Frankenstein est un roman épistolaire (c'est-à-dire composé de lettres) qui a été écrit alors que Mary Shelley était âgée de dix-neuf ans. Elle participait, avec quelques amis, à un voyage en Italie, lorsque l'un d'eux, lord Byron, proposa un défi : chacun écrirait une histoire d'épouvante.
Le livre connaîtra un grand succès dès sa parution. Très inspiré par les romans gothiques, populaires à cette époque, il contribuera à faire entrer ce genre, alors peu considéré, dans la littérature. Mais plus qu'un livre, c'est un mythe que crée Mary Shelly : la figure inquiétante et tragique à la fois du monstre de Frankenstein a été depuis reprises de nombreuses fois.
Le livre, d’abord publié anonymement, permettra ensuite à Shelley de vivre de sa plume.
Victor Frankenstein : Victor Frankenstein est un jeune chimiste très doué issu d'une famille aisée. À partir du moment où il crée le Monstre, il est torturé par un sentiment de culpabilité. L'être paisible qu'il était laisse la place à une personnalité tourmentée. Le Monstre : Le Monstre est un géant créé à partir de différents cadavres. Il est d'une terrible laideur, mais doté de sensibilité et d'intelligence. Il voudrait vivre parmi les hommes, mais il est rejeté par tous. La solitude le rend furieux : c'est en fait le rejet des autres qui fait de lui un monstre. Robert Walton : Robert Walton est un explorateur. C'est lui qui introduit et termine le roman. Elizabeth Lavenza : Elizabeth Lavenza est la sœur adoptive de Victor, élevée par la famille Frankenstein. Elle est attentionnée et aimante. Alphonse Frankenstein : Alphonse Frankenstein est le père de Victor. Il l'aidera jusqu'au bout mais mourra d'accablement. Henry Clerval : Henry Clerval est un ami d'enfance de Victor. Il l'a soigné et aidé. C'est un homme gai et optimiste, contrairement à son ami.
Les dangers de la science : Les dangers de la science sont largement présentés ici. C'est d'abord la figure du scientifique qui est dénoncée : Victor Frankenstein est arrogant et égoïste, il a prétendu pouvoir rivaliser avec la nature ou avec Dieu. La science est assimilée ici à une démesure inconsciente. De plus, Victor ne comprendra jamais que le Monstre était un être sensible et que lui-même l'a traité injustement et cruellement. La solitude : L'histoire de ce monstre est une métaphore permettant de parler de la solitude et du rejet. Le Monstre, à sa naissance, est un être sensible, émerveillé par la nature et désireux de venir en aide aux êtres vivants. Il n'est pas responsable de son apparence physique, qui ne reflète en rien son intériorité. S'il se met à tuer, c'est-à-dire s'il devient effectivement un monstre, c'est parce que les autres l'ont vu ainsi.
Ce monstre est en réalité un double de Victor, peut-être un double de l'humanité elle-même. Par sa très grande force physique et par son extrême intelligence, il correspond à l'espèce supérieur que Victor voulait créer. En cela, il représente une autre humanité.
Robert Walton est un jeune anglais. Il raconte à sa sœur son voyage au pôle Nord. Lors d'une tempête de neige, il a sauvé un homme. C'est Victor Frankenstein. Frankenstein fait confiance à Walton et décide de lui confier son histoire.
Il a été élevé en Suisse dans une famille heureuse, auprès de sa sœur adoptive Elizabeth, et il a été très tôt passionné par les connaissances et la science. Plus tard, à l'université d'Ingolstadt, il fait des études de chimie. Étudiant très doué, il cherche à comprendre ce qu'est la vie.
Un soir, il découvre un procédé permettant de donner vie à de la matière inerte. Dans le secret et l'isolement, il entreprend de créer un nouvel être à partir de membres prélevés sur différents cadavres. La créature prend vie, une créature gigantesque et monstrueuse. Frankenstein est horrifié par le monstre qu'il a créé et il reste prostré sur son lit. Pendant ce temps, le Monstre s'en va.
Le jeune homme tombe malade et ne veut plus faire de chimie. Sa convalescence terminée, il s'apprête à rentrer chez lui. Mais une lettre de son père lui apprend que son petit frère William a été étranglé. Alors qu'il regagne Genève, il aperçoit le Monstre près de chez ses parents : il est convaincu que c'est lui le coupable, mais une servante a été accusée du meurtre de son frère. Elizabeth est également convaincue de l'innocence de la servante, qui est malgré tout pendue.
Victor Frankenstein est abattu, il part faire de l'alpinisme pour se changer les idées. Près du mont Blanc, il se retrouve à nouveau face au Monstre qui veut que son créateur l'écoute. Il lui raconte son histoire.
