Dès l’origine du projet des Rougon-Macquart, Zola prévoit d’écrire Au Bonheur des Dames. Pour cela, il réalise une véritable enquête de terrain. Entre février et mars 1882, il se rend dans les grands magasins parisiens (tout particulièrement Le Bon Marché et les magasins du Louvre). Il prend des notes sur l’architecture, sur les rayons, sur l’organisation générale et les techniques de vente. De plus, pour créer son décor, il repère les quartiers de Paris et choisit celui où se déroulera son histoire. Il relève le plan des rues dans le quartier de l’Opéra, décrit les lieux, les bâtiments. Il imagine ensuite son plan du magasin et le dessine.
Au Bonheur des Dames est un roman naturaliste.
Denise Baudu : Denise est l’héroïne du roman. C’est une jeune fille douce et réservée qui travaille d’arrache-pied pour subvenir aux besoins de ses deux frères, Jean et Pépé. Octave Mouret : Homme d’affaires sûr de lui et séducteur, Mouret est le propriétaire du Bonheur des Dames. Bourdoncle : Associé de Mouret, il surveille de près les employés. Hutin : Hutin est un vendeur hypocrite et ambitieux. Il méprise les vendeurs et tout particulièrement Denise. Les vendeuses : Madame Aurélie, Clara Prunaire et Marguerite Vadon sont vendeuses au rayon confection. Jalouses de Denise, elles lui mènent la vie dure. Les Baudu : Les Baudu (l’oncle de Denise, sa femme et leur fille Geneviève) ont un commerce de tissus auquel le Bonheur des Dames fait grande concurrence. Bourras : Bourras a une fabrique de parapluies à côté du Bonheur des Dames. Robineau : Renvoyé du Bonheur des Dames, il crée ensuite sa propre boutique. Henri Deloche : Deloche est commis au Bonheur des Dames. Il est l’ami de Denise. Pauline Cugnot : Vendeuse au Bonheur des Dames, Pauline est l’amie de Denise. Henriette Desforges : Maîtresse de Mouret, Henriette Desforges est l’une des clientes les plus exigeantes et les plus choyées du Bonheur des Dames.
Conditions de travail : Zola a pour but d’exposer de manière réaliste les conditions de travail des employés d’un grand magasin. Il propose un document sur la naissance des grands magasins dans lequel il analyse les mécanismes du commerce moderne. Il dénonce l’exploitation de la femme, et les conditions de vie difficiles : grande concurrence qui règne entre les employés, en raison du système de rémunération des vendeurs proportionnel à leurs vente, travail précaire avec faibles revenus, licenciements, pénibilité physique… Capitalisme : Zola souligne l’ambigüité du système du capitalisme : ses bienfaits et ses méfaits. Il oppose les petits commerces, qui représentent le passé et l’immobilisme, au Bonheur des Dames, qui représente le progrès.
L’histoire du Bonheur des Dames se passe à Paris dans les années 1860. La capitale est métamorphosée par les travaux du baron Haussmann, et les premiers grands magasins viennent concurrencer les petits commerces.
Chapitre 1
Chapitre 1
Lundi 3 octobre 1864, Denise Baudu a 20 ans. Elle arrive à Paris avec ses frères, Jean et Pépé, espérant que son oncle, propriétaire du Vieil Elbeuf, pourra l’engager. Mais cela n’est pas possible : le vieux commerçant n’en a pas les moyens. Il raconte ce qui arrive aux petits commerçant à cause du Bonheur des Dames, grands magasins de nouveautés. Denise est séduite par ce magasin et décide de s’y présenter car une place de vendeuse est libre.
Chapitre 2
Chapitre 2
Le lendemain, Denise attend devant le Bonheur des Dames. On apprend que Mouret, ancien commis du magasin, avait épousé la patronne qui vient de mourir. Lorsque Denise se décide à entrer dans le magasin, tout le monde la trouve triste et laide, mais Mouret, lui, ne reste pas insensible à son charme.
Chapitre 3
Chapitre 3
Samedi 8 octobre 1864, Octave Mouret se rend chez sa maîtresse Henriette Desforges afin de rencontrer le baron Hartmann. Il espère que ce dernier financera le projet d’agrandissement du Bonheur des Dames. Mouret rencontre Paul Vallagnosc, un ami de collège.
Chapitre 4
Chapitre 4
Lundi 10 octobre 1864 : c’est la première journée de travail de Denise. Elle s’installe dans la chambre qu’elle va occuper, sous les toits du magasin. Sa tenue modeste et négligée fait d’elle la risée des autres employés. Les vendeuses se liguent contre elle en ne lui laissant aucune vente.
Chapitre 5
Chapitre 5
Ce chapitre s’étale d’octobre 1864 à juillet 1865. Mouret conseille Denise sur sa façon de s’habiller et de se coiffer. Elle se transforme, et Mouret se montre bienveillant envers elle.
