- Les Sudètes sont en 1938 une région de la Tchécoslovaquie, située en Bohême-Moravie. La population de cette région est majoritairement germanophone.
- En Allemagne, Adolf Hitler est au pouvoir depuis janvier 1933. Sa politique extérieure est placée sous le signe du pangermanisme : il veut réunir toutes les populations de culture et de langue germanique, les aryens et en faire une unique nation, qui dominerait l’Europe, pendant 1000 ans.
- Le 12 mars 1938, Hitler a déjà réalisé l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche, avec le consentement des populations concernées.
Le 15 septembre 1938, Adolf Hitler annonce qu’il a pour intention d’annexer la région des Sudètes, faisant alors partie de la Tchécoslovaquie. Il exprime son souhait de « libérer les Allemands des Sudètes » face à ce qui serait une oppression de la part de la Tchécoslovaquie, qui mépriserait cette minorité germanophone du fait de sa culture et aurait tendance à l’exclure. C’est pour remédier à cela qu’Hitler envisage l’annexion des Sudètes. Il fait donc sa demande (ou son exigence) au gouvernement de Prague, qui compte sur une réaction de ses alliés : la France et le Royaume-Uni.
On pense que ses alliés ne vont pas la laisser tomber et seront intransigeants face à l’Allemagne. La conférence de Munich (regroupant Hitler et Mussolini d’une part, et Daladier et Chamberlain de l’autre) est organisée le 29 septembre 1938 pour régler la question mais les Alliés capitulent face à l’Allemagne : de peur d’entrer dans le conflit immédiatement, ils cèdent à l’Allemagne les Sudètes et approuvent le démantèlement de la Tchécoslovaquie. En échange, Hitler promet simplement de ne plus revendiquer d’autres territoires.
Le 21 octobre 1938, les Sudètes deviennent citoyens du Reich. La Tchécoslovaquie ne retrouvera son territoire qu’à la fin de la guerre.
Cette crise et son aboutissement témoignent de la fébrilité des Alliés face à Hitler. Celui-ci est clairement en position de force au sortir de cette crise : il obtient ce qu’il veut et humilie même la France et la Grande Bretagne, ce qui va l’inciter dans les mois suivant cette crise à poursuivre ses revendications.