Voter : une affaire individuelle ou collective ?
Quels sont les principaux indicateurs du vote ?
Quels sont les principaux indicateurs du vote ?
- Pour pouvoir participer à un scrutin le citoyen doit effectuer les démarches administratives nécessaires, faute de quoi, il ne sera pas autorisé à voter.
- Il existe deux indicateurs permettant de mesurer le degré de mobilisation du corps électoral :
- le taux d’inscription,
- le taux de participation.
- En France, la non-inscription est importante : près de 10 %.
- Pierre Bréchon, professeur de sciences politiques, relève trois profils de non-inscrits sur les listes :
- les « mobiles » (jeunes, urbains, de catégories sociales moyennes ou supérieures) ;
- les « exclus » (bas niveau scolaire, souvent au chômage, faibles revenus) ;
- les « anarchistes » (volontairement non-inscrits).
- Taux d’abstention : $\small\dfrac{\text{Nombre d’abstentionnistes}}{\text{Nombre d’inscrits}}\times 100$
- Il existe plusieurs motifs d’abstention :
- l’abstentionnisme hors-jeu (classes populaires, bas niveaux de qualification) ;
- l’abstentionnisme dans le jeu (abstentionnisme intermittent et critique).
- L’abstention augmente depuis les années 1980.
Le vote : un choix déterminé par nos caractéristiques sociales ?
Le vote : un choix déterminé par nos caractéristiques sociales ?
- Dans son ouvrage The People’s choice, Paul Lazarsfeld montre qu’aux États-Unis, le vote est fortement influencé par les caractéristiques sociales de l’électeur.
- Les milieux populaires, urbains et catholiques votent plutôt pour le parti démocrate.
- Les milieux aisés, protestants, ruraux votent plutôt pour le parti républicain.
- Les principales variables du comportement électoral sont :
- le sexe ;
- l’âge ;
- la profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) ;
- les revenus ;
- le patrimoine ;
- les diplômes ;
- la classe sociale ;
- la religion.
- Les variables sociobiologiques ne sont pas particulièrement déterminantes.
- Les variables socio-économiques le sont davantage.
- Globalement, plus le patrimoine est conséquent et plus les chances d’observer un vote à droite sont grandes.
- L’idée d’un « vote de classe » a longtemps prévalu dans notre société mais n’est plus vraiment d’actualité.
- La socialisation politique joue également un grand rôle dans le choix du vote.
- Les trois quarts des 18-30 ans sont des « héritiers politiques » de leurs parents.
- Les enfants ne sont pas non plus les simples réceptacles des conceptions politiques des parents. Plus ils grandissent, plus ils reconsidèrent/ réévaluent les discours parentaux.
Vers un vote de plus en plus individualiste ?
Vers un vote de plus en plus individualiste ?
- Depuis les années 1970, de nombreuses études montrent que les déterminismes sociaux n’ont plus une influence aussi nette qu’avant sur les comportements électoraux.
- L’explication résiderait en partie dans l’effacement du clivage traditionnel entre la droite et la gauche.
- Le vote semble aussi être devenu une affaire plus individuelle. On parle de vote rationnel (arbitrage coûts/avantages) que l'on mesure par la volatilité électorale.
- Le vote est aussi une affaire d’enjeu.
- Parmi les enjeux aux élections nationales, les questions économiques ont une certaine importance : non seulement la situation économique personnelle de l’électeur, mais aussi et surtout la situation économique du pays.
- L’électeur rationnel peut se convertir en « électeur stratège ».