Probabilités : vocabulaire et outils
Introduction :
Nous allons traiter des probabilités. Les probabilités consistent à mathématiser le hasard ou chiffrer la chance. Pour cela nous aurons besoin d’aborder le vocabulaire spécifique à la notation des probabilités, puis les ensembles dans les probabilités, et enfin le calcul des probabilités à l’aide d’outils spéciaux.
Vocabulaire
Vocabulaire
Rappels
Rappels
Faisons d’abord le point sur le vocabulaire nécessaire :
Expérience aléatoire :
Une expérience aléatoire, ou épreuve aléatoire, est une expérience faisant apparaître au hasard des résultats.
Issues d’une expérience aléatoire :
Les issues sont les résultats possibles d’une expérience aléatoire.
Univers d’une expérience aléatoire :
L’univers associé à une expérience aléatoire est l’ensemble de toutes les éventualités qu’implique le résultat de cette expérience. L’univers est noté par la majuscule grecque $\Omega$ (ce qui se lit oméga).
Événement d’une expérience aléatoire :
Un événement est une partie de l’univers composée d’un ou plusieurs éléments de cet univers. On utilise une lettre majuscule pour le désigner.
Événement élémentaire d’une expérience aléatoire :
Un événement élémentaire est un événement composé d’un seul élément de l’univers.
Événement impossible d’une expérience aléatoire :
Un événement impossible est un événement qui n’a aucun élément.
Événement contraire :
L’événement contraire de l’événement $A$ (noté $\bar A$) est l’ensemble de toutes les issues qui n’appartiennent pas à $A$.
On lance un dé à six faces et on note le numéro inscrit sur la face supérieure.
On connaît les six résultats possibles : « 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ou 6 » :
- l’expérience aléatoire consiste à lancer un dé à 6 faces,
- les issues sont ${1};{2};{3};{4};{5}\text{ ou }{6}$,
- l’univers est ${1;2;3;4;5;6}$.
Soit $A$ l’événement : « obtenir un nombre pair ».
Les issues de cet événement sont ${2}\ ;{4}\text{ ou }{6}.$
Soit $B$ un événement élémentaire : « obtenir la face $2$ ».
Cet événement n’a qu’une seule issue possible : ${2}$.
L’événement $C$ : « obtenir un $7$ » est un événement impossible.
L’événement $\bar A$ est : « obtenir un nombre impair » ou « ne pas obtenir un nombre pair ».
Probabilités
Probabilités
Probabilité d’un évènement :
La probabilité d’un événement est la fréquence théorique à laquelle cet événement se réalise, on peut donc dire qu’en général :
$p(A)=\dfrac{\text{nombre d'issues favorables pour }A}{\text{nombre d'issues possibles} }$
En reprenant l’énoncé de l’exemple précedent, on a :
- Probabilité d’obtenir un chiffre pair : $p(A)=\dfrac{3}{6}=\dfrac{1}{2}$
- Probabilité d’obtenir l’univers : $p(\Omega)=1$
- Probabilité de l’événement impossible : $p(C)=0$
- Probabilité de l’événement contraire de $A$ : $p(\bar A)=1-p(A)=1-\dfrac{1}{2}=\dfrac{1}{2}$
Probabilités ensemblistes
Probabilités ensemblistes
Les événements d’un univers peuvent se représenter à l’aide d’ensembles.
Soient $A$ et $B$ deux événements de l’univers $\Omega$, on a :
Réunion
Réunion
Réunion d'événements :
L’événement $A\cup B$ est la réunion des événements $A$ et $B$.
Les issues favorables de $A\cup B$ sont les issues favorables à $A$ ou bien celles favorables à $B$, en faisant attention à ne comptabiliser qu’une seule fois les issues favorables à la fois à $A$ et à $B$.
- La partie rayée de cette représentation permet de visualiser $A\cup B$.
$A\cup B$ se lit « $A$ union $B$ ».
Intersection
Intersection
Intersection d'événements :
L’événement $A \cap B$ est l’intersection des événements $A$ et $B$.
Les issues favorables de $A \cap B$ sont les issues à la fois favorables à $A$ et à la fois favorables à $B$.
- La partie rayée de cette représentation suivante permet de visualiser $A \cap B$
$A \cap B$ se lit « $A$ inter $B$ ».
Probabilités
Probabilités
Pour calculer la probabilité des évènements$A \cup B$ et $A \cap B$, on utilise la propriété suivante.
$\begin{aligned} p(A\cup B)=p(A)+p(B)-p(A \cap B) \\ p(A\cap B)=p(A)+p(B)-p(A \cup B) \end{aligned}$
Il se peut que les événements $A$ et $B$ soient incompatibles. Cela signifie que $A \cap B$ n’existe pas.
Donc que $p(A \cap B)=0$.
Dans ce cas, on peut écrire cette relation :
$p(A \cup B)=p(A)+p(B)$
On tire au hasard une carte dans un jeu de $32$ cartes. Soit $R$ l’événement « obtenir un roi », $T$ l’événement « obtenir un ♣ » et $D$ l’événement « obtenir un 10 ».
- L’événement $R$ a $4$ issues : le roi de ♥, le roi de ♠, le roi de ♦ et le roi de ♣.
- Donc $p(R)=\dfrac{4}{32}=\dfrac{1}{8}$
- L’événement $T$ a $8$ issues : le nombre de cartes de ♣.
- Donc $p(T)=\dfrac{8}{32}=\dfrac{1}{4}$
- L’événement $D$ a $4$ issues : le $10$ de ♥, le $10$ de ♦, le $10$ de ♣ et le $10$ de ♠.
