- Après avoir activement participé à la guerre, l’Algérie aspire à l’égalité et à la citoyenneté française. Pour cela de nombreuses négociations et réformes, tels que le « Manifeste du peuple algérien », sont menées avec les représentants du gouvernement français sur place.
- Montée du mouvement nationaliste après les échecs successifs des négociations. Ce mouvement est multiple : les modérés s’évertuent à demander l’égalité alors que les plus radicaux (mouvement des Amis du manifeste et de la liberté ou AML) mené par des personnalités telles que Messali Hadj ou Ferhat Abbas, prônent une indépendance totale du pays.
- Quelques semaines avant le défilé Messali Hadj, un des leaders nationalistes est emprisonné.
Après la capitulation allemande, des défilés sont organisés afin de célébrer la victoire des Alliés ainsi que la fin de la Seconde Guerre mondiale. Profitant de l’audience qui leur est offerte, les partis nationalistes algériens sont autorisés à participer aux manifestations sous certaines conditions : leur participation ne doit pas être politique mais surtout, seuls les drapeaux de la France et de ses alliés sont admis lors du défilé.
Cette tribune leur est ouverte dès 8 h. Les manifestants emplissent les rues en chantant l’hymne nationaliste algérien Min Djibalina. Ils brandissent les drapeaux des vainqueurs, tout en exposant leurs revendications sur des pancartes. Ils souhaitent la fin du colonialisme et obtenir l’égalité ainsi que la libération du leader nationaliste, Messali Hadj, emprisonné les semaines précédentes.
Un drapeau algérien est brandi par un manifestant, déclenchant de vives réactions des forces de police et suscitant des violentes bousculades qui mêlent Algériens et Européens. Des tirs sont échangés et un manifestant est tué, ce qui accentue la panique générale. Le mouvement s’étend très rapidement à Kherrata et Guelma, suscitant une terrible répression dont le nombre de victimes demeure obscur. Cet événement est une page sombre de l’histoire de France, et a été tardivement reconnu comme tragique et impardonnable.
- Le 8 mai 1945 marque non seulement la fin de la Seconde Guerre mondiale mais aussi le début des émeutes et la fin du colonialisme. Le mouvement initié à Sétif s’étend dans le Constantinois algérien touchant les villes de Kherrata et de Guelma, où les manifestants sont aussi violemment réprimés qu’à Sétif.
- Dès lors le mouvement des AML est interdit et les principaux chefs du mouvement sont emprisonnés.
- Ces massacres sont considérés comme étant les prémices de la guerre d’Algérie qui sera officiellement lancée lors des attentats du 1er novembre 1954.