Les fonctions grammaticales autour du verbe
La fonction grammaticale d'un mot ou d'un groupe de mots correspond au rôle qu'ils jouent au sein d'une phrase.
Le sujet
Le sujet
Le sujet règle l’accord du verbe. Pour le trouver, il faut poser la question « qui est-ce qui ? » ou « qu’est-ce qui ? » en partant du verbe.
Le sujet peut appartenir aux classes grammaticales suivantes : nom, groupe nominal (GN), pronom, infinitif ou proposition subordonnée.
- Rêver est le plus doux des refuges.
- L'infinitif « rêver » a pour fonction sujet du verbe « est ». Qu’est-ce qui « est le plus doux des refuges » ? C’est « rêver ».
- Que les étoiles puissent un jour s'éteindre effrayait les anciens navigateurs.
- La proposition subordonnée « Que les étoiles puissent un jour s’éteindre » a pour fonction sujet du verbe « effrayait ». Elle peut être remplacée par un autre sujet, par exemple le pronom « cela ».
Le complément d’objet direct (COD)
Le complément d’objet direct (COD)
Le complément d’objet direct (COD) complète le verbe sans l’intermédiaire d’une préposition. Pour le trouver, il faut poser la question « qui ? » ou « quoi ? » en partant du verbe et de son sujet. Il peut appartenir aux classes grammaticales suivantes :
- Nom ou groupe nominal (GN)
- L'écrivain acheva son chef-d'œuvre au milieu de la nuit.
- « Son chef-d'œuvre » est un GN qui a pour fonction COD. « L’écrivain acheva » quoi ? « Son chef d’œuvre ».
- Pronom
- La lumière était douce, il l'aimait profondément.
- « L’ » est un pronom qui a pour fonction COD. « Il aimait » quoi ? « l’ », qui reprend le GN « la lumière ».
- Infinitif ou groupe infinitif
- Il préférait contempler les étoiles plutôt que dormir.
- « Contempler les étoiles » est un groupe infinitif qui a pour fonction COD. « Il préférait » quoi ? « contempler les étoiles ».
- Proposition subordonnée conjonctive complétive (PSCC)
- Il espérait que la tempête s'apaiserait avant l’aube.
- « Que la tempête s'apaiserait avant l'aube » est une PSCC qui a pour fonction COD. « Il espérait » quoi ? « que la tempête s'apaiserait avant l'aube ».
- Proposition subordonnée interrogative indirecte (PSII)
- Elle se demandait si le vent cesserait avant la nuit.
- « Si le vent cesserait avant la nuit » est une PSII qui a pour fonction COD. « Elle se demandait » quoi ? « si le vent cesserait avant la nuit ».
Le complément d’objet indirect (COI)
Le complément d’objet indirect (COI)
Le complément d’objet indirect (COI) complète le verbe grâce à l’intermédiaire d’une préposition, qui lui donne tout son sens. Pour le trouver, il faut poser la question « à/de qui ? » « à/de quoi ? » en partant du verbe et de son sujet.
Il peut appartenir aux classes grammaticales suivantes : groupe nominal prépositionnel (GNP), groupe pronominal prépositionnel (préposition + pronom), groupe infinitif prépositionnel, proposition subordonnée conjonctive complétive (PSCC), proposition subordonnée interrogative indirecte (PSII).
- Le poète rêvait d'un amour éternel.
- « D’un amour éternel » est un GNP qui a pour fonction COI. « Le poète rêvait » de quoi ? « d'un amour éternel ».
- Elle pensait souvent à lui, surtout lorsque la nuit tombait.
- « À lui » est un groupe pronominal prépositionnel qui a pour fonction COI. « Elle pensait souvent » à qui ? « à lui ».
- Il s'attendait à ce que le silence dure éternellement.
- « À ce que le silence dure éternellement » est une PSCC qui a pour fonction COI. « Il s’attendait » à quoi ? « à ce que le silence dure éternellement ».
- Il réfléchissait à pourquoi les étoiles semblaient si lointaines cette nuit-là.
- « À pourquoi les étoiles semblaient si lointaines cette nuit-là » est une PSII qui a pour fonction COI. « Il réfléchissait » à quoi ? « à pourquoi les étoiles semblaient si lointaines cette nuit-là ».
Le complément d’objet second (COS)
Le complément d’objet second (COS)
Le complément d’objet second (COS) est un COI qui vient compléter un verbe qui a déjà un complément (COD ou COI). C’est pour cela qu’il est appelé « second ». Le COS complète certains verbes transitifs qui nécessitent deux compléments pour exprimer une idée complète. Il est souvent introduit par une préposition, comme à ou de et est généralement utilisé avec des verbes indiquant une transmission, une attribution ou un transfert, comme donner, offrir, dire, envoyer, etc.
