Une diversité d'États dans le Croissant fertile
Introduction :
Une multitude d’États sont présents au sein du Croissant fertile. Certains d’entre eux occupent un vaste espace comme l’Égypte alors que d’autres évoluent sur des territoires bien plus réduits comme Ur. On est donc amené à se demander comment sont organisés les cités-États d’Ur et d’Egypte ? Nous observerons dans un premier temps les caractéristiques de la cité-État d’Ur, puis dans un second temps nous observerons la société égyptienne des pharaons.
Ur, une cité-État de Mésopotamie
Ur, une cité-État de Mésopotamie
Ur est une des plus puissantes cités-États mésopotamiennes du troisième millénaire avant notre ère.
Elle est située sur l’Euphrate (le cours du fleuve s’est modifié depuis), un grand fleuve de Mésopotamie, et à proximité du Golfe Persique. On estime qu’à cette époque, la ville a une surface d’environ 50 à 60 hectares.
L’Euphrate borde la ville à l’ouest mais des canaux, des cours d’eaux artificiels créés par les hommes, traversent le centre ville et font le tour de la muraille.
La cité commerce avec toute la Mésopotamie et même plus loin par le Golfe Persique. Les habitations dépassent l’enceinte et forment de nombreux faubourgs.
Au cœur de la ville se trouvent le palais royal et un grand temple, une ziggourat dédiée au dieu-lune Nanna. Le nombre d’habitants est difficile à estimer. Les chiffres vont de 17 000 à 250 000.
Ziggourat :
Édifice religieux à degrés dont la plus haute terrasse supporte un temple.
Un des rois d’Ur les plus connu est Ur-Nammu. Il a régné à la fin du troisième millénaire avant notre ère.
Il semble que ce soit lui qui soit à l’origine de la construction de la grande muraille et d’une politique de réaménagement de la ville qui a amené par exemple à la construction des canaux ou encore à celle de la grande ziggourat, qui existe encore aujourd’hui.
Restes de la ziggourat d’Ur ©Hardnfast
En Mésopotamie et plus particulièrement à Ur, un culte est donc rendu au dieu-lune Nanna.
C’est un des dieux les plus importants pour les Mésopotamiens. Le temple d’Ur est un des deux grands temples qui lui sont dédiés en Mésopotamie.
Alors qu’en Mésopotamie se forment des cités-États formées de territoires plutôt réduits, ailleurs dans le Croissant fertile on peut observer un très grand État très bien organisé et très prospère.
L’Égypte, un État unifié
L’Égypte, un État unifié
L’Égypte est un État de grande taille qui s’étend de part et d’autre du Nil jusqu’à la Méditerranée.
Nil :
Plus long cours d’eau du monde, il traverse l’Égypte du Sud vers le Nord et se jette dans la mer Méditerranée. Il est en crue tous les ans (il déborde) et dépose du limon (boue fertile) sur les champs.
La majorité de la population est concentrée sur les rives du fleuve pour y pratiquer l’agriculture.
Le territoire est divisé en deux parties : la Haute et la Basse-Égypte. Chaque partie a sa capitale : Memphis pour la Basse Égypte et Thèbes pour la Haute Égypte.
L’Égypte est dirigée par un pharaon. Il a tous les pouvoirs et est considéré comme un dieu.
Pharaon :
Dirigeant suprême de l’Égypte antique. Son véritable titre est « roi de Haute et de Basse-Égypte ». Le mot « pharaon » vient des Grecs pour qui ce mot désignait le palais du roi.
Il est reconnaissable grâce à plusieurs attributs que l’on peut voir sur cette image.
En Égypte, 9 personnes sur 10 sont des paysans. Le pays est très prospère car son agriculture est favorisée par l’eau du Nil qui permet d’irriguer (d’arroser) les champs et le limon qui les fertilise. Contrairement à ce que l’on entend souvent, en Égypte, il n’y a pas d’esclaves. Les seuls hommes que l’on peut considérer comme tels sont des condamnés judiciaires qui travaillent dans des mines de sel.
La religion en Égypte
La religion en Égypte
La religion égyptienne est une religion polythéiste très complexe.
Le panthéon égyptien est riche de plusieurs centaines de dieux.
Panthéon : Désigne l’ensemble des dieux d’une religion polythéiste.
Selon les périodes de l’histoire du pays, les dieux les plus importants n’étaient pas toujours les même. Les prêtres chargés des cultes des dieux les plus importants peuvent être très puissants.
Les Égyptiens croient en une vie après la mort, dans le royaume d’Osiris. Pour y accéder, leurs corps sont momifiés.
Osiris :
Il est le dieu de la fertilité et le roi du royaume des morts. Selon les Égyptiens, c’est lui qui leur a enseigné l’agriculture.
Momification : Ensemble des actes qui permettent de conserver le corps d’une personne décédée et de le transformer ainsi en momie.
À sa mort le pharaon est également momifié, mais son corps est déposé dans une pyramide. Cela devait permettre à son âme de rejoindre plus vite le royaume d’Osiris.
- Les pyramides sont donc des éléments religieux.
On peut voir sur les photos ci-dessous les pyramides de Gizeh et la pyramide à degré de Djeser, la première pyramide de l’Histoire.
Pyramides de Gizeh. À l’avant, les trois petites pyramides des reines, puis derrière celles de Mykérinos, Khephren et Khéops. Ces pyramides ont été édifiées peu de temps après celle de Djeser. ©Ricardo Liberato
Pyramide à degré de Djeser, première pyramide de l’Histoire, construite à partir de 2650 avant notre ère. ©Olaf Tausch
Conclusion :
La formation des premiers États, dépendante de la sédentarisation des hommes, a lieu dans le Croissant fertile. En Mésopotamie, les hommes forment des cité-États aux territoires plutôt réduits.
La cité-État d’Ur est très prospère grâce au commerce avec les cités voisines. Elle est l’une des cités les plus puissantes de Mésopotamie même si son territoire n’est pas très vaste. L’Égypte, grand État unifié, est dirigé par le pharaon.
Les États, même s’ils fonctionnent chacun à leur manière, ont des points communs. Ce sont des territoires soumis à l’autorité d’un chef, leur société est organisée et hiérarchisée, des lois déterminent les règles à respecter et une religion commune est partagée par la très grande majorité de la population.