Boule de suif est sans doute l’œuvre qui a imposé Maupassant comme maître de la littérature française. Ce récit figure dans le recueil collectif Les Soirées de Médan, emmené par Émile Zola. Maupassant a rédigé ce texte en 1879.
Boule de suif : Femme galante. M. et Mme Loiseau : Marchands de vin en gros. M. Carré-Lamadon : Propriétaire de trois filatures, officier de la Légion d’honneur et membre du conseil général. Mme Carré-Lamadon : Femme de M. Carré-Lamadon Le comte et la comtesse Hubert de Bréville : Couple de la vieille noblesse normande. Cornudet : Un démocrate. Deux bonnes sœurs : null
L’hypocrisie : L’auteur pointe du doigt l’hypocrisie du clergé et de la bourgeoisie, la petitesse des « grands ». Seule Boule de suif a le droit à un portrait élogieux de la part de Maupassant qui est mordant avec tous les autres. La femme objet : L’auteur dénonce la « femme marchandise » victime de la guerre. Le patriotisme et la guerre : Maupassant fustige le patriotisme des bourgeois de Rouen qui ont vite composé avec la présence des Prussiens. Boule de suif est en fait la seule patriote de cette nouvelle ; l’attitude des autres est méprisable.
En 1870, en Normandie, l’armée française quitte la ville de Rouen envahie par les Prussiens. Dix habitants fuient à bord d’une diligence : les Loiseau, les Carré-Lamadon, le Comte et la Comtesse de Bréville, deux religieuses, Cornudet et Élisabeth Rousset, une femme galante appelée « Boule de Suif » du fait de son embonpoint. C’est en fait une vraie société en miniature du Second Empire qui est présentée.
La neige, le froid et la faim rendent le voyage difficile. La présence de Boule de Suif dérange. Pourtant étant la seule à avoir prévu de la nourriture, elle la partage avec les autres. Le soir, ils s’arrêtent dans une auberge occupée par les Prussiens. L’officier décide de ne laisser les voyageurs repartir qu’à condition que Boule de Suif lui offre ses faveurs. Si la jeune femme résiste par patriotisme, les autres font pression sur elle pour qu’elle accepte. C’est au final aussi par patriotisme qu’elle accepte ce chantage : pour libérer ses compatriotes. Ces derniers, qu’elle a nourris et libérés, se montrent pourtant bien méprisants envers elle : ils ne lui donnent rien à manger alors qu’elle n’a pas pensé à prendre des provisions pour le retour.
« L'angoisse de l'attente faisait désirer la venue de l'ennemi. »« La femme, une de celles appelées galantes, était célèbre par son embonpoint précoce qui lui avait valu le surnom de Boule de suif. »« Elle se sentait noyée dans le mépris de ces gredins honnêtes qui l'avaient sacrifiée d'abord, rejetée ensuite, comme une chose malpropre et inutile. »« Et Boule de suif pleurait toujours ; et parfois un sanglot qu’elle n’avait pu retenir passait, entre deux couplets, dans les ténèbres. »