Il peut appartenir aux classes grammaticales suivantes : groupe nominal prépositionnel (GNP), pronom ou pronom prépositionnel (préposition + pronom), groupe infinitif prépositionnel (préposition + infinitif + possible groupe), proposition subordonnée.
- Le vieux poète dédia son dernier recueil à l'ombre de ses souvenirs.
- « À l'ombre de ses souvenirs » est un GNP introduit par à, occupant la fonction de COS car il complète le verbe « dédia ». Il dédia quoi ? « son dernier recueil ». À qui ? « à l’ombre de ses souvenirs ».
- Elle lui confia ses rêves de liberté et de voyages.
- « Lui » est un pronom personnel COI qui vient soutenir le COD « ses rêves de liberté et de voyages » (elle confia « à qui », elle confia « quoi » ?). « Lui » est donc COS.
- Il révéla son secret à qui voulait bien écouter sa vérité enfouie.
- « À qui voulait bien écouter sa vérité enfouie » est une PSR, fonctionnant comme COS car elle complète le verbe « révéla » (« Il révéla » quoi ? « son secret », à qui ? « à qui voulait bien écouter sa vérité enfouie »).
- Elle consacra ses journées à contempler les vagues mouvantes de l'horizon.
- « À contempler les vagues mouvantes de l'horizon » est un groupe infinitif prépositionnel occupant la fonction de COS car il complète le verbe « consacra » (« Elle consacra » quoi ? « ses journées », à quoi ? « à contempler les vagues mouvantes de l'horizon »).
L’attribut du sujet
L’attribut du sujet
L’attribut du sujet exprime une qualité du sujet par l’intermédiaire d’un verbe attributif aussi appelé verbe d’état (être, sembler, paraître, avoir l’air…). Il peut appartenir aux classes grammaticales suivantes : adjectif, nom, groupe nominal (GN), pronom, infinitif ou groupe infinitif, proposition subordonnée conjonctive complétive (PSCC).
- Après la tempête, la mer avait l’air paisible.
- « Paisible » est un adjectif qui a pour fonction attribut du sujet « la mer ». Le verbe attributif/d’état qui les sépare est « avait l’air ».
- Cet horizon était une promesse de liberté.
- « Une promesse de liberté » est un GN qui a pour fonction attribut du sujet « cet horizon ». Le verbe attributif/d’état qui les sépare est « était ».
- Il avait su défier le destin, c'était lui, le héros des légendes anciennes.
- « Lui » est un pronom qui a pour fonction attribut du sujet « c’ » (qui reprend « celui qui avait su défier le destin »). Le verbe attributif/d’état qui les sépare est « était ».
- Son seul rêve est de contempler l'immensité des océans.
- « De contempler l'immensité des océans » est un groupe infinitif qui a pour fonction attribut du sujet « son seul rêve ». Le verbe attributif/d’état qui les sépare est « est ».
- Le problème est que personne ne croyait plus en ses rêves.
- « Que personne ne croyait plus en ses rêves » est une PSCC qui a pour fonction attribut du sujet « le problème ». Le verbe attributif/d’état qui les sépare est « est ».
L’attribut du COD
L’attribut du COD
L’attribut du COD exprime une qualité du COD. Il se place souvent à côté de ce dernier. Il peut appartenir aux classes grammaticales suivantes : adjectif, nom, groupe nominal (GN).
- La douleur rendait ses nuits interminables.
- « Interminables » est un adjectif qui a pour fonction attribut du COD « ses nuits ».
- Ils désignèrent le jeune chanteur gagnant du concours.
- « Gagnant » est un nom qui a pour fonction attribut du COD « le jeune chanteur ».
- L'assemblée proclama le poète grand maître des mots.
- « Grand maître des mots » est un GN qui a pour fonction attribut du COD « le poète ».
Le complément d’agent
Le complément d’agent
Le complément d’agent complète un verbe à la forme passive. Il se repère par la présence de prépositions, le plus souvent « par » et « de ». Il peut appartenir aux classes grammaticales suivantes : groupe nominal prépositionnel (GNP), groupe pronominal prépositionnel (préposition + pronom).
- Ce chef-d’œuvre fut étudié par des générations de lecteurs émerveillés.
- Le GNP « par des générations de lecteurs émerveillés » occupe la fonction de complément d'agent, précisant qui accomplit l’action exprimée au passif par le verbe « fut admiré ».
- Réconforté par elle, son cœur retrouva une douce chaleur.
- Le groupe pronominal prépositionnel « par elle » occupe la fonction de complément d'agent, précisant qui accomplit l'action exprimée par « réconforté », le participe passé passif.