- L’année 1941 est cruciale dans la seconde guerre car les trois alliés (USA, Grande-Bretagne et URSS) prennent conscience que la guerre ne peut être gagnée sans une coordination des actions militaires et diplomatiques.
- Ils se réunissent périodiquement afin de définir ensemble les grands choix stratégiques (conférences de Casablanca en janvier 1943, conférence de Moscou en octobre 1943, conférence de Téhéran en novembre 1943).
- L’Allemagne et le Japon capitulent respectivement les 8 mai et 2 septembre 1945. Les Alliés ont rempli leurs objectifs de guerre, mais le conflit a fait près de 50 millions de morts et les combats ont dévasté le potentiel économique de l’Europe.
- Cependant il s’agit de gérer conjointement la victoire.
- Une première conférence se tient à Yalta du 4 au 11 février entre Staline, Roosevelt et Churchill. Plusieurs points sont débattus :
- Roosevelt obtient un compromis permettant la signature de la charte de San Francisco en 1945 (création de l’ONU) ;
- l’occupation tripartite est décidée ;
- Staline accepte que la France soit une puissance occupante ;
- problème en suspens : les limites de la frontière polonaise.
La conférence de Potsdam se tient du 17 juillet au 2 août 1945. C’est un moment important puisque l’Allemagne a capitulé, mais le Japon se bat encore. Les acteurs ne sont pas les mêmes : Truman, beaucoup plus méfiant envers Staline, a succédé à Roosevelt. Churchill doit quitter son rôle de Premier ministre en pleine conférence.
Outre l’aspect symbolique d’une conférence sur le sol du pays vaincu, il s’agit de régler les problèmes laissés en suspens à Yalta, comme la Pologne. À Potsdam, Staline impose un profond remaniement de la carte politique de l’Europe orientale. Il obtient notamment que les faits l’emportent sur les principes. Les territoires occupés par l’Armée rouge l’emportent sur les principes des démocraties. À l’ouest, la frontière polonaise est repoussée à la ligne Oder-Neisse.
Plus de 2 millions d’Allemands sont expulsés des territoires annexés, alors que des millions sont rapatriés en Pologne. Le sort de l’Allemagne est débattu. Certes reconnue comme une entité politique et économique unique, elle est administrée par un conseil interallié et divisée en quatre zones d’occupation (USA ; Grande-Bretagne ; URSS ; France). Elle ne sera pas démembrée mais désarmée.
- La conférence de Potsdam laisse en suspens des problèmes non réglés qui ouvrent des brèches vers les futures difficultés. D’ailleurs, les différentes réunions du conseil interallié ne permettent pas d’aboutir à des conclusions positives en ce qui concerne les différents traités de paix avec les 5 satellites de l’Allemagne (Italie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Finlande).
- Déjà s’esquisse la « Real politik » : les grands principes affirmés dans ces conférences sont démentis dans les faits et l’ONU va être rapidement être paralysée (Azerbaïdjan iraniens occupé par les soviétiques) et les élections libres prévues en Europe seront loin de l’être.
- La pression des partis communistes locaux et leurs milices soutenues par l’Armée rouge vont progressivement faire basculer l’Europe de l’est dans l’orbite soviétique par le biais de l’établissement des démocraties populaires.
- Deux autres conséquences géopolitiques :
- effacement progressif de la France et de la Grande-Bretagne au profit des États-Unis ;
- l’Allemagne devrait être le symbole de l’entente entre ex-alliés mais illustre surtout leurs divergences. Elle deviendra ainsi le symbole de l’affrontement (blocus de Berlin ; construction du mur).
- Potsdam marque la volonté de cogestion du monde post-conflit, mais surtout la main mise des USA et de l’URSS sur les affaires mondiales.