- 1968 : le parti socialiste inscrit dans son programme l’idée d’un revenu minimum distribué à tous ceux qui ne sont pas en mesure de travailler. Cette aide sociale s’appelle alors « minimum social garanti ». Des initiatives locales vont tester le système, notamment à Rennes.
- 1974 : dans son livre programme, Vaincre la pauvreté dans les pays riches, Lionel Stoléru reprend l’idée du revenu minimum en développant le concept d’ « impôt négatif », qui consiste en l’allocation d’un montant fixe à tout individu par l’État.
- 1980 : le prêtre Joseph Wresinski fait la une des médias en dénonçant « les nouveaux pauvres » parmi la population française. Il fait explicitement référence à toute la part de la population qui peine à s’adapter depuis la crise économique des années 70.
En décembre 1988, lors du second mandat présidentiel de François Mitterrand, sous le gouvernement de Michel Rocard est porté à l’Assemblée nationale le projet de loi instituant la création d’un revenu minimum distribué par l’État aux plus démunis. Le revenu minimum d’insertion (RMI) est alors voté à une large majorité. Cette nouvelle aide sociale rentre en application le 15 décembre 1988. L’allocation va concerner près de deux millions de personnes, majoritairement des personnes vivant seules et sans enfants.
Le RMI s’inscrit dans les mesures sociales voulues par la gauche en permettant une redistribution plus effective des richesses des revenus élevés vers les plus démunis. Cette nouvelle allocation répond pleinement au programme de réélection de François Mitterrand, qui s’était fait élire avec des idées socialistes.
Pour pouvoir obtenir le RMI, il faut avoir au moins 25 ans, être résident en métropole ou dans les DROM et ne pas avoir de revenus ou avoir un salaire inférieur à l’allocation. En contrepartie, l’allocataire doit s’engager à respecter un « contrat d’insertion », qui lui permet d’obtenir des renseignements et des aides des différents organismes sociaux de l’État.
Cependant, la mise en place du RMI a suscité des effets pervers, notamment sur l’intérêt d’un retour à l’emploi. En effet, surtout lorsqu’il s’agit d’un temps partiel, les allocataires peuvent préférer conserver leur RMI en raison d’un trop faible différentiel de revenu. C’est pour que le RMI cesse de constituer une « trappe à inactivité » que le gouvernement de François Fillon, sous la présidence Sarkozy, décide en décembre 2008 d’instituer le revenu de solidarité active (RSA). Cette nouvelle allocation permet aux personnes bénéficiant d’un minimum social et qui reprennent une activité salariée de voir leur revenu évoluer.
- 2014 : 2 millions de français sont allocataires du RSA, un chiffre en constante hausse.