Modes d'action des molécules de synthèse permettant de maîtriser la procréation
Introduction :
La connaissance précise des systèmes reproducteurs de la femme et de l’homme ainsi que de la reproduction a permis de mettre en place des méthodes contraceptives, qui seront vues dans la première partie de ce cours. La contraception, qui peut être hormonale ou non, permet aux couples de choisir à quel moment ils veulent avoir un enfant.
Aujourd’hui en France, 1 couple sur 7 consulte afin de se faire aider pour avoir un enfant. Les causes d’infertilité sont nombreuses. Plusieurs techniques de procréation médicalement assistée sont proposées à ces couples. Ces techniques seront vues dans la suite de ce cours.
Les méthodes contraceptives
Les méthodes contraceptives
La pilule est une contraception hormonale, c’est-à-dire qu’elle est composée le plus souvent de deux hormones, l’œstrogène et la progestérone de synthèse. Dans ce cas il s’agit d’une pilule combinée. Il existe aussi la pilule progestative qui contient une seule hormone proche de la progestérone. Cette pilule est moins efficace et doit être prise tous les jours sans arrêt de 7 jours. Elle est donnée généralement aux femmes pour lesquelles la prise d’œstrogène est contre-indiquée.
La pilule est délivrée en pharmacie sous ordonnance. Elle est gratuite pour les mineures qui se rendent dans un planning familial.
La pilule agit à différents niveaux :
- Elle empêche l’ovulation au niveau des ovaires ;
- Elle inhibe le développement de l’endomètre ;
- Et elle provoque un épaississement de la glaire cervicale.
Fonctionnement de la pilule contraceptive
La glaire cervicale est une sécrétion de mucus au niveau du col de l’utérus. Elle subit des modifications au cours du cycle. Lors de l’ovulation, elle se relâche pour laisser passer les spermatozoïdes dans la cavité utérine. Son épaississement avec la prise de la pilule permet une barrière physique au passage des spermatozoïdes.
Les graphiques ci-dessous permettent de s’intéresser à l’action hormonale de la pilule. Sur le premier graphique est représentée la concentration en progestérone et en œstrogène dans le sang au cours de deux cycles. Le premier cycle se déroule sans prise de pilule tandis que pendant le second, la personne est sous pilule. Sur le deuxième graphique, on regarde la concentration en LH et en FSH, toujours au cours de ces deux cycles : un sans pilule et un avec pilule.
On peut voir que pendant le cycle sans pilule, on enregistre une hausse de la concentration en œstrogène puis en progestérone vers le 14e jour du cycle. De la même manière, on observe un fort pic de LH accompagné d’un petit pic de FSH.
Avec la prise de pilule, la concentration en œstrogène, LH et FSH reste basse et stable tandis que la concentration en progestérone est nulle.
Action hormonale de la pilule
Chez la femme, l’augmentation d’œstrogène et de progestérone dans le sang entraîne un rétrocontrôle négatif.
Rétrocontrôle négatif
Cela veut dire que cette concentration élevée entraîne :
- une diminution de la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus ;
- qui entraîne en cascade une réduction de la sécrétion de LH et de FSH par l’hypophyse ;
- et donc une diminution de la sécrétion d’œstrogène et de progestérone par les ovaires.
Les hormones de synthèse contenues dans la pilule agissent sur l’hypothalamus et constituent un leurre : l’hypothalamus reçoit pour information qu’il y a trop d’hormones dans le sang et qu’il faut donc arrêter la production.
Or, c’est le pic de concentration de LH dans le sang qui déclenche l’ovulation.
C’est comme cela que la pilule empêche l’ovulation.
La pilule progestative agit uniquement de manière physique en épaississant l’entrée du col de l’utérus pour former une barrière physique aux spermatozoïdes.
D’autres moyens de contraception hormonale existent :
- L’anneau vaginal est composé d’œstrogène et de progestérone de synthèse. Il est placé par la femme dans le vagin pendant 3 semaines et retiré 7 jours. Les hormones sont libérées de manière continue.
- Le patch contraceptif est collé sur la peau et contient les mêmes hormones que la pilule combinée. Les hormones passent directement dans le sang par la peau. Il doit être changé toutes les semaines pendant 3 semaines. La 4e semaine correspond aux menstruations, aucun patch n’est collé cette semaine là.
- L’implant cutané contient les mêmes hormones que la pilule progestative. Il est implanté sous la peau du bras pour une durée maximum de 3 ans.
- Le dispositif intra-utérin appelé également stérilet hormonal est un petit objet en forme de T placé par le médecin dans l’utérus. Il délivre de la progestérone. En plus de l’effet hormonal, il y a un effet physique car il modifie la paroi interne de l’utérus et empêche la nidation.
