- En juin 1940, l’armée française est écrasée par le Reich d’Hitler : Philippe Pétain signe l’armistice le 22 juin. Il obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940 ; après avoir rencontré Hitler, il affirme vouloir entrer « dans la voie de la collaboration » avec l’Allemagne nazie.
- De Gaulle rejoint l’Angleterre en juin 1940, et lance son appel aux Français le 18. Il souhaite continuer la guerre, et s’efforce d’organiser le mouvement de la Résistance en France. Toutefois, les Français n’ont pas été soit résistants soit collaborateurs : selon les périodes ou les groupes sociaux, ces deux positions ont évolué, bien que la majorité de la population essaye principalement de survivre dans un contexte de privation et d’occupation.
- Le Vercors est un massif préalpin, se situant à cheval sur l’Isère et la Drôme. Sa particularité géographique en fait une sorte de forteresse naturelle, favorisant ainsi l’installation d’une résistance clandestine durant la Seconde Guerre mondiale.
Plusieurs phases caractérisent l’histoire du maquis du Vercors.
De 1942 à 1943, des socialistes se rallient à d’autres groupes dans le massif du Vercors. Ils sont rejoints, dès janvier 1943, par des personnes ne souhaitant pas partir en Allemagne dans le cadre du STO (Service du travail obligatoire). Un plan militaire est élaboré par l’architecte Pierre Dalloz, en préparation d’un potentiel débarquement en Provence : le Vercors pourrait être un lieu d’atterrissage pour les troupes Alliés. Ce projet est transmis et accepté par Jean Moulin et la France libre ; mais l’arrestation de l’ancien préfet de l’Hérault met un terme à ces ambitions.
La seconde phase, de janvier à juin 1944, correspond à l’implantation plus profonde de différents camps de résistants, qui composent ensemble le maquis. Tissant des liens avec les populations locales, les volontaires inexpérimentés sont formés pour combattre.
Enfin, le « troisième Vercors », s’étend du 9 juin au 21 juillet 1944. Le débarquement du 6 juin 1944 déclenche un véritable espoir : le maquis est rejoint par un grand nombre de nouveaux arrivants, portant le nombre de résistants à plus de 4 000. La rumeur d’un débarquement en Provence participe également à cet engouement. La « République libre du Vercors » est proclamée le 3 juillet, et le maquis se dote d’un journal, d’une administration et d’un tribunal.
Toutefois, le 21 juillet, les Allemands lancent une grande offensive contre le maquis : l’opération est la plus grande observée contre un groupe de résistants : 600 personnes sont tuées (combattants et civils confondus), et le maquis est disloqué en seulement 3 jours.
- La mémoire du maquis du Vercors est vive à la fin de la guerre : on parle, dès 1945, de « l’Oradour dauphinois » en évoquant le petit village de Vassieux, en référence au massacre d’Oradour-sur-Glane.
- L’association des « Pionniers du Vercors" participe à matérialiser la mémoire, avec la création de nécropoles ou encore la construction de plaques mémorielles.