Fiche oeuvre
De la certitude, Ludwig Wittgenstein
Contexte

Il s’agit d’un recueil d’aphorismes publié de façon posthume, écrits par Wittgenstein de 1949 à 1951. L’ouvrage ne sera pas achevé, Wittgenstein ayant succombé brutalement à un cancer. Avec cet ouvrage, Wittgenstein répond au scepticisme cartésien et examine la thèse de G. E. Moore, son prédécesseur à la chaire de philosophie de Cambridge, selon laquelle la référence au sens commun permet d’établir avec certitude des propositions aussi évidentes que « je sais que ceci est ma main ».

Résumé

Dans cet ouvrage, Wittgenstein s’intéresse à la certitude, aux connaissances et surtout à leurs fondements. Le philosophe revient à des questions classiques de la théorie de la connaissance, qu’il définit à partir des usages des mots « savoir », « croire » ou « être certain ». L’originalité de Wittgenstein consiste à opérer des différences conceptuelles entre ces catégories à partir d’une approche grammaticale des jeux de langage, c’est-à-dire des contextes linguistiques au sein desquels l’usage des termes comme « croire », « savoir », ou « douter » ont un emploi doté de sens.

Il montre que pour qu’il y ait connaissance, un certain nombre de conditions doit être rempli, notamment le fait que l’erreur soit possible. Pour cela, il use d’aphorismes (676 en tout) de tailles variables, en recourant à des exemples concrets : « Je sais que je suis un être humain », « Je sais que ceci est un arbre », pour questionner le lecteur sur ce qu’est la notion de certitude. Selon lui, il n’y a pas de sens à douter. Car le langage et la connaissance reposent sur des éléments de croyance instinctive pratique. Notre vie et nos actions s’intègrent dans un ensemble de certitudes vitales qui ne sont pas plus réfutées que vérifiées. Pourtant ces certitudes posent une autre problématique : « Comment apprend-t-on à reconnaître son propre état de savoir ? ». Ainsi, contrairement à Descartes, Wittgenstein met en avant que le doute est rendu possible par nos propres croyances.

Citation

« Vais-je donc dire que la certitude réside dans la nature du jeu de langage ? »