Crédit image : Artiste inconnu, 1851 ou 1852
©Guy de Rambaud
La Révolution française plonge la France dans le chaos et l’instabilité politique. Après la Terreur, le régime politique du Directoire ne parvient pas à s’imposer. Cette fragilité favorise le coup d’État du 18 brumaire de Napoléon qui proclame l’Empire. Après les conquêtes et la gloire, l’empereur s’incline face aux coalitions étrangères et s’exile à Sainte-Hélène.
Louis XVIII restaure la Monarchie constitutionnelle. Mais Napoléon s’évade et fait fuir le roi. La défaite de Waterloo (1815) signera la fin de l’Empire, qui aura été restauré 100 jours. Louis XVIII remonte sur le trône, mais son pouvoir est affaibli. À sa mort, son cousin Charles X est couronné. Il est très royaliste et donc moins modéré. Lorsqu’il supprime les libertés nouvellement acquises, comme la liberté de la presse, cela déclenche trois jours de révolte, les « Trois Glorieuses » les 27-28-29 juillet 1830. Ces dernières signent son exil, punissant le roi d’avoir supprimé la charte constitutionnelle qui encadrait ses pouvoirs.
Le cousin de Charles X, Louis Philippe 1er, est alors appelé à régner, notamment par le député Adolphe Thiers, qui deviendra ministre puis président du Conseil. Si le début de la Monarchie de Juillet est modéré, le roi s’entoure peu à peu d’un gouvernement plus conservateur. L’interdiction d’un banquet de Républicains, désireux d’abolir le suffrage censitaire (le cens est un seuil d‘impôts au-delà duquel les citoyens peuvent voter, le suffrage est donc basé sur la richesse), pour privilégier le suffrage universel masculin (où tous les hommes ont le droit de voter), déclenche la révolution de février 1848. Le 14 février, le roi abdique et s’exile. La Monarchie ne remontera jamais sur le trône de France, c’est la naissance de la IIe République.
Ce nouveau régime instaure le suffrage masculin universel et répond aux exigences sociales d’un monde en plein bouleversement en élargissant les libertés individuelles. Si Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873) est en exil suite à la chute de son oncle Napoléon 1er, il est pourtant élu député dans plusieurs départements. Il accède ainsi à la présidence de la République le 10 décembre 1848. Mais la Constitution de la IIe République interdit au président en place de briguer un second mandat.
Pour cela, il propose de la modifier, le 19 juillet 1851, afin de pouvoir se représenter mais n’obtient pas les voix nécessaires. Seul un coup d’État le maintiendrait au pouvoir. Aussi, dans la nuit du 1er au 2 décembre, alors qu’une réception est donnée à L’Élysée, les proches de Louis-Napoléon s’emparent des postes-clés et quelques parlementaires, comme Thiers, sont arrêtés. Le peuple se soulève, la répression est sanglante, et les déportations nombreuses afin d’éloigner les opposants au régime. L’écrivain Victor Hugo par exemple, qui a accusé Napoléon III de haute trahison, partira en exil en Belgique puis dans les îles britanniques (Jersey, Gernesey). L’auteur du coup d’État, qui pensait pouvoir s’imposer sans heurts, demande au peuple son avis par le suffrage universel masculin (plébiscite). Celui-ci légalise, le 20 décembre 1851, l’accession au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte qui devient alors libre de modifier la Constitution, promulguée le 14 janvier 1852. Elle réinstaure l’Empire, le Second (1852-1870), consacrant Napoléon IIII empereur.
Avec Napoléon III à la tête du Second Empire, la France connaît une période de relative stabilité politique pendant près de vingt ans.