Cependant, l’armée américaine s’est enlisée dans ces deux conflits, ne parvenant pas à pacifier et stabiliser les situations. Ces invasions ont finalement renforcé les groupes islamistes qui ont su profiter du chaos politique, de la pauvreté et de la violence pour prospérer.

  • L’intransigeance idéologique américaine et ses positions belliqueuses renforcent aussi les régimes qui s’opposent à son hégémonie, comme en Syrie et en Iran. Ceux-ci n’hésitent pas à s’allier entre eux ou à trouver la protection d’autres puissances, comme la Russie. Cette alliance est appelée l’axe Syrie-Iran-Russie.

L’attitude martiale des États-Unis renforce aussi la course au nucléaire du régime nord-coréen. La Corée du Nord ayant vu l’invasion américaine de l’Irak en 2003, se convainc que la possession de la bombe atomique est l’unique garantie pour éviter cette invasion et pour maintenir son régime totalitaire. Cette position est également partagée par l’Iran, qui a lancé son propre programme nucléaire. Dans les théâtres d’opération moyen-orientaux, la méfiance des alliés traditionnels des Américains les pousse à autonomiser leurs politiques extérieures, voire à former des alliances de circonstance contre les intérêts américains.

Conclusion :

Après la guerre froide et l’effondrement de l’URSS, le monde a cherché un nouvel ordre. Les États-Unis d’Amérique se sont rapidement mis dans une position très favorable sur la scène internationale. En tant que seule hyperpuissance mondiale, les États-Unis ont façonné un monde unipolaire, dans lequel ils ont exercé le rôle de gendarme du monde par le biais d’une action diplomatique et militaire intense. Au début du XXIe siècle, petit à petit les interventionnismes excessifs et les incohérences des positions américaines affaiblissent la position des États-Unis, laissant émerger progressivement un monde multipolaire.