Passionné de sciences et de voyages, Jules Verne s’attelle à la découverte de l’Afrique noire dans ce roman. Citant à tour de rôle tous les grands explorateurs, il fait vivre à son héros, le Dr Samuel Fergusson, une extraordinaire aventure depuis Zanzibar sur la côte de l’océan Indien, survolant le lac Victoria, le lac Tchad, Agadez, Tombouctou, Djenné et Ségou, jusqu’à Saint-Louis, au Sénégal, sur la côte de l’océan Atlantique. Contrairement à ses prédécesseurs, Verne place le docteur en montgolfière, gain de temps et de sécurité car il n’a pas besoin de poser pied à terre et de se confronter avec la faune et la flore sauvages d’Afrique. Verne imagine un système ingénieux basé sur les découvertes scientifiques de la fin du XVIIe siècle. L’histoire étant contemporaine de Verne, elle y gagne en crédibilité, l’exploration des terres inconnues étant encore d’actualité en 1863.
Dr Samuel Fergusson : Docteur anglais, membre de la Société géographique royale, il est déterminé à mener son projet sur lequel il travaille depuis deux ans. Exubérant, ingénieux, il sait se montrer convaincant. Richard « Dick » Kennedy : Écossais bourru, il est l’ami de longue date de Fergusson. Habile chasseur, il finit par apprécier cette aventure pour laquelle il était réticent au départ. Joe : Joe est le domestique de Fergusson. Extrêmement fidèle a son maître, il ferait tout pour lui, y compris se sacrifier. Il est fin cuisinier et extrêmement agile de son corps et de ses mains.
L’exploration : Fergusson est un explorateur. Il est comparable à tous les grands qui l’ont précédés. À travers son personnage, Verne cite leurs travaux et leurs découvertes comme par exemple le Dr. Livingstone, qui était également en Afrique à ce moment-là. La présence de personnalités ayant réellement vécu renforce la crédibilité du roman. La science : Avec son double ballon, Verne met un pied dans la réalité et un autre dans un futur d’anticipation. Les montgolfières existant déjà en 1863, Verne les perfectionne grâce à ses connaissances en sciences. L’homme face à la nature : Le contraste entre les trois hommes en ballon et les peuplades primitives qu’ils rencontrent est saisissant. Pris pour des divinités la plupart du temps, cela met en lumière le décalage entre l’Afrique sauvage et la société européenne.
Ce roman contient des propos discriminants, il faut y voir un témoignage d’une époque révolue. Ces réflexions s’inscrivent dans un contexte historique bien particulier et un état d’esprit partagé au XIXe siècle.
Cinq semaines en ballon raconte les aventures du Dr Samuel Fergusson, de Dick Kennedy et de Joe, qui voyagent en ballon depuis Zanzibar sur la côte de l’océan Indien jusqu’à Saint-Louis, au Sénégal, sur la côte de l’océan Atlantique.
Chapitres 1 à 10
Chapitres 1 à 10
Fergusson, soutenu par la Société géographique royale, prépare son expédition : une traversée en ballon gonflable de l’Afrique, d’Est en Ouest. Son ami Dick Kennedy le rejoint pour l’en dissuader. Fergusson ignore remarquablement ses mises en garde et le compte comme faisant partie du voyage. Le ballon est construit, les passagers pesés, les provisions faites. Joe, le domestique, est aussi du voyage et se réjouit d’aider son maître. Devant tant d’enthousiasme, Kennedy ne sait plus quoi dire, mais se promet de ne pas monter dans le ballon. Il embarque néanmoins pour l’Afrique.
Chapitres 11 à 16
Chapitres 11 à 16
Débarqués sur l’île de Zanzibar, ils gonflent le ballon baptisé Le Victoria et s’envolent tous les trois vers l’Ouest, poussés par les vents. Ils sont émerveillés par le paysage, ils attaquent ensuite leurs provisions de café, thé, viande séchée et pemmican. Kennedy attrape une fièvre sans gravité, dont il guérit rapidement. Le ballon arrive au dessus d’un village. Les Africains, effrayés, pensent que c’est la Lune qui vient les visiter. Ils sont considérés comme des fils de la Lune et adorés par le sultan et ses fidèles.