D’autres moyens de contraception n’utilisent pas de dispositif hormonal. C’est le cas du préservatif et du dispositif intra utérin au cuivre. Le dispositif intra utérin au cuivre est, comme son homologue hormonal, un petit objet en forme de T placé dans l’utérus. Cependant, celui-ci est recouvert d’un fil de cuivre qui est spermicide, c’est-à-dire qu’il tue les spermatozoïdes.
La contraception d’urgence
La contraception d’urgence
En cas de rapport sexuel sans contraception, ou si la contraception utilisée ne fonctionne pas, il est possible de prendre une contraception d’urgence dans les 72 heures suivant le rapport sexuel. Cette contraception d’urgence est la pilule du lendemain, qui est gratuite pour les mineures et délivrée sans ordonnance dans les pharmacies, le planning familial ou les infirmeries scolaires.
Cette pilule contient un progestatif, qui est une hormone qui a le même effet que la progestérone.
La pilule du lendemain a différents modes d’actions. Elle peut :
- bloquer l’ovulation si elle n’a pas encore eu lieu ;
- empêcher la fécondation ;
- empêcher la nidation.
Bien entendu, cette pilule ne peut se substituer à une contraception classique et a une efficacité de 85 %.
Aider un couple stérile à avoir un enfant
Aider un couple stérile à avoir un enfant
Si la maîtrise de la procréation comprend les différents moyens de contraception, elle permet aussi d’aider les couples stériles à avoir un enfant.
Les principales causes d’infertilité chez la femme sont :
- des troubles ovulatoires ;
- l’obstruction des trompes ;
- l’anomalie de la paroi de l’utérus avec une glaire cervicale non adaptée au passage des spermatozoïdes.
Chez l’homme, les principales causes d’infertilité sont :
- des spermatozoïdes peu mobiles ;
- des spermatozoïdes anormaux ;
- une faible concentration de spermatozoïdes dans le sperme ;
- une obstruction des canaux déférents, ce qui empêche la sortie des spermatozoïdes.
En France, 10 % des couples ont des difficultés à avoir un enfant. Il existe différentes méthodes de procréation médicalement assistée (appelées couramment PMA) relatives aux problèmes rencontrés par le couple.
Infertilité :
On parle d’infertilité lors d’une absence de grossesse après deux années de rapports sexuels réguliers non protégés.
Voici une liste des différentes PMA :
- La stimulation ovarienne a lieu lors de troubles de l’ovulation. Elle permet de déclencher artificiellement une ovulation. Pour ce faire, il faut inhiber l’action de l’hypophyse en injectant quotidiennement une molécule bloquant l’action de la GnRH. Ceci est couplé à l’injection d’une hormone proche de la FSH afin de stimuler les ovaires, et d’une hormone proche de la LH pour provoquer l’ovulation lorsque les follicules sont mûrs.
- L’insémination intra-utérine consiste en l’introduction de spermatozoïdes sélectionnés dans la cavité utérine après stimulation des ovaires. Cette technique est employée lors de problèmes liés à la glaire cervicale ou à la qualité du sperme. L’insémination intra-utérine peut être réalisée avec le sperme du conjoint ou le sperme d’un donneur. Elle a été très développée depuis la mise en place des techniques de congélation du sperme à l’azote liquide.
- La FIVETE pour Fécondation In Vitro et Transfert d’Embryon est envisagée en cas d’anomalie des trompes. La première étape est une stimulation ovarienne. S’en suit une fécondation in vitro, c’est-à-dire qu’un ovocyte est isolé suite à une ponction des follicules ovariens et mis en contact avec des spermatozoïdes dans un milieu adapté. Après fécondation, l’embryon est transféré dans la cavité utérine.
- Dans le cas d’une anomalie sévère du sperme, les couples peuvent avoir recours à une injection de spermatozoïdes intra-cytoplasmique : le spermatozoïde est injecté dans le cytoplasme de l’ovocyte à l’aide d’une pipette.
Conclusion :
Il existe différents moyens contraceptifs qui sont presque tous destinés à la femme. Cela permet à chacune de trouver le moyen qui lui convient le mieux. Des études sont réalisées depuis une trentaine d’années afin de trouver un contraceptif masculin hormonal.
Il ne faut pas oublier que les divers moyens de contraception, à l’exception du préservatif ne protègent pas des maladies sexuellement transmissibles.
Les couples concernés par l’infertilité disposent de différents moyens pour envisager une procréation médicalement assistée encadrée par une loi bioéthique révisée en 2011.