Crédit photo : James K. F. Dung, SFC, 1966
- En 1954, les accords de Genève mettent fin à la guerre d’Indochine mais aggravent la situation au Vietnam : il est alors divisé entre le Nord communiste soutenu par l’URSS : la République démocratique du Vietnam, présidée par Hô Chi Minh ; et le Sud proaméricain : la République du Vietnam, présidée par Ngô Dinh Diêm.
- Un mouvement insurrectionnel d’opposition est rapidement créé au Sud : le Front national de libération du Vietnam Sud (FNL), soutenu par l’armée du Vietnam Nord, les Viet-cong. Le pays est en pleine guerre civile.
- En 1961, alors que la situation s’aggrave, le président américain Kennedy envoie des conseillers militaires en soutien au régime de Diêm. Ils sont chargés d’entraîner l’armée du Vietnam Sud. Mais en juin 1963, plusieurs moines bouddhistes s’immolent afin de protester contre le régime de Diêm ; et Ngô Dinh Diêm est assassiné le 2 novembre 1963 lors d’un coup d’État organisé par les généraux du Sud Vietnam.
En août 1964, le président américain Lyndon Baines Johnson lance les premiers raids contre les positions communistes du Vietnam Sud et obtient l’autorisation du Congrès américain pour une guerre contre le Vietnam Nord.
À partir de 1965, les troupes américaines et vietnamiennes bombardent le Nord et tentent de couper la piste Hô Chi Minh reliant le Nord au Sud, sans succès. À partir de 1966, ils bombardent les villes du Nord.
À partir de 1967, les premiers marines américains débarquent au Vietnam Sud : ce ne sont plus seulement des conseillers qui sont engagés. Ils sont 500 000 en 1968, avec environ 70 000 Sud Vietnamiens et alliés anglo-saxons. Le Viêt-Cong en compte le double.
La guerre est aussi épuisante psychologiquement : les Viet-cong utilisent des techniques de guérilla, et le Sud mène des attaques systématiques sur les villages afin d’éliminer toute menace potentielle.
Le Laos et le Cambodge sont impliqués malgré eux dans le conflit. Sur ces trois pays sont larguées trois fois plus de bombes que durant toute la Seconde Guerre mondiale.
C’est aussi la première fois que des armes chimiques sont utilisées à grande échelle : l’agent orange (herbicide libéré par avion et causant de graves maladies) et le napalm (bombe incendiaire utilisée pour brûler les villages).
Le 30 janvier 1968, les Viet-cong lancent l’offensive du Têt : durant une fête nationale, ils lancent l’assaut simultané d’une centaine de villes du Sud. Échec militaire, cette offensive suivie en direct par les caméras américaines relance la contestation aux États-Unis.
En 1969, la révélation du massacre de centaines de villageois à My Lai par les troupes américaines lance une furieuse contestation aux États-Unis : 250 000 personnes manifestent à Washington. Ils sont 500 000 l’année suivante.
En 1970, le président Nixon lance le désengagement, qui aboutit 3 ans plus tard aux accords de paix de Paris, le 27 janvier 1973.
Mais la guerre se poursuit jusqu’en 1975, avec la victoire du Vietnam Nord.
- Le 2 juillet 1976, le nouvel État prend le nom de République socialiste du Vietnam.
- Les troupes américaines comptent 58 000 morts et 350 000 blessés ; le Vietnam déplore quant à lui 3,8 millions de morts civils et militaires, soit 8 % de sa population.
- L’agent orange continue de causer des handicaps et des décès.
- Ce conflit, coûteux et très médiatisé, engage une profonde crise morale aux États-Unis. La contestation s’y est réveillée, tandis que la puissance du pays est contestée dans le bloc occidental. La guerre du Vietnam est le premier conflit perdu par les États-Unis.