Crédit photo : Kennedy et Khrouchtchev à Vienne, Stanley Tretick, 1961
- La Grande Alliance disparaît dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’URSS garde sous sa coupe les pays d’Europe de l’Est qu’elle a libéré et, en 1946, Churchill met le monde en garde contre le rideau de fer tombé sur l’Europe. Le monde est maintenant divisé en deux camps aux idéologies concurrentes, le bloc de l’Ouest derrière les États-Unis et le bloc de l’Est derrière l’URSS. Dans un contexte international très tendu, ils s’affronteront indirectement durant près de 50 ans.
L’escalade
En 1947, Truman met en application sa doctrine de l’endiguement en lançant le plan Marshall en Europe, ce à quoi Staline répond la même année par la doctrine Jdanov en URSS.
En juin 1948, les forces d’occupation n’ayant pu trouver d’accord sur l’occupation de Berlin, Staline lance le blocus de Berlin Ouest : il durera un an, la ville subsistant grâce au pont aérien américain.
En 1949, les alliés signent le traité de l’Atlantique Nord (OTAN), alliance permettant de faire face à l’URSS. En 1955, l’URSS fera de même avec le pacte de Varsovie.
La même année, RFA et RDA sont reconnus comme deux États distincts.
En 1949 Mao arrive au pouvoir en Chine, renforçant le bloc de l’Est. Il soutient le gouvernement communiste de Corée du Nord dans sa guerre contre la Corée du Sud, alliée des États-Unis. En 1950 débute ainsi la guerre de Corée, où s’affrontent les coalitions des deux blocs durant trois ans : la guerre froide devient militaire et mondiale.
La mort de Staline, le 5 mars 1953, permet d’aboutir à l’armistice de Pan Mun Jon, entamant la « détente ».
La « détente »
L’URSS possède la bombe A, elle est donc plus sûre d’elle face aux États-Unis. En 1954, les deux pays se réunissent à la conférence de Genève avec la France et la Grande Bretagne pour négocier la paix et la sécurité internationale : on a pris conscience du danger nucléaire.
Khrouchtchev développe l’idée d’une coexistence pacifique entre les deux blocs : ainsi, l’OTAN n’intervient pas lors de la répression de l’insurrection de Budapest par l’URSS en 1956.
Malgré la pacification des relations, États-Unis et URSS se livrent toujours à une course à l’armement et à la conquête de l’espace.
En 1961, la construction du mur de Berlin montre les limites du dégel.
En 1962, les tensions atteignent leur paroxysme avec la crise des missiles de Cuba : on craint un affrontement militaire désastreux entre les deux puissances, mais Khrouchtchev rappelle ses navires et entame des négociations.
En 1965, les États-Unis s’engagent directement dans la guerre du Vietnam, un conflit périphérique dans lequel ils vont s’enliser.
Afin de ne pas se retrouver dans une situation aussi tendue qu’en 1962, les deux blocs entament une série de négociations visant à pacifier leurs relations. Le symbole de cette « détente » est le téléphone rouge, une ligne directe entre les deux blocs installée en juin 1963.
En 1964, Krouchtchev est remplacé par Brejnev.
La situation se détend aussi en Europe : le chancelier allemand Willy Brandt de la RFA lance l’Ostpolitik, politique d’ouverture entre les deux Allemagnes. Une série de traités normalise les rapports entre RDA et RFA au début des années 1970.
En 1972, trois ans de négociations aboutissent à la signature du traité SALT 1 sur la limitation des armements stratégiques entre URSS et États-Unis puis en 1973, Brejnev rencontre Nixon aux États-Unis : tous deux signent un traité sur la prévention nucléaire.
En 1975, les accords d’Helsinki rappellent que les frontières et les droits de l’homme sont inviolables : la détente est à son apogée.
Le refroidissement
Le communisme avance en Asie et en Afrique. En 1978, l’URSS envahit l’Afghanistan pour aider le gouvernement prosoviétique contre la guérilla islamiste, entraînant des mesures de représailles américaines. Les négociations sur la limitation des armements prennent fin.
En 1983, le nouveau président Reagan reprend la course à l’armement (projet « guerre des étoiles »). La crise des Euromissiles met fin aux nouvelles négociations sur la limitation des armements.
La fin
En 1985, Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS : prenant conscience du retard économique de son pays, il lance une politique d’ouverture.
En 1987, États-Unis et URSS signent pour la première fois des accords de désarmement et détruisent leur arsenal. Les accords START, un traité de réduction des armes stratégiques, seront signés en 1991.
En 1989, Gorbatchev n’intervient pas lorsque des régimes communistes s’effondrent en Europe de l’Est. En 1991, c’est finalement le bloc soviétique qui implose.
- La guerre froide a modelé la quasi-totalité de la politique internationale dans une optique binaire durant près de 50 ans. Il s’agit dorénavant de reconstruire le monde dans une nouvelle logique : l’ONU et l’UE prennent une place plus importante pour l’intégration des pays.
- La victoire symbolique des États-Unis dans la guerre froide entame le début d’un monde marqué par la superpuissance américaine et la victoire du libéralisme.