- Donc $p(D)=\dfrac{4}{32}=\dfrac{1}{8}$
- L’événement $R \cap T$ a $1$ seule issue possible : le roi de ♣.
- Donc $p(R \cap T)=\dfrac{1}{32}$
- L’événement $R \cup T$ a pour probabilité :
$\begin{aligned}\begin {aligned} p(R \cup T)&=p(R)+p(T)-p(R\cap T)\\ &=\dfrac{1}{8}+\dfrac{1}{4}-\dfrac{1}{32}\\ p(R \cup T)&=\dfrac{11}{32} \end{aligned}\end{aligned}$
- Les événements $R$ et $D$ sont incompatibles car il n’existe pas de carte qui soit à la fois un roi et un $10$.
- L’événement $R\cap D$ est un événement impossible.
- Donc $p(R\cap D)=0$ et $p(R \cup D)=p(R)+p(D)-p(R\cap D)=\dfrac{1}{8}+\dfrac{1}{8}+0=\dfrac{1}{4}$
Outils de probabilités
Outils de probabilités
Tableau
Tableau
Pour calculer la probabilité d’un événement, il faut déterminer le nombre d’événements élémentaires de l’expérience aléatoire et le nombre d’événements élémentaires constituant l’événement.
Le tableau à double entrée peut être un outil pratique à ce dénombrement.
On considère un établissement scolaire dont la situation des élèves est donnée dans le tableau suivant :
Internes | Demi-pensionnaires | Externes | Total | |
Filles | 120 | 240 | 440 | 800 |
Garçons | 200 | 240 | 760 | 1200 |
Total | 320 | 480 | 1200 | 2000 |
Dans ce tableau :
- Les événements sont en bleu (première ligne et première colonne).
- Les événements qui sont incompatibles sont dans la même ligne ou dans la même colonne.
- On ne peut pas être une fille et un garçon à la fois, ni externe et interne à la fois.
- Dans les cases, il y a le nombre d’issues favorables à la ligne et la colonne qui correspond.
- Par exemple, il y a $120$ élèves qui sont des filles et internes. Ce sont les intersections d’événement.
- La case intersection entre la colonne total et la ligne total donne le nombre d’élèves total dans l’établissement : $2\, 000$.
- On ne peut pas lire directement les probabilités des unions.
- Pour les trouver, il faut utiliser la formule $p(A\cup B)=p(A)+p(B)-p(A\cap B)$
- On nomme les évènements comme suit :
- $F$ : « l’élève est une fille ».
- $G$ : « l’élève est un garçon ».
- $I$ : « l’élève est interne ».
- $D$ : « l’élève est demi-pensionnaire ».
- $E$ : « l’élève est externe ».
- On choisit un élève au hasard :
- Quelle est la probabilité qu’il soit interne ?
- $p(I)=\dfrac{320}{2000}=\dfrac{4}{25}$
- Quelle est la probabilité que ce soit une fille ?
- $p(F)=\dfrac{800}{2000}=\dfrac{2}{5}$
- Quelle est la probabilité que ce soit une fille interne ?
- $p(I \cap F)=\dfrac{120}{2000}=\dfrac{3}{50}$
Arbre de probabilités
Arbre de probabilités
Dans le cas d’une expérience aléatoire mettant en œuvre des choix successifs, le tableau ne peut rendre compte de la situation.
Il faut utiliser un arbre de probabilités pour dénombrer et déterminer les événements élémentaires de l’expérience aléatoire.
Une urne contient huit boules indiscernables au toucher, cinq blanches et trois noires.
On tire au hasard une boule puis on lance une pièce équilibrée et on note si on obtient pile ou face.
- On note les événements :
- $B$ : « obtenir une boule blanche »
- $N$ : « obtenir une boule noire »
- $P$ : « obtenir pile »
- $F$ : « obtenir face »
- Cet arbre décrit donc la situation :
Dans cet arbre :
- Les événements sont au bout des branches.
- Les probabilités sont sur les branches.
- On peut voir qu’il y a $4$ issues possibles : $BP,\ BF,\ NP$ et $NF$.
- Les probabilités qui partent du même nœud ont une somme égale à $1$.
- Ici, $\dfrac{5}{8}+\dfrac{3}{8}=1$.
- Les événements incompatibles partent du même nœud.
- On ne peut pas tirer une boule blanche et noire à la fois.
- On peut lire les probabilités des premiers événements mais pas des seconds.
- $p(B)=\dfrac{5}{8}\;$ et $\;p(N)=\dfrac{3}{8}\;$ mais $\;p(P)=?\;$ et $\;p(F)=?$.
- Les intersections d’événement se retrouvent en ligne. Les probabilités correspondantes se calculent donc en multipliant les probabilités sur le chemin.
- $p(B \cap F)=\dfrac{5}{8}\times\dfrac{1}{2}=\dfrac{5}{16}$
- On ne peut pas lire directement les probabilités des unions. Pour les trouver, il faut utiliser la formule : $p(A\cup B)=p(A)+p(B)-p(A\cap B)$.
Conclusion :
Après avoir rappelé certains éléments de vocabulaire, nous avons étudié la probabilité d’un évènement et les probabilités ensemblistes. Nous savons maintemant calculer la probabilité de l’évènement issu d’une union ou d'une intersection de deux évènements.
Certains outils aident au calcul des probabilités : le tableau ou l’arbre de probabilités. Ces derniers sont très utiles pour analyser un problème et y répondre. Pensez à tracer systématiquement l’arbre de probabilités lorsqu’un exercice consiste en des choix aléatoires successifs.