- Philippe IV le Bel a longtemps été en conflit avec les papes afin de s’émanciper de la tutelle de Rome, en venant parfois aux armes. L’élection du pape français Clément V marque le début d’une politique favorable à la France qui mènera la papauté à fuir les conflits de Rome pour s’installer à Avignon en 1309. Durant cette période, les clercs français ont pris une importance considérable dans l’Église.
- En 1378, en pleine guerre de Cent Ans, le pape Grégoire XI décide de rentrer à Rome, menant à une crise de 40 ans qui déchire le catholicisme médiéval au prisme d’enjeux politiques.
À la mort de Grégoire XI en 1378, les rivalités entre cardinaux français et italiens sont exacerbées. Le pape Urbain VI est élu, mais sa politique mécontente de nombreux cardinaux et mène à l’élection d’un autre pape, Clément VII, qui, ne pouvant siéger à Rome, décide de retourner à Avignon.
En 1379, il y a donc deux papes : Urbain VI à Rome et Clément VII à Avignon. L’Europe se positionne autour de ces deux papes, la France et ses alliés comme la Castille ou le Portugal autour d’Avignon, l’Angleterre, l’Empire germanique et leurs alliés autour de Rome : c’est le Grand schisme d’Occident.
Chaque pape mène des guerres contre l’autre, exacerbant les tensions entre les Églises et les pays.
Les clercs prennent l’initiative de résoudre le Schisme et réunissent un concile à Pise en 1409, qui aboutit à l’élection d’un nouveau pape, Alexandre V : tous refusant de se démettre, la chrétienté a maintenant trois papes.
Face à la montée des tensions et des hérésies, le roi de Rome Sigismond impose à Jean XXIII, pape de Pise, de réunir le concile de Constance en 1413 : il dure jusqu’en 1418 et a pour but de régler le Schisme.
Après des conflits d’alliances, les papes de Rome et d’Avignon prennent la fuite. La mort de Jean XXIII laisse libre cours à l’élection d’un nouveau pape en 1417, Martin V, finalement reconnu par l’ensemble du monde chrétien.
- L’autorité du pape est remise en question et l’Église profondément ébranlée : elle sombre dans la décadence.
- Il faudra attendre le XVIe siècle et la montée du protestantisme pour l’Église réagisse et se réforme.