Après sa naissance, le Monstre s'est retrouvé dans la forêt et a découvert peu à peu le soleil, l'eau et le feu. Il a essayé de se mêler aux habitants d'un village, mais ceux-ci l'on chassé et battu. Il s'est alors caché près de la maison d'une famille très pauvre et les a observé suffisamment pour apprendre la parole et la lecture. En cachette, il rend des services à cette famille avec laquelle il espère sympathiser. Mais lorsqu'il se présente aux membres de cette famille, ceux-ci sont horrifiés par son apparence et le chassent. Le Monstre est en colère et désespéré d'être rejeté, il met le feu à la maison et jure de se venger des êtres humains.
Il décide de se rendre à Genève pour parler à son créateur. En chemin, il est rejeté plusieurs fois, par un homme dont il avait sauvé l'amie et par un jeune garçon. Il comprend que ce jeune garçon est le frère de son créateur et l'étrangle. C'est également lui qui fait accuser injustement la servante.
Maintenant qu'il peut parler à Victor, il lui demande de lui créer une compagne afin qu'il ne souffre plus de la solitude. Il promet d'aller vivre avec elle loin des êtres humains. Victor est touché par cette souffrance et il accepte.
De retour chez lui, le père de Victor insiste pour qu'il se marie enfin avec Elizabeth. Mais Victor veut d'abord s'acquitter de sa mission. Il se rend en Angleterre, en compagnie de son ami Clerval, pour consulter différents scientifiques. Il loue alors une maison sur une île abandonnée au nord de l'Écosse et entreprend sa nouvelle création. Mais il est pris de doutes : cette nouvelle créature voudra-t-elle suivre le monstre ? Ne sera-t-elle pas tout aussi meurtrière ? Ne vont-ils pas donner naissance à d'autres monstres ? Il décide finalement de renoncer à ce projet. S'en suit une confrontation entre Victor et le Monstre : celui-ci finit par partir en menaçant Victor de le retrouver le soir de ses noces.
Victor détruit les traces de son travail et quitte l'île. En Irlande, on lui présente le cadavre d'un homme qui a été étranglé : c'est son ami Clerval. Victor est désespéré et sombre provisoirement dans la folie. Son père vient le chercher pour le ramener en Suisse où Victor épouse Elizabeth. Il est pourtant convaincu que ce mariage sera sa perte.
Victor part avec Elizabeth en voyage de noce, mais il est inquiet et emporte des armes. Un soir, il entend un bruit : il sort précipitamment, pensant se retrouver face au Monstre, mais un cri lui apprend son erreur. C'était une diversion, sa femme a été étranglée pendant ce temps.
Victor rentre chez lui. Son père est accablé par ces événements et en meurt. Victor lui-même voudrait mourir, mais il décide de se lancer d'abord à la poursuite du Monstre. Il suit les traces que celui-ci laisse pour le défier et parvient jusqu'en Arctique. C'est à ce moment-là qu'il fait la rencontre de Walton. Très affaibli par son voyage, Frankenstein meurt en suppliant Walton de tuer le Monstre.
Le soir même, Walton surprend le Monstre qui pleure sur la dépouille de Frankenstein. Walton se met à lui parler, et le Monstre lui raconte comment il a été abandonné par son créateur et à quel point il a toujours été privé de joie. Il dit à Walton qu'il a renoncé à tuer et qu'il veut rejoindre le pôle Nord et s'immoler. Walton le regarde partir et disparaître dans la brume.
« Oh ! Vous, les étoiles, et les nuages, et la brise, que vous importent mes tourments ? Si vous avez vraiment pitié de moi, débarrassez-moi de mes souvenirs, de ma sensibilité, et laissez-moi sombrer dans le néant. Sinon, écartez-vous de moi, et laissez-moi seul dans mes ténèbres. »« Ne pas connaitre l’amitié est la pire des infortunes. »« Un être humain qui veut se perfectionner doit toujours rester lucide et serein, sans donner l’occasion à une passion ou à un désir momentané de troubler sa quiétude. Je ne pense pas que la poursuite du savoir constitue une exception à cette règle. Si l’étude à laquelle vous vous appliquez a tendance à mettre en péril vos sentiments et votre goût des plaisirs simples, c’est que cette étude est certainement méprisable, c’est-à-dire, impropre à la nature humaine. Si cette règle avait toujours été observée, si les hommes renonçaient à toute tâche qui serait de nature à compromettre la tranquillité de leurs affections familiales, la Grèce n’aurait pas été asservie, César aurait épargné son pays, l’Amérique aurait été découverte par petites étapes, sans que fussent anéantis les empires du Mexique et du Pérou. »« Si je suis méchant, c’est que je suis malheureux. Ne suis-je pas repoussé et haï par tous les hommes ? Toi, mon créateur, tu voudrais me lacérer et triompher de moi ; souviens-t-en et dis-moi pourquoi il me faudrait avoir davantage pitié de l’homme qu’il n’a pitié de moi ? »