- Les années qui précèdent l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher sont marquées par une morosité économique : faible croissance et forte inflation.
Margaret Thatcher est Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990. De son mandat sont souvent retenues deux choses : d’une part son libéralisme économique, qualifié de néo-libéralisme (appliqué simultanément par Ronald Reagan, président des États-Unis dans les années 1980) et d’autre part sa rigueur et sa fermeté, qui valent à Thatcher le surnom de « dame de fer ».
Sa politique néo-libérale se caractérise par plusieurs choses :
- L’érosion de l’État providence : les impôts baissent, mais en contrepartie, les dépenses publiques baissent encore plus radicalement : de moins en moins d’allocations sociales sont attribuées. Les mandats de Thatcher sont l’exemple type d’une politique de rigueur budgétaire.
- Thatcher était davantage favorable à l’initiative privée qu’au contrôle des entreprises par l’État : elle considérait qu’une gestion privée avait l’avantage de ne pas être soumise aux pressions des électeurs et qu’elle pesait ainsi moins sur les finances de l’État. C’est pourquoi on assiste à beaucoup de privatisations d’entreprises publiques (British Petroleum, British Steel (acier), British Telecom). La finance et la banque subissent le même sort.
- Pour Margaret Thatcher, l’État ne doit pas être régulateur de l’économie. Le but est simplement de lutter contre l’inflation (hausse des prix), mais pas contre le chômage. C’est pourquoi Thatcher fait disparaitre les encadrements sur les salaires ainsi que sur les prix. Son action se résume donc à un amoindrissement conséquent de la place de l’État dans l’économie.
La fermeté avec laquelle sont appliquées ses politiques est un élément clef des mandats de Margaret Thatcher. En plein conflit entre le Royaume-Uni et les indépendantistes d’Irlande du Nord en 1981, ceux-ci tentent de l’influencer par des grèves de la faim, mais elle ne fait aucune concession. De même, lorsque l’intégrité du territoire britannique est menacée, elle n’hésite pas à être ferme. L’armée est envoyée sur le territoire d’outre-mer des îles Malouines en 1982 suite à l’invasion argentine du territoire. Dès que Thatcher voit une de ses positions menacée, elle réplique.
Enfin, autre moment fort de ses mandats : la lutte contre les syndicats, qui entre dans sa politique néo-libérale, a été une autre occasion de démontrer sa fermeté : elle les affaiblit en les privant de leurs prérogatives (loi encadrant strictement la pratique de la grève par exemple). En 1984, ceux-ci protestent, font grève pendant plus d’un an, mais finissent par capituler face à la rigidité de Thatcher.
- Le bilan du thatchérisme est plutôt mitigé. Elle remet le Royaume-Uni sur le chemin de la croissance. Mais, même si l’on ne peut pas tout imputer à la politique de Margaret Thatcher, on assiste au final à une hausse du chômage, de l’inflation, du déficit commercial et à une baisse de la part du Royaume-Uni dans le commerce mondial à la fin de ses mandats.