Fiche de révision : __Sido__, suivi de __Les Vrilles de la vigne__

• Les Vrilles de la vigne est un recueil de nouvelles publiées d’abord dans la presse puis rassemblées en 1908.
• En 1929 et en 1930 parait Sido, dernier volet de la trilogie composée de La Maison de Claudine et de La Naissance du jour dans laquelle Colette parle de son village natal (Saint-Sauveur-en-Puisaye, en Bourgogne).

Le récit d’une relation entre une mère et sa fille

• Il y a très peu d’action dans les deux recueils.
• Il faut penser la composition de ces recueils comme un album photographique. Chaque section est une nouvelle image, et il n’y a pas forcément de lien chronologique entre elles.
• Par exemple, Sido est organisé comme un triptyque dans lequel on pourrait intervertir les parties, et cela ne changerait rien à la compréhension du texte.
• Colette raconte ici les souvenir de son enfance en Bourgogne, entre 8 et 12 ans. Elle écrit une succession de scènes, ce qui rend ce récit régionaliste plus réaliste.
• Le souvenir le plus intense est celui de Sido dans son jardin, comme une souveraine dans son royaume. Le sous-titre de l’ouvrage (première publication de 1929), Sido ou les points cardinaux, indique que sa mère est montrée comme le point central de l’univers de la fillette.
• Colette ne fait pas mystère de l’admiration qu’elle porte à celle qui l’a mise au monde, et le projet de ce livre est clairement lié à sa volonté de lui rendre un hommage vibrant.
• Le spécialiste Maurice Delcroix décrit ce livre comme étant une « commémoration poétique » de la mère de Colette.
• Ce qui semble compter le plus aux yeux de Colette, c’est de rendre compte du verbe merveilleux qu’employait sa mère, et qui est une des influences qui ont fait de sa fille une femme de lettres.
• Cependant, Sido n’est pas seulement à voir comme une mère protectrice, mais aussi comme une geôlière qui tient prisonnier autour d’elle les membres de sa famille.
• Elle est autoritaire, jalouse à l’excès et donneuse de leçons. Si ses remarques sont parfois justes, ce genre d’attitude ne connote pas un caractère bienveillant et empathique.
• Pourtant, la froideur passagère de sa mère n’empêche pas la narratrice d’avoir une admiration sans limites pour elle. Elle est d’ailleurs jalouse de ne pas se sentir l’enfant préféré de la fratrie.
• L’entreprise de Sido est double. D’une part, Colette veut ressusciter une mère fascinante, mais d’autre part, elle lui tourne le dos pour mieux passer à autre chose et pour donner davantage de visibilité au Capitaine et aux Sauvages. C’est pourquoi elle tente de brosser le portrait de ce père un peu pitoyable qu’elle a mal connu et dont elle connaît le parcours surtout grâce à la parole des autres. C’est aussi pourquoi elle multiplie les petites histoires sur ses frères et sœurs.

Apprendre les secrets de la nature

• Dans les deux recueils de Colette, il s’agit de mettre en avant le pays natal de l’auteure en montrant que ce paysage rude est un endroit merveilleux, même s’il ne crée pas la même fascination que les grandes villes.
• Il y a quelque chose de primitif dans ce rapport à la terre, dans le sens où passer du temps dans la nature passe pour être une forme de retour à l’enfance, de retour à l’origine.
• Dans ces détails d’un décor champêtre, l’œuvre de Colette est à lire comme une invitation à dialoguer avec la nature, personnifiée dans de nombreux passages.
• Ce dialogue avec la végétation se développe aussi avec les bêtes. Par un geste anthropomorphique, Sido et Les Vrilles de la vigne mettent en scène des humains qui parlent à des animaux, mais aussi des animaux qui se parlent entre eux.
• Pour Colette, faire parler des animaux ne sert pas seulement à sensibiliser les gens à la cause animale, c’est surtout un moyen de prendre du recul sur l’humanité. En présentant des animaux de compagnie comme des observateurs de nos comportements, elle pose un regard neuf sur notre société.