Produire et diffuser des connaissances

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Diffuser la connaissance et le savoir

L’accélération de la diffusion des savoirs à partir de la Renaissance

  • Avec la chute de Byzance (1453), l’Occident chrétien redécouvre les textes antiques grecs et latins.
  • Les intellectuels et les savants byzantins, ayant fui Constantinople après sa prise par les Ottomans, se réfugient dans la péninsule italienne.
  • Pendant la Renaissance, l’humanisme se développe. L’homme devient le centre des préoccupations des savants, des scientifiques et des philosophes qui veulent comprendre l’univers.
  • Les humanistes souhaitent que l’Homme exploite ses capacités intellectuelles dans tous les domaines et utilise la raison pour appréhender son environnement.
  • L’invention des caractères mobiles d’imprimerie par Gutenberg, en 1450, va permettre la diffusion massive de leurs écrits et du savoir occidental en général.
  • La technique de l’imprimerie se diffuse à partir des grandes villes marchandes, comme celles de la Hanse en Allemagne. Les universités dans le Nord de l’Europe et en Italie deviennent ainsi des foyers très actifs dans la diffusion de l’humanisme.
  • L’accélération de la diffusion des savoirs et la mobilité des savants est favorisée par l’essor du mécénat. Des mécènes, parmi les plus grandes fortunes d’Europe, financent en effet artistes et savants.
  • À partir de la Renaissance et tout au long de l’époque moderne, gens de lettres et savants forment un espace commun, structuré par des moyens de communication et des buts communs : c’est la naissance de la république des lettres.
  • Cet espace immatériel transcende les entités territoriales et permet de véhiculer des idéaux à travers l’Europe entière, comme la critique de l’absolutisme et le droit à la liberté religieuse. Elle influença par conséquent les idées de la Révolution.
  • À partir du XIXe siècle, la diffusion des savoirs et des connaissances s’accélère encore. D’une part avec la progression de l’alphabétisation et le développement de l’instruction, d’autre part grâce aux progrès techniques.
  • Les productions des scientifiques et des hommes de lettres sont largement publiées et diffusées et des scientifiques comme Pasteur atteignent une grande notoriété. Au siècle suivant, l’invention de la radio puis le développement de la télévision permettent la médiatisation et la vulgarisation des progrès scientifiques.
  • Enfin, le développement d’Internet permet une diffusion instantanée des savoirs et facilite, voire favorise, la collaboration scientifique à l’échelle internationale.

Éducation et alphabétisation : pierres angulaires de la transmission du savoir : grandes étapes de l’alphabétisation des femmes depuis le XVIe siècle

  • La majorité des femmes de l’époque moderne ne bénéficiaient pas d’un enseignement, en dehors de l’Église, où bon nombre de religieuses furent des figures intellectuelles majeures dès l’Antiquité tardive.
  • Jusqu’au XVIe siècle, alors que les hommes apprenaient à lire et à écrire dans les collèges et les universités, l’alphabétisation des femmes, principalement issues de la noblesse et de la bourgeoisie, se déroulait à domicile, par le biais de précepteurs.
  • Cependant, entre le XVIe siècle et la fin du XIXe siècle, marquée par les lois scolaires de la Troisième République (1870-1946), l’éducation des femmes est devenue un enjeu majeur dans la société française.
  • Les racines du mouvement d’alphabétisation des femmes remontent au XVIe siècle. En 1523, Jean-Louis Vivès publiait L’instruction de la femme chrétienne. Dans cet ouvrage, le théologien, pédagogue et philosophe prenait parti en faveur de l’instruction des jeunes filles à partir de l’âge de sept ans.
  • Malgré cela, selon lui, leur instruction ne devait pas être égale à celle reçue par les jeunes hommes.
  • Leur instruction était donc conçue dans une optique de christianisation de la société.
  • En 1687, le théologien Fénelon (1651-1715) publie un Traité de l’éducation des filles.
  • Fénelon attribue aux femmes un rôle civilisateur, qui passe notamment par l’éducation de leurs enfants. Pour lui, elles ne doivent donc pas être laissées dans l’ignorance mais au contraire avoir accès à l’instruction.
  • Cependant, son propos s’adresse avant tout aux familles de la noblesse et de la bourgeoisie et vise à n’en faire que de bons piliers de la société chrétienne idéale. Il ne leur permet pas de lire des romans.
  • Avec la Révolution, se répand l’idée que l’instruction publique doit être généralisée à l’ensemble des citoyens. À partir du XIXe siècle, cette idée va s’accentuer, avec l’apparition de systèmes scolaires universels.
  • En France, plusieurs lois vont permettre de généraliser l’enseignement primaire nécessaire à l’alphabétisation de la population.
  • D’abord dans le cadre de la monarchie de Juillet, François Guizot impose aux communes de créer des écoles, particulièrement pour les enfants pauvres, il organise ainsi l’instruction primaire pour les garçons avec la loi qui porte son nom en 1833.
  • Un étape importante dans l’histoire de l’éducation des femmes est la promulgation de la loi Falloux en 1850 qui complète la loi Guizot en imposant la construction d’une école de filles à toute commune de plus de 800 habitants.
  • Sous le Second Empire, la loi Duruy de 1867 étend cette obligation à toutes les communes de plus de 500 habitants.
  • Enfin, sous la Troisième République l’enseignement public devient obligatoire pour les filles comme pour les garçons de 6 à 13 ans, par les lois Ferry de 1881 et 1882, l’école devenant l’instrument privilégié d’enracinement de la République.
  • Toutefois, si la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 a érigé l’accès à l’éducation comme un droit humain fondamental, ce dernier reste très inégalitaire dans le monde. D’après l’Unesco, plus de 250 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés dans le monde en 2018.

Produire de la connaissance

  • À l’époque moderne, Montaigne (1533-1592) va structurer une première conception de la méthode scientifique autour de trois axes : l’observation, l’expérimentation et l’esprit critique.

Le développement de la méthode scientifique et de la collaboration internationale

  • Au XVIIe siècle, les avancées scientifiques sont facilitées grâce au perfectionnement du matériel d’observation comme la lunette d’observation de Galilée.
  • À l’issue de ses observations, Galilée défend la théorie de l’héliocentrisme.
  • Si sa théorie fut condamnée, son travail constitue les prémices d’une démarche scientifique rigoureuse, fondée sur l’observation, l’analyse critique des données recueillies et la vérification des faits.
  • Newton (1643-1727) en Angleterre, et Lavoisier (1743-1794) en France, généralisent cette démarche et contribuent respectivement au développement de la physique et de la chimie.
  • Les découvertes de Lavoisier, notamment celle du dioxygène, et l’importance qu’il accorde à l’expérimentation dans la méthode scientifique en font le père de la chimie moderne.
  • Le développement de la méthode scientifique coïncide avec l’essor du mouvement des Lumières au XVIIIe siècle qui entend émanciper l’être humain du carcan de la religion et de la superstition grâce à la connaissance universelle, ce dont témoigne la publication de l’Encyclopédie à partir de 1751.
  • Au siècle suivant, le positivisme développé par Auguste Comte affirmera d’ailleurs que les sciences à elles seules sont en capacité d’expliquer l’ensemble des mystères de l’Univers et que, par conséquent, les religions sont amenées à disparaître.
  • Le savoir se spécialise et on voit apparaître de nouvelles disciplines comme la sociologie avec Émile Durkheim (1858-1917) ou encore l’archéologie.
  • Les découvertes scientifiques et les progrès techniques favorisent les collaborations internationales.
  • Les échanges entre scientifiques sont facilités, notamment grâce à la création de revues et à l’essor, dès le milieu du XIXe siècle, de nombreux congrès internationaux où se réunissent des scientifiques du monde entier.
  • Si les rencontres entre scientifiques ne datent pas de cette époque, la nouveauté réside dans le fait que les congrès permettent, notamment grâce aux progrès des transports, de réunir des scientifiques non plus à l’échelle nationale (comme c’était le cas au sein des académies) mais internationale.
  • Les rencontres et les échanges qui naissent à ces occasions vont conduire à une production internationale du savoir, comme l’illustre l’exemple des recherches sur la radioactivité.

Les recherches sur la radioactivité : un exemple de collaboration internationale dans la production de la connaissance

  • La découverte du rayonnement naturel de l’uranium par Becquerel, en 1896, va être à l’origine de la première collaboration internationale entre physiciens.
  • En 1898, Marie Curie (1867-1934) et son mari Pierre Curie découvrent la radioactivité de deux nouveaux éléments chimiques : le polonium et le radium.
  • En 1903, ils reçoivent conjointement le prix Nobel de physique, créé en 1901, avant que Marie Curie n’obtienne également celui de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium en 1911.
  • L’octroi de cette distinction scientifique prestigieuse témoigne de l’importance accordée par la communauté scientifique internationale aux recherches sur la radioactivité à cette époque.
  • Dès 1911, le chimiste et industriel belge Ernest Solvay réunit à l’hôtel Métropole de Bruxelles les congrès Solvay, qui regroupent les meilleurs physiciens et mathématiciens internationaux de l’époque, comme Marie Curie et Albert Einstein (1879-1955) pour traiter des grandes questions de la recherche fondamentale, comme la radioactivité.
  • En 1934, Irène Joliot-Curie (1896-1956), fille de Pierre et Marie Curie, et Frédéric Joliot, parviennent à produire un isotope radioactif du phosphore inexistant dans la nature.
  • Cette découverte de la radioactivité artificielle laisse entrevoir la possibilité de contrôler la création de noyaux radioactifs.
  • En 1935, dans le discours qu’elle prononce lors de la remise du prix Nobel qui lui a été attribué pour sa découverte, Irène Joliot-Curie s’inquiète des potentielles applications militaires de sa découverte (armes de destruction massives dont notamment la bombe atomique).
  • Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale va mettre en évidence le fondement des craintes exprimées quelques années auparavant par Irène Joliot-Curie.
  • Suite à la mise au point de la première pile atomique par Enrico Fermi en 1942 et grâce à l'aide d'un grand nombre de physiciens européens exilés aux États-Unis, Roosevelt lance le projet Manhattan, qui vise à doter les États-Unis de l’arme atomique.
  • Les travaux du projet Manhattan aboutissent à l’explosion de la première bombe atomique le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique.
  • En dépit des réserves formulées par les scientifiques membres du projet, qui entendaient doter les États-Unis d’un instrument militaire de dissuasion qui ne devait pas servir, le président Truman (1945-1953), décida de deux bombardements atomiques sur les villes japonaises d’Hiroshima (6 août 1945) et Nagasaki (9 août 1945) qui causèrent des centaines de milliers de morts, civils comme militaires.
  • Les effets dévastateurs de ces deux bombardements posèrent sitôt après leurs résultats connus la question de la relation entre science, éthique et politique.
  • Bien que la recherche scientifique constitue un élément majeur de la puissance des États, la collaboration internationale continua son développement malgré la guerre froide et se trouve au fondement de la recherche scientifique contemporaine.