Un roman d’humour : Matilda, de Roald Dahl

Introduction :

Roald Dahl est un écrivain britannique du XXe siècle. Il est surtout connu pour ses romans de jeunesse comme Charlie et la Chocolaterie, Le Bon Gros Géant, ou encore Matilda.

Matilda est un roman éponyme. Ce terme s’emploie pour désigner un roman dont le titre est le nom d’un personnage. Ici, c’est l’histoire de Matilda Verdebois, une petite fille très douée.

Une critique hilarante du monde des adultes

Les parents de Matilda, des gens stupides et méchants

Dès le début du roman, Roald Dahl décrit les parents de Matilda comme des gens « confinés dans leurs petites existences étriquées et stupides ». Ils ne se soucient pas de leur fille et la considèrent « comme une croûte sur une plaie ».

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À retenir

L’auteur dresse des portraits ridicules des parents de Matilda pour se moquer d’eux.

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Définition

Portrait :

Dans un roman, un portrait désigne la description physique et morale d’un personnage.

La mère de Matilda est décrite comme une femme laide et superficielle :

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Citation

« Lourdement maquillée, elle présentait une de ces silhouettes adipeuses aux formes débordantes, à l’évidence comprimées de partout pour enrayer un effondrement général. »

Le père de Matilda est décrit comme un homme laid au goût douteux :

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Citation

« Un petit homme à face de rat dont les dents de devant saillaient sous une moustache mitée. Il avait un faible pour les vestons à carreaux aux couleurs criardes ».

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À retenir

Les parents de Matilda sont aussi laids physiquement qu’ils sont laids moralement.

La mère de Matilda est une femme abrutie par la télévision. Elle pense que le savoir est inutile et que Matilda « doit penser à se faire belle pour pouvoir décrocher plus tard un bon mari. »

Le père de Matilda est un vendeur de voitures malhonnête qui escroque ses clients, il dit même que « personne ne s’enrichit en étant honnête ». Il est stupide et obsédé par l’argent.

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À retenir

Roald Dahl utilise ici le comique de caractère pour se moquer de ces personnages. Leur stupidité est hilarante. Tout ce qu’ils disent est contraire à ce que devraient dire des parents.

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Définition

Comique de caractère :

Le comique de caractère est un outil humoristique utilisé pour se moquer du caractère des personnages : la jalousie, la paresse, la bêtise, la méchanceté, etc.

Mlle Legourdin, une directrice d’école cruelle et terrifiante

Mlle Legourdin est la directrice de l’école où se rend Matilda. Elle est terrifiante et déteste tous les élèves de l’école qu’elle n’hésite pas à maltraiter.

Roald Dahl s’amuse à ridiculiser ce personnage terrifiant. L’auteur se moque d’elle en utilisant des comparaisons grotesques à des animaux ou à des monstres : « une géante formidable », « un monstrueux tyran », « une espèce de monstre femelle », ou « un rhinocéros enragé ».

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À retenir

Mlle Legourdin tient parfois un discours absurde, c’est-à-dire contraire à la logique. Cela la rend encore plus risible aux yeux du lecteur.

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Exemple

Dans le chapitre Le premier miracle, elle rêve d’une école sans enfants : « Pour moi, l’école parfaite, mademoiselle Candy, est celle où il n’y a pas d’enfants du tout. »

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Astuce

Le nom de « Mlle Legourdin » constitue en lui-même un jeu de mots comique car il évoque un gros bâton qui sert à taper !

Le monde des adultes : un univers menaçant dont il faut se préserver

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À retenir

Ce roman traite d’une situation de maltraitance sur un enfant qui, dans la réalité, serait très grave. Mais Roald Dahl traite ce sujet avec humour.

Dans un roman, l’humour peut servir à nous amuser mais il peut aussi servir à critiquer une situation. Roald Dahl dénonce ici la stupidité des parents de Matilda et la cruauté de Mlle Legourdin. Il invite les jeunes lecteurs à se préserver des travers du monde des adultes comme l’abrutissement, l’obsession de l’argent, l’impatience, la cruauté, ou encore l’arrogance.