Chapitres 12 à 20
Chapitres 12 à 20
En jetant l’ancre pour arrêter le ballon, ils s’accrochent à un éléphant qui les traîne une heure et demi dans la brousse. Kennedy tue finalement l’éléphant, ils dînent de sa dépouille et passent une nuit à terre. Le lendemain ils découvrent la vraie source du Nil (cette région n’avait pas encore été explorée). Un peu plus loin ils croisent une bataille sanglante entre deux peuplades, et Kennedy tue l’un des leaders.
Chapitres 21 à 25
Chapitres 21 à 25
Ils sauvent un jeune prêtre français tombé aux mains des sauvages. Trop faible, il meurt dans le ballon. Lors de son enterrement, Joe découvre dans le sol parsemé de quartz une forte proportion d’or. La fièvre de l’or monte en lui et il charge le ballon de roches au lieu du lest. Fergusson s’inquiète des provisions d’eau qui semblent insuffisantes.
Chapitres 26 à 29
Chapitres 26 à 29
Ils traversent le désert, ils partagent l’eau restante entre eux et le chalumeau du ballon. Ils trouvent finalement une oasis, et y passent la nuit après avoir tué les lions qui y rodaient.
Chapitres 30 à 35
Chapitres 30 à 35
Ils survolent des montagnes et se font attaquer par des pigeons enflammés lancés par les locaux. Ils se font ensuite encercler par des gypaètes (sorte de vautours) qui crèvent la première couche du ballon. Le ballon de secours perdant de l’altitude, Joe saute alors dans le lac Tchad pour sauver ses amis.
Chapitres 36 à 39
Chapitres 36 à 39
Joe s’en sort et rejoint finalement Fergusson et Kennedy, après avoir traversé le lac à la nage, dormi dans un arbre à serpents et volé un cheval. Ils arrivent aux alentours de Tombouctou.
Chapitres 40 à 44
Chapitres 40 à 44
Ils croisent un nuage de sauterelles qui ravagent les cultures. Fergusson s’inquiète car le ballon perd de l’altitude et du gaz. Lors du dépassement d’une montagne, Joe saute à terre pour délester le ballon et grimpe à nouveau une fois l’obstacle passé. Lors d’un dernier arrêt, les locaux mettent le feu à la forêt sur laquelle ils sont accrochés. Ils s’enfuient et jettent tout ce qui est devenu inutile et trop lourd y compris le brûleur et la nacelle. Accrochés au ballon par des cordes, ils traversent finalement le fleuve Sénégal et arrivent à bon port à Gouina. Ils rentent victorieux à Londres.
« Miséricorde ! s’écria-t-il. Le fou ! l’insensé ! traverser l’Afrique en ballon ! Il ne manquait plus que cela ! »
Chapitre 3« Là s’étalent sans ordre, et même avec un désordre charmant, les étoffes voyantes, les ivoires, les dents de rhinocéros, les dents de requins, le miel, le tabac, le coton ; là se pratiquent les marchés les plus étranges, où chaque objet n’a de valeur que par les désirs qu’il excite. »
Chapitre 15« “- Nous tombons toujours !… Videz les caisses à eau !… Joe ! entends-tu ?… Nous sommes précipités dans le lac !”
Joe obéit. Le docteur se pencha. Le lac semblait venir à lui comme une marée montante ; les objets grossissaient à vue d’œil ; la nacelle n’était pas à deux cents pieds de la surface du Tchad.
“- Les provisions ! les provisions !” s’écria le docteur.
Et la caisse qui les renfermait fut jetée dans l’espace. La chute devint moins rapide, mais les malheureux tombaient toujours !
“- Jetez ! jetez encore ! s’écria une dernière fois le docteur.
- Il n’y a plus rien, dit Kennedy.
- Si !” répondit laconiquement Joe en se signant d’une main rapide.
Et il disparut par-dessus le bord de la nacelle. »
Chapitre 32« Les branches de cet arbre étaient littéralement couvertes de serpents et de caméléons ; le feuillage disparaissait sous leurs entrelacements ; on eût dit un arbre d’une nouvelle espèce qui produisait des reptiles ; sous les premiers rayons du soleil, tout cela rampait et se tordait. Joe éprouva un vif sentiment de terreur mêlé de dégoût, et s’élança à terre au milieu des sifflements de la bande. »
Chapitre 35