Ce livre de philosophie morale a pour but de montrer quel est le « souverain bien » amenant au bonheur humain. L’Éthique à Nicomaque est séparée en dix livres, mais on peut souligner que sa forme provient surtout d’un arrangement fait par les copistes médiévaux. L’ordre des différents livres n’est donc pas certain, ce qui explique certaines incohérences. Le titre aussi a été donné postérieurement à la date d’écriture (dédié soit au père soit au fils d’Aristote portant tous les deux ce nom). Cependant, tous les livres ont été identifiés comme provenant d’Aristote. On trouve beaucoup de références à l’Éthique à Eudème, un autre écrit d’Aristote portant sur la morale. L’Éthique à Nicomaque porte sur les affaires humaines en général, et a une visée purement pratique. Elle pose en ce sens la question du rapport entre éthique et politique. Pour Aristote, l’éthique est avant tout une sagesse de l’homme qui se détermine dans l’action.
« Qu’est-ce que le bonheur et comment l’atteindre ? » est la problématique qu’Aristote cherche à résoudre dans l’Éthique à Nicomaque. Pour cela, il définit le bien et cherche sa nature. Aristote n’hésite pas à montrer qu’il y a plusieurs visions du « bonheur », qui mènent à trois genres de vies.
- D’abord, on peut concevoir une vie de bonheur tournée vers les plaisirs (il parle ici de la vie poursuivie par le plus grand nombre, la foule) ;
- ou bien alors on peut penser que le bonheur vient des honneurs (Aristote présente alors la vie politique).
- Le dernier type de vie est la vie contemplative du philosophe, qui constitue pour Aristote le réel bonheur.
Aristote critique aussi les théorie platoniciennes portant sur le bien en soi, en montrant qu’il y a de multiples catégories du bien, et qu’on ne peut pas accepter l’idée d’un seul bien en soi, unique et général comme le préconise Platon. Il montre ensuite ce qu’est la vertu, c’est-à-dire le fait d’agir en concordance avec des principes éthiques. Les vertus ne sont pas naturelles, elles se cultivent, et le but est de trouver le juste milieu entre un comportement excessif et un comportement trop en retrait. Il explique ensuite ce qu’est la nature de la justice. Il distingue enfin, au sein des vertus, les vertus intellectuelles, qu’il valorise car elles permettent d’arriver à la vie contemplative et au souverain bien.
« Le bien pour l’homme consiste dans une activité de l’âme en accord avec la vertu ».