La vie est difficile : le travail pénible est physiquement difficile, et Denise a du mal à subvenir aux besoins financiers de ses frères, surtout de Jean, amateur de femmes.
Son amie, Pauline, lui conseille de prendre un amant, mais Denise s’y refuse. Deloche avoue son amour pour elle, mais elle le repousse, ne voulant être que son amie.
Chapitre 6
Chapitre 6
20 juillet 1865. Pendant cette saison d’été, il y a beaucoup de licenciements. Les méchantes collègues de Denise prétendent qu’elle a un amant et un enfant (il s’agit en fait de ses deux frères). Grâce à l’aide de son collègue Robineau, Denise passe ses nuits à coudre des cravates. Ils se font finalement renvoyer tous les deux.
Chapitre 7
Chapitre 7
Ce chapitre couvre la période de juillet 1865 à juillet 1866.
Denise est fâchée avec son oncle depuis qu’elle a accepté de travailler au Bonheur des Dames. Après son renvoi, elle se retrouve à la rue. Ne pouvant plus payer la pension de Pépé, elle loue une chambre dans la vieille maison de Bourras qui l’emploie en tant que vendeuse, même si son commerce ne fonctionne pas très bien.
En janvier 1866, Robineau, qui vient d’acheter un magasin de quartier, engage Denise. Il s’engage dans une lutte contre le grand magasin et se ruine. Bourras fait de même.
Un soir de juillet, Denise rencontre Mouret, qui lui propose de revenir au Bonheur des Dames. Elle refuse. Il lui demande alors de proposer à Bourras une grosse somme d’argent pour quitter le magasin, mais le vieux marchand refuse. Denise et Baudu se réconcilient.
Chapitre 8
Chapitre 8
De juillet 1866 à mars 1867.
Denise vient déjeuner chez les Baudu. Sa cousine, Geneviève, a des doutes quant à la fidélité de son fiancé Colomban. La boutique des Baudu perd ses dernières clientes. En février 1867, Denise décide de retourner travailler au Bonheur des Dames.
Chapitre 9
Chapitre 9
14 mars 1867. Il y a des travaux d’agrandissement au Bonheur des Dames et l’intérieur est réaménagé. Le magasin réalise de belles recettes. Mme Desforges, la maîtresse de Mouret, est jalouse de Denise, qu’elle pense être sa rivale. Denise est nommée au poste de seconde vendeuse.
Chapitre 10
Chapitre 10
Premier dimanche d’août 1867 : c’est le jour de l’inventaire. Denise est de plus en plus appréciée par ses collègues. Son patron, Mouret, l’invite à un dîner, mais elle refuse car elle ne veut pas d’une aventure. Tout le monde est étonné de ce refus, mais les ragots vont bon train.
Chapitre 11
Chapitre 11
Fin octobre, début novembre 1867. Madame Desforges, jalouse, se venge en faisant venir Denise chez elle pour l’humilier. Mouret prend la défense de Denise. Desforges aide Bouthemont, renvoyé du Bonheur des Dames, à ouvrir un magasin concurrent : Aux Quatre Saisons.
Chapitre 12
Chapitre 12
25 septembre 1868. Denise a un rôle de plus en plus important dans le magasin, mais elle continue de repousser Mouret, qui est de plus en plus triste de ses refus. Des employés surpris à voler sont renvoyés. Bourdoncle prévient Mouret que Denise est en compagnie de Deloche, qui n’est pourtant pas son amant. Mouret fait une scène de jalousie. Le lendemain, Denise est nommée première vendeuse d’un nouveau rayon pour enfants. Elle devient aussi la conseillère de Mouret. Elle le pousse à améliorer les conditions de travail du personnel.
Chapitre 13
Chapitre 13
Novembre 1868 à février 1869. Abandonnée par Colomban, la cousine de Denise, Geneviève, meurt de chagrin. Sa mère décède peu de temps après. Baudu ferme son commerce, Robineau fait une tentative de suicide et Bourras est exproprié. Tous refusent l’aide de Denise. Cette dernière finit par accepter la loi du plus fort.
Chapitre 14
Chapitre 14
Un lundi de février 1869. La façade du magasin qui donne sur la rue du Dix-Décembre est inaugurée. Mouret demande enfin Denise en mariage, qui accepte. La recette de la journée dépasse le million de francs.
« L'amant lui faisait peur, cette peur folle qui blêmit la femme à l'approche du mâle ».
Chapitre 12« Le flot de larmes la soulevait, devant la misère sacrée des vaincus ».
Chapitre 13« La clientèle, dépouillée, violée, s'en allait à moitié défaite, avec la volupté assouvie et la sourde honte d'un désir contenté au fond d'un hôtel louche ».
Chapitre 14« Les jupons blancs de toutes les longueurs, le jupon qui bride les genoux et le jupon à traîne dont la balayeuse couvre le sol, une mer montante de jupons, dans laquelle les jambes se noyaient ».
Chapitre 14