Les Confessions est la première œuvre autobiographique de l’histoire. Saint Augustin écrit à la fin de l’Empire romain, alors que la chrétienté est en pleine expansion. Il explique qu’il cherche à s’adresser directement à Dieu sans cacher aucun péché. Augustin raconte donc sa vie en treize livres et cherche à montrer comment il a trouvé la voie de Dieu. À côté de son entreprise purement autobiographique, il s’interroge aussi sur de nombreux problèmes existentiels et philosophiques. Ainsi, il cherche l’origine du mal, ou encore travaille sur la nature du temps, en donnant une définition qui est restée célèbre. Quand Augustin écrit cette autobiographie il est évêque d’Hippone depuis deux ans, et s’est fait baptiser dix ans auparavant. Il conçoit donc les Confessions comme un témoignage pour tous ceux qui n’ont pas trouvé la véritable foi. Il cherche à leur montrer le chemin vers Dieu en racontant sa propre expérience.
Les 13 livres qui composent les Confessions sont positionnés chronologiquement. Il raconte donc dans les premiers livres son enfance, son adolescence et les émois qui y sont attachés. Il précise tous les péchés qu’il a commis, même les plus petits. Il écrit aussi comment il a découvert la philosophie et son rapport mitigé et compliqué avec la religion, en particulier le corps religieux. Il explique ensuite à partir du livre III et IV sa découverte de la philosophie manichéenne (doctrine décrivant la Terre comme le lieu du combat entre le Bien et le Mal), dans laquelle il reste jusqu’à 24 ans. Il en parle comme d’un égarement dans sa recherche de spiritualité.
Le livre V constitue un tournant car il abandonne la philosophie manichéenne pour voyager, ce qui l’amène à rencontrer Ambroise, l’évêque de Milan. Celui-ci le ramène vers le catholicisme, au plus grand plaisir de sa mère, fervente catholique. Cependant, il reste sceptique et n’a pas encore de réelle vocation religieuse. Le Livre VII est central car explique comment il a rencontré Dieu. Il découvre aussi le néoplatonisme. Il se convertit au livre VIII. La fin des Confessions porte sur la manière dont la religion lui a permis de surmonter la mort de sa mère, ainsi que sur des considérations philosophiques plus larges, telles que la création et le temps.
« Et pour vous le mal n’existe point du tout, non seulement pour vous, mais pour l’ensemble de votre création, car il n’y a rien en dehors d’elle qui puisse rompre et corrompre l’ordre que vous y avez établi. Mais parce que, dans le détail, certains éléments ne s’harmonisent pas avec certains autres, on les tient pour mauvais. Or ces mêmes éléments s’accordent avec d’autres et en cela ils sont bons. Ils le sont aussi par eux-mêmes. »