Lire et comprendre la presse et les médias
Introduction :
L’information dans la société passe par les médias et la presse. Depuis le XIXe siècle, le domaine de l’actualité est devenu un marché florissant. Les médias se sont multipliés de manière exponentielle. Le lecteur doit alors faire le tri parmi toutes les informations qui lui sont proposées. Il doit également faire attention à la manière dont le sujet est traité. Face à l’émergence des médias numériques et des chaînes d’actualités en continu, il est alors logique de se demander si le média est digne de confiance mais aussi quel type de média est le plus à même de nous correspondre.
Nous allons nous intéresser à différents types de médias afin d’en acquérir une meilleure connaissance. Nous nous intéresserons tout d’abord aux différents genres médiatiques, puis nous verrons ce qu’est la « une » d’un journal, et nous la comparerons à l’ouverture d’un journal télévisé. Enfin, nous étudierons les différences dans le traitement de l’information à travers deux « unes » de magazines. Mais pour commencer, intéressons-nous aux différents supports de l’information.
Les supports de l’information
Les supports de l’information
De nos jours, il existe une multitude de supports à l’information. La presse est le plus ancien des médias. Elle date du XVIe siècle, mais c’est au XIXe siècle qu’elle a connu un véritable essor grâce à l’industrialisation et aux mesures politiques favorisant la liberté de la presse. Depuis le XXe siècle, d’autres médias ont vu le jour.
Les trois grandes familles de médias, outre la presse, sont la radio, la télévision et internet.
Dans la presse, on distingue les journaux et les magazines. Les magazines sont imprimés en couleurs, avec des illustrations et un papier de meilleure qualité. On fait ensuite la distinction selon leur rythme de parution, entre les quotidiens, les hebdomadaires, les mensuels ou les bimensuels.
- On parle de presse périodique pour les magazines qui sont tirés en hebdomadaire, en mensuel, en bimensuel, ou en trimestriel.
Quotidien :
Les quotidiens paraissent chaque jour, on peut citer par exemple Le Monde, Le Figaro ou encore Libération.
Hebdomadaire :
Les hebdomadaires paraissent chaque semaine, par exemple Le Canard enchaîné paraît chaque mercredi.
Mensuel :
Un mensuel paraît chaque mois.
Bimensuel :
Un bimensuel paraît deux fois par mois.
Trimestriel :
Un trimestriel paraît tous les trois mois.
Le nombre de numéros imprimés s’appelle le tirage, il est plus important au niveau national qu’au niveau régional ou départemental. Les magazines peuvent en outre être spécialisés ou généralistes.
Presse spécialisée :
Elle traite de sujets spécifiques comme les sciences avec le magazine Sciences et Vie par exemple, ou bien se classe en fonction de l’âge du lecteur, comme Le journal de Mickey pour les plus jeunes.
Presse généraliste :
Elle regroupe la plupart des magazines d’information.
La radio constitue également un média d’information, car de nombreuses stations proposent des émissions et des « points sur l’information ». Certaines radios sont même spécialisées dans l’information comme France Info notamment.
La télévision constitue l’apport majeur en information de la population française. Les documentaires ou magazines d’information se succèdent sur diverses chaînes mais la source principale d’information des français reste le journal télévisé de 13 h ou 20 h sur les chaînes TF1 et France 2. Il est toutefois concurrencé par les chaînes d’information en continu qui apparaissent depuis quelques années, on pense notamment à France info, LCI, BFM TV ou encore ITélé.
Enfin, la dernière source d’information est internet. On y trouve des e-magazines ou des e-journaux. La plupart des grands de la presse écrite se sont lancés également dans une version numérique de leurs parutions. Certains sont uniquement présents sur la toile, comme par exemple Mediapart.
À la une
À la une
La « une » est l’accueil du journal. Elle affirme son identité et a une maquette qui lui est propre. Cette première page est aussi une vitrine qui donne envie de connaître le contenu des pages intérieures. Les éléments mis en avant par la rédaction sont un choix mûrement réfléchi.
Une une témoigne autant des événements qui ont eu lieu à un moment donné mais aussi de comment la société se représentait ces faits.
Voici un schéma de construction de une.
Schéma d’une une
La une doit être toujours la même dans les grandes lignes.
Elle doit permettre au lecteur de reconnaître facilement le journal.
- Elle fidélise ainsi son lectorat.
La une d’un journal est organisée selon le chemin que les yeux font en parcourant la page. Les titres, les articles et les couleurs sont placés suivant ce parcours en « Z ».
La une de l’hebdomadaire La Clarté
La une de l’hebdomadaire La Clarté
Voici la une de l’hebdomadaire La Clarté, un quotidien publié au début du XXe siècle.
La une de La Clarté du 19 décembre 1918, source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France
Tous les éléments essentiels y figurent : le prix, la date, le titre, la caractérisation du journal. On trouve également les articles importants et des accroches pour les sujets traités à l’intérieur du numéro.
Accroche :
Dessin, slogan, début de textes destinés à retenir l’attention du lecteur.
On peut repérer quelques-uns des éléments de cette une en les nommant grâce au schéma précédent. La manchette est par exemple l’endroit où l’on trouve le titre « La Clarté ». On y retrouve également le bandeau.
Bandeau :
Il se trouve tout en haut de la une et indique les articles accrocheurs à découvrir à l’intérieur du journal.
On remarque également sur cette une des articles.
Ainsi « Avant la conférence de paix » ou « Un hommage allemand » sont des articles.
Le journal télévisé
Le journal télévisé
Dans un journal télévisé, le journaliste présente les actualités au public. Le journal est préparé au préalable par une équipe de rédaction qui, comme dans la presse, a un chef de rédaction. Le journaliste présente le contenu du journal télévisé en lisant un prompteur.
Prompteur :
Appareil qui fait défiler sur ou près de la caméra le texte que doit lire la personne qui apparaît à l’écran (acteur, journaliste).
La difficulté de la chaîne est de trouver un équilibre entre la qualité de son journal mais aussi la nécessité de faire de l’audience.
- Ainsi la présentation des informations a son importance. Elle est mise en scène.
C’est à l’ouverture du journal que l’on peut observer cette mise en scène de manière évidente. L’image du plateau télé apparaît avec une musique de générique puis le logo du « 20 heures » ou du « 13 heures » s’affiche en grands caractères sur l’écran. La musique se met alors en sourdine et le présentateur annonce les titres du journal. Il s’agit d’une sorte de sommaire des sujets qui seront développés dans l’édition. Le journaliste annonce le contenu de ces sujets et pendant ce temps, à l’écran, le spectateur voit un aperçu vidéo du sujet avec un titre qui lui est associé. Une fois tout le contenu du journal évoqué brièvement, le présentateur peut alors développer chaque titre. Les thèmes du journal sont classés, comme dans la presse, en fonction de l’importance que leur accorde la rédaction du journal. On observe alors des différences entre les journaux de chaînes concurrentes. Il s’agit de divergences de points de vue, de subjectivités qui diffèrent.
On peut observer à ce propos deux unes de magazines qui traitent d’un même sujet, et ainsi comparer les points de vue adoptés sur ces deux couvertures.
Différences de points de vue et traitement de l’information
Différences de points de vue et traitement de l’information
Voici la couverture de deux magazines qui ont pour thème la crise migratoire en Méditerranée.
Une de magazine, ©Alfredo D’Amato / UNHCR
Une de magazine, ©Massimo Sestini / The Italian Coastguard
Elles représentent toutes deux des embarcations de fortune pleines de migrants en mer. Le contexte d’actualité est la guerre en Syrie, où des populations entières se voient dépossédées de leurs maisons et de leur vie, les obligeant à fuir leur pays.
L’Europe est pour eux l’alternative à la guerre et à la mort. Ils embarquent alors à bord de bateaux, les conduisant, le plus souvent de manière illégale, vers les rivages européens.
La couverture du premier magazine se fait sobre, le titre du magazine est en blanc sur la photo de couverture, mettant au centre de l’image un bateau chargé de réfugiés. Sous l’embarcation le magazine titre : « SOS ». Dans ces deux mots tient une formule choc.
Le bateau semble perdu au milieu de l’immensité de la mer. Il est cadré dans un plan d’ensemble, au centre certes de la photo, mais au lointain. Tant et si bien qu’on ne perçoit même pas le mouvement du bateau. On peut alors se demander s’il avance ou s’il est en détresse.
Un court texte d’accroche accompagne la couverture et fait le triste constat des milliers de migrants qui perdent la vie en tentant de traverser la Méditerranée.
Le premier magazine dénonce la misère des migrants et le fait qu’ils semblent abandonnés de tous.
Le point de vue du deuxième magazine est différent. Il annonce le chiffre impressionnant de « un million de réfugiés » qui rejoignent l’Europe chaque année. Le chiffre annoncé par le premier magazine est beaucoup moins choquant, et pourtant il s’agit du nombre de réfugiés noyés en mer.
Alors que le premier magazine se mettait à la place des migrants, ce deuxième magazine prend clairement le point de vue du Français voyant arriver un flot de réfugiés. Le plan sur la photographie de couverture est plus resserré sur le bateau, montrant les réfugiés arrivant droit vers l’objectif, et donc droit sur le lecteur.
L’angle est ainsi plus menaçant. On peut même percevoir l’écume des vagues et leur mouvement, ce qui donne l’impression d’un bateau fonçant tout droit sur le lecteur. Le titre, « L’invasion », donne le ton et indique clairement la prise de parti du magazine.
Conclusion :
De nos jours il est donc parfois difficile de trier les informations qu’on livre aux lecteurs, spectateurs et auditeurs que nous sommes. L’avantage évident de la profusion de sources médiatiques est de pouvoir trouver le média qui correspondra le mieux à nos opinions politiques mais aussi à nos habitudes. Mais c’est également un moyen sûr de recouper une information pour en évaluer la véracité. Car le secret d’un citoyen bien informé est d’être actif et critique.