Matilda, une enfant exceptionnelle face aux adultes

L’extraordinaire intelligence de Matilda

Matilda est une enfant exceptionnellement intelligente. À l’âge de 4 ans, elle apprend à lire, et à écrire toute seule. Le plus extraordinaire, c’est qu’elle arrive à développer sa curiosité sans aucun soutien de ses parents, des idiots qui ne voient pas l’intérêt de la connaissance.

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À retenir

Roald Dahl utilise le décalage entre l’intelligence de Matilda et la stupidité de ses parents pour créer des situations loufoques. Les dialogues entre ces personnages sont toujours très drôles.

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Citation

« — Papa, dit-elle, tu crois que tu pourrais m’acheter un livre ?
— Un livre ? dit-il. Qu’est-ce que tu veux faire d’un livre, pétard de sort !
— Le lire, papa.
— Et la télé, ça te suffit pas ? Vingt dieux ! on a une belle télé avec un écran de 56, et toi tu réclames des bouquins ! Tu as tout de l’enfant gâtée, ma fille. »

Grâce à son intelligence, Matilda apprend petit à petit à se venger de ses parents.

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À retenir

Ces petites vengeances tournent en ridicule ses parents et sont hilarantes pour le lecteur.

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Exemple

Dans le chapitre Le chapeau et la superglu, Matilda s’amuse à mettre de la superglu dans le chapeau de son père qui se retrouve avec son chapeau collé sur sa tête. Il finit par réussir à l’enlever en s’arrachant une bonne partie des cheveux.

Le pouvoir magique de Matilda

Petit à petit dans le roman, Matilda se rend compte qu’elle a un pouvoir magique exceptionnel. Elle est douée de télékinésie.

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Définition

Télékinésie :

La télékinésie désigne la capacité à faire bouger des objets uniquement par la pensée.

Matilda se sert de ce don pour se défendre contre les adultes qui sont cruels avec elle. Son pouvoir est un nouveau moyen pour créer des situations comiques.

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Exemple

Dans le chapitre Le premier miracle, Matilda est accusée d’avoir mis un triton dans le pichet d’eau de Mlle Legourdin. Elle utilise alors son don pour renverser le pichet sur la méchante directrice. Ayant agi à distance sans rien toucher, elle a pu se venger sans être démasquée !

L’utilisation du conditionnel dans le texte

À plusieurs reprises, l’auteur utilise le temps du conditionnel quand Matilda évoque son pouvoir : « je crois que je pourrais faire bouger n’importe quoi au monde, et pas simplement renverser des verres ou des petits objets comme ça… Je pourrais renverser des tables et des chaises ».

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À retenir

Le conditionnel est un temps utilisé pour exprimer un souhait, une possibilité. Ici, l’utilisation de ce temps permet d’imaginer toute l’étendue du pouvoir de Matilda.

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Définition

Le conditionnel se forme sur le radical du futur auquel on ajoute les terminaisons de l’imparfait : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient.

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Exemple

Manger : je mangerais, tu mangerais, il/elle mangerait, nous mangerions, vous mangeriez, ils/elles mangeraient.
Partir : je partirais, tu partirais, il/elle partirait, nous partirions, vous partiriez, ils/elles partiraient.
Recevoir : je recevrais, tu recevrais, il/elle recevrait, nous recevrions, vous recevriez, ils/elles recevraient.

Conclusion :

À la fin du roman, Matilda réussit à chasser Mlle Legourdin et se fait adopter par Mlle Candy, sa gentille maîtresse. Ce sont donc les gentils qui ont le dernier mot. Roald Dahl utilise l’humour pour tourner en dérision les défauts de ses personnages et ainsi transformer un monde cruel et injuste en un monde drôle et heureux. Il donne à Matilda des talents exceptionnels pour qu’elle puisse surmonter tous les obstacles qui se dressent sur son chemin vers le bonheur.