- Si l’Espagne est restée neutre durant la Première Guerre mondiale, elle traverse des troubles politiques et sociaux important durant l’entre-deux-guerres. En 1923 a lieu un putsch militaire (coup d’État réalisé par la force des armes) donnant lieu à une forte dictature (celle de Miguel Primo de Rivera). En 1931, la IIe République est proclamée, mais d’importants mouvements de contestation touchent le pays. Le parti phalangiste se structure (en s’inspirant du fascisme).
- En février 1936, le Front populaire, coalition de gauche (qui rassemble socialistes, communistes, radicaux et anarchistes) remporte l’élection législative. L’arrivée de ce gouvernement déclenche la guerre civile, résultant d’un malaise tant économique que social, qui tourmentait l’Espagne depuis des années.
Le 17 juillet 1936, au Maroc, un jeune général prénommé Franco, mène un coup d’État avec une partie des militaires : les troupes du Maroc débarquent. L’Espagne se coupe alors en deux, entre les régions soutenant le régime républicain et les autres qui rejoignent les nationalistes.
Si le conflit reste confiné à l’intérieur des frontières espagnoles, les nations extérieures y participent directement. L’Allemagne et l’Italie apportent un soutien massif aux fascistes espagnols, permettant de tester leur nouveau matériel militaire. De nombreux volontaires étrangers, communistes ou sympathisants, s’engagent dans les Brigades internationales pour aider les républicains.
Malgré une forte résistance, Franco progresse à mesure que la guerre continue, d’autant plus que des divisions politiques se ressentent entre les communistes et les anarchistes, sans compter que le camp républicain manque de matériel et d’expérience.
Les artistes sont très impliqués dans le conflit, à l’image d’André Malraux ou de George Orwell (tous deux partent en Espagne pour se battre). On peut noter le travail de Pablo Picasso, avec son tableau Guernica, une de ses œuvres les plus célèbres, qui dénonce les horreurs de la guerre. Le 26 avril 1937, Hitler et Mussolini, pour soutenir Franco, pilonnent avec l’aviation la ville de Guernica : 70 % de la ville basque est détruite, devenant le symbole des souffrances des populations civiles.
En mars 1939, la chute de Madrid, dernière poche de résistance républicaine, signe la fin de la guerre d’Espagne. Franco installe alors son régime et entame une répression.
- L’avancée des troupes franquistes entraîne une forte émigration de population, appelée Retirada (mot espagnol pour « retraite », celle des troupes). Près d’un demi-million d’espagnols républicains vont, au cours du conflit, se réfugier en France. Le gouvernement français, ayant sous-estimé un tel exode, se trouve désemparé. Les Espagnols sont alors regroupés dans des camps, où les conditions de vie sont extrêmement difficiles, comme à Argelès-sur-Mer.
- En 1939, Franco adhère au pacte anti-Komintern (signé le 25 novembre 1936 entre l’Allemagne et le Japon) aux côtés de l’Italie (qui l’a signé en 1937) tout en assurant une forme de neutralité durant la Seconde Guerre mondiale. Une seule division participe au conflit, elle est envoyée sur le front russe mais retirée en 1944 (c’est la Division bleue, formée de volontaires).