Reculs des démocraties : l’exemple du Chili de 1970 à 1973

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Le contexte politique de l’élection de Salavador Allende

  • Entre 1925 et 1970, le Chili est une démocratie avec différents partis qui se succèdent au pouvoir.
  • En 1970, une coalition des partis de gauche et de certains partis du centre forme l’Unité populaire.
  • Son candidat pour la présidentielle, Salvador Allende, arrive en tête d’une élection triangulaire très serrée. Le Congrès départage donc les candidats et, grâce au report de voix des sénateurs démocrates-chrétiens (dont le candidat était battu) au profit de l’Unité populaire, Salvador Allende devient président de la République le 3 novembre 1970.
  • Salvador Allende est élu de façon démocratique, même s’il n’a pas obtenu de majorité absolue.
  • La coalition politique composant l’Unité populaire est très hétérogène (nombreux partis très différents les uns des autres, allant du centre gauche à l’extrême-gauche).
  • La diversité de l’Unité populaire permet de comprendre à la fois sa force (union de grande envergure avec un programme commun) et sa fragilité (désaccords parfois importants).
  • Salvador Allende veut appliquer des réformes sociales (répartition des richesses plus égalitaire) et anti-impérialistes (souveraineté nationale réaffirmé).
  • Pour cela, il s’appuie sur les soutiens politiques dans les classes populaires et les travailleurs, mais il espère aussi le soutien de la bourgeoisie progressiste.
  • Il compte également sur la soumission de l’armée aux décisions politiques civiles.
  • Ces deux points (alliance des classes et soumission de l’armée) vont en réalité constituer, rétrospectivement, des erreurs d’appréciation de Salvador Allende.
  • Salvador Allende mène une transformation institutionnelle et non-violente du Chili. Il apprécie de gouverner avec une coalition et maintient la liberté d’expression (existence d’une presse d’opposition).
  • Son discours est socialiste : il admire la révolution cubaine et la lutte de ses leaders contre l’impérialisme, ce qui ne manque pas d’inquiéter les « possédants » à l’intérieur du pays et, à l’extérieur, les États-Unis.

La société divisée

  • En 1970, avant même l’élection de Salvador Allende, le Chili est dans une situation économique difficile, avec un phénomène d’hyperinflation (les prix augmentent de façon très importante).
  • Lorsque Salvador Allende arrive au pouvoir, la société chilienne est profondément divisée et les oppositions se multiplient :
  • entre le président élu et les « possédants » qui craignent les mesures socialistes et les expropriations, ce qui entraine une fuite des capitaux ;
  • entre les Chiliens de gauche qui veulent des réformes sociales et les Chiliens de droite, antimarxistes et voyant le socialisme d’Allende comme le début du communisme ;
  • au sein même de la gauche, entre les révolutionnaires qui veulent la lutte armée et les réformistes qui attendent beaucoup du gouvernement.
  • Le programme de l’Unité populaire envisage une série de mesures (les « 40 mesures ») visant à améliorer la situation des classes populaires.
  • Il s’agit de mesures sociales pour atténuer les inégalités : réforme agraire permettant une redistribution des terres au profit des petits paysans, augmentation des salaires et contrôle des prix sur les produits de première nécessité pour améliorer le pouvoir d’achat des plus modestes, construction de logements pour absorber l’exode rural des paysans dans les villes…
  • Il s’agit aussi de mesures économiques pour assurer la souveraineté du Chili : nationalisations des mines de cuivre pour reprendre la main sur les richesses minières chiliennes qui sont sous la coupe des capitaux étatsuniens, « chilénisation » des entreprises étatsuniennes présentes au Chili et qui ne sont pas indemnisées…
  • En octobre 1972, les classes dominantes de la société chilienne passent à l’action, avec le soutien de la CIA : des grèves paralysant le pays sont suivies par les opposants à la politique d’Allende (grand patronat, petite bourgeoisie industrielle et commerçante, professions indépendantes) afin de faire tomber le régime.
  • Une mobilisation populaire s’organise en réaction pour faire fonctionner les usines même sans patron, mais elle ne suffit pas à sauver l’économie du pays.
  • Grèves et manifestations se multiplient, accompagnées d’affrontements entre groupes d’extrême-droite et d’extrême-gauche. Allende nomme le général Augusto Pinochet au poste de commandant en chef des forces armées le 23 août 1973 pour rétablir l’ordre.

La forte pression internationale

  • Dans le contexte de guerre froide, la doctrine Monroe place le continent américain sous l’influence des États-Unis.
  • Cuba constitue une exception, puisque Fidel Castro y établit un gouvernement communiste proche de l’URSS.
  • Après la crise des missiles de 1962, les États-Unis refusent d’accepter l’émergence d’un nouveau régime socialiste en Amérique latine, même si l’URSS ne soutient pas Allende. Ils veulent sauvegarder leurs intérêts (économiques, idéologiques), même si cela doit se faire aux dépens de la démocratie.
  • La politique étrangère de Salvador Allende repose sur une volonté d’indépendance. Il choisit donc de rejoindre le mouvement des non-alignés et rétablit les relations diplomatiques avec Cuba.
  • La victoire de Salvador Allende aux élections présidentielles n’avait pas été prévue par les États-Unis qui avaient soutenu indirectement le candidat conservateur.
  • L’ingérence des États-Unis au Chili a alors clairement une volonté déstabilisatrice.
  • Sous l’influence américaine, le FMI et la Banque mondiale décident d’arrêter les aides au développement et les prêts au Chili, plongeant le pays dans une importante crise économique dont il ne parvient pas à s’extraire.
  • Les États-Unis financent le groupe paramilitaire d’extrême-droite Patrie et Liberté pour déstabiliser le gouvernement de Salvador Allende.
  • Par un jeu d’actions indirectes, de relations et par le biais des agences de renseignement, les États-Unis créent un climat propice pour un coup d’État.
  • Ce coup d’État militaire a lieu le 11 septembre 1973. Après avoir prononcé un discours d’adieu et refusé de s’enfuir, Salvador Allende se suicide.
  • Le général Pinochet organise une violente répression et met une en place une dictature militaire qui durera jusqu’en 